Le Bonheur veut tout le monde heureux : pourquoi pas moi ?
20/05/2013
Témoignages > Cyclothymie
Jʼavais du mal à parler de mon état. Maintenant que je vais mieux, ça ne mʼeffraie plus du tout !!
Jʼai commencé à me sentir « différente » pendant lʼadolescence (14-15 ans) : jʼavais des réactions excessives (crises de colère injustifiées, tristesse disproportionnée, joie démesurée, etc.) et jʼavais le sentiment que personne ne me comprenait. Je confiais mes joies et mes peines à mes amies de mon âge mais très peu à mes parents de peur que mes histoires leur paraissent insignifiantes (ce que je nʼaurais pas supporté).
A lʼâge de 18 ans, jʼai rencontré un homme de 26 ans sur lequel je fantasmais depuis toute petite !!! Jʼai forcément été heureuse quʼil sʼintéresse à moi !! Jʼai vite déchanté : il ne me respectait pas, me traitait comme sa chose. Il était violent en paroles et en actes. Je le craignais mais… je nʼarrivais pas à le quitter. Je gardais tout en moi. Un jour jʼai eu un déclic et jʼai réussi à le quitter. Cette histoire a duré 2 ans.
Deux ans pendant lesquels jʼai commencé à faire des crises dʼangoisse : mon cœur palpitait, je suffoquais et je finissais par mʼécrouler car mes jambes ne me tenaient plus. Mon généraliste de lʼépoque mʼa prescrit du Lexomil que jʼai pris durant des années !
Avec du recul, je me demande si cette relation tumultueuse nʼa pas été le déclencheur…
Dix ans après, début 2011, ma mère sʼest vraiment inquiétée de mon état car mes crises devenaient de plus en plus importantes. Elle mʼa encouragée à aller voir un autre généraliste, ce que jʼai fait. Il mʼa prescrit du Prozac et du Xanax.
A partir de cet instant ça a été la descente aux enfers… Je broyais du noir, jʼai eu envie de mourir très souvent, je pensais que la seule manière de ne plus souffrir était de disparaître… Je me retrouvais tétanisée chez moi, sans pouvoir bouger car jʼavais lʼimpression que des « méchants » étaient là et quʼils allaient me faire du mal. Ça a été une période très éprouvante de ma vie… Le pire cʼest que plus jʼallais mal et plus mon généraliste augmentait la dose de Prozac !!
Jʼai décidé de consulter un autre médecin. Il mʼa dit que mes symptômes ressemblaient à ceux des bipolaires. Là il mʼa prescrit du Depakote et… jʼai pris 30 kg en quelques mois seulement !!!!!!!
Le drame pour moi !!!!!!!
Et le miracle se produit… En janvier 2012, je consulte un autre psychiatre qui prend le temps de mʼexpliquer ce que jʼavais, qui comprend tout ce que je disais, tous mes ressentis et mes pensées. Jʼavais enfin un schéma qui me permet dʼintégrer mes plaintes, mes souffrances, mes pensées, mes émotions… Enfin, un schéma qui mʼéclaire un chemin de « guérison » qui commence par la compréhension de son « mal » et la connaissance de sa nature et ses ramifications
A chaque rendez-vous je ressentais un peu plus confiance en moi, comme « un coach de vie ». Un an après, le traitement a fait disparaître la quasi intégralité des symptômes. Je me sens maintenant « normale ». Jʼai même fêté mes 1 ans de psychothérapie en famille car un cap était franchi !
Depuis le début de mon traitement, jʼai réussi à prendre des décisions dans ma vie. Jʼai ENFIN mis un terme à une situation sentimentale (néfaste) qui a polluée ma vie pendant 3 ans et demi. Je me sens moins faible aujourdʼhui et je nʼai plus lʼintention de me laisser marcher sur les pieds.
Je sais maintenant comment ma cyclothymie me rendait « faible » (au niveau de mon estime de moi-même), passive avec lʼautre que jʼaime, souvent dépendante, incapable dʼexprimer et affirmer mes intuitions et mes besoins… Jʼavais besoin de connaître ce qui se passait au fond de mes émotions et la répercussion de celles-ci sur ma façon de penser et de voir le monde.
Je finirai par une citation de Victor Hugo : « Le Bonheur veut tout le monde heureux ».
Alors, pourquoi pas moi ?
Psychoéducation
12 : La psychoéducation, mon plan de salut
Rechutes dépressives : estime de soi en traitement
Psychothérapie de la cyclothymie : quelles spécificités ? quels besoins ?
