06: Ma famille et mon TOC
31/12/2007
Témoignages > Comorbidité > Mon combat contre les TOC
Ma mère, un peu remise sur pied depuis la reprise de mon emploi, ma toujours beaucoup aidée dans mes tâches ménagères : elle lavait et repassait notre linge et nous préparait des repas que je navais quâ faire réchauffer. Moi jai toujours tenu mes comptes et fait mes papiers. Cest une tâche que je ne pouvais confier â personne.
Son soutien moral ma aussi fait tenir le coup dans ce cauchemar. Par exemple quand javais des peurs jécrivais celles-ci sur un papier et le soir on en discutait pour dédramatiser ? la chose ?. Il est difficile de savoir quel comportement adopter face aux personnes atteintes par cette maladie. Faut-il être radical ou au contraire passif ?
Je crois quil faut trouver un juste milieu et passer une sorte de contrat afin que chacun souffre le moins possible. Cest dailleurs ce que préconisent les cinq ? vrais spécialistes ? aujourdhui. Personnellement, sans vouloir être prétentieuse, jai une volonté énorme sinon je ne serai plus lâ . Car il est plus facile de mourir que de lutter contre cette saloperie qui vous retire toute liberté desprit et toute vie finalement. Votre existence nest plus que souffrances.
Lentourage familial a une très grande importance également dans le combat.
Moi jai beaucoup expliqué mais je vais encore me répéter une seule personne ma écoutée vraiment et a essayé de comprendre. Les autres ont cru que cétait une dépression voire même du cinéma. Il leur a fallu quinze ans et beaucoup de reportages télévisés pour faire évoluer un peu leur opinion.
Parlons â présent du comportement de mon conjoint durant toutes ces années de galère. Après le mauvais passage en 1992 il sest vu attribué un poste dans un bureau pour raison de santé (â lorigine il nétait que simple ouvrier dans un atelier de réparations). Il a suivi des stages et â lheure actuelle il occupe une place plus que correcte compte tenu de son niveau détudes. Il a beaucoup de volonté sur le plan professionnel. Sur le plan personnel cest moins évident. Javais été obligée de le forcer â soigner sa tumeur cancéreuse â lépoque. Si je ne lavais pas fait il ne serait sûrement plus lâ aujourdhui. De plus malgré les vives recommandations de ses médecins il continue â fumer depuis ce dramatique épisode.
Quand jai commencé â avoir un comportement différent au tout début de ma maladie il na jamais tenté davertir ma famille avec qui il dialoguait plutôt bien. Ce fut quelque part ? non assistance â personne en danger ?. Je ne lui en veux pas. Comment prendre en charge la santé dune autre personne quand on ne sait pas se charger de la sienne ? Je pense que le problème vient de lâ . Il est rentré dans mon jeu en me laissant faire mes rituels ? pour avoir la paix ? et petit â petit il na eu plus de place que pour cela dans notre vie. De plus il sest mis â avoir des activités extérieures comme faire du sport et soccuper dune association. Seule avec mes obsessions mon cas ne pouvait quempirer.