Rythme circadiens : comprendre
31/12/2008
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Rythmes
(récemment en activité de consultante au CTAH - en collaboration avec le Dr Hantouche)
Les troubles du sommeil vont de paire avec la bipolarité
L’altération du sommeil est un des symptômes principaux de la maladie bipolaire et ceci dans les deux pôles de la bipolarité (dépression ou hypomanie/manie). En 2008 dans l’American Journal of Psychiatry, Harvey a évalué à partir de plusieurs études la prévalence des troubles du sommeil (fréquence des troubles du sommeil) dans le trouble bipolaire :
Plusieurs études ont également mis en évidence que la dégradation du sommeil est souvent l’un des premiers symptômes d’une rechute.
Qu’en est-il de la recherche sur les rythmes circadiens dans le spectre du trouble bipolaire ?
Qu’est-ce qu’un rythme circadien ?
L’étude des rythmes biologiques, appelée chronobiologie, est en pleine expansion depuis les années 1950.
Les rythmes biologiques sont, selon leur période (espace de temps entre 2 phénomènes identiques), classés en :
- saisonniers ou annuels (circannuels) (ex : dépressions saisonnières, cycles menstruels chez la femme )
Ainsi un rythme circadien est un type de rythme biologique d’environ 24 heures.
Les rythmes circadiens sont sous la dépendance d’une horloge moléculaire conduite les "gènes clock" (ou gènes horloge) et sont modulés par des facteurs externes ("zeitgebers" (synchroniseurs) et "zeitstorers" (désynchroniseurs) (Gay .,2009) :
Une horloge moléculaire interne : "le pacemaker circadien"
Cette horloge est localisée dans les noyaux supra-chiasmatiques de l’hypothalamus antérieur du cerveau. Elle est composée de deux minuscules structures d’environ 20000 neurones dont l’activité est sous la dépendance d’une quinzaine de gènes horloge : Clock, Bmal1, Per, Timeless, Cry (Reppert et al.,2002 ; Wulff et al ., 2009).
Le rythme circadien est donc génétiquement induit. En l’absence de repères jour/nuit et de rythmes sociaux (expériences de vie dans des grottes ou bunker), il est d’environ 25 heures.
La périodicité du rythme veille-sommeil est similaire à celle d’autres constantes biologiques (température corporelle, fréquence cardiaque, sécrétion hormonale ).
La lumière est le principal signal d’entrainement du cycle circadien par l’intermédiaire d’une connexion neuronale entre la rétine de l’oeil et les noyaux supra-chiasmatiques qui sont eux-mêmes connectés à la glande pinéale sécrétant la mélatonine.
Dans la glande pinéale, le tryptophane (acide aminé de l’alimentation) est transformé en sérotonine puis en mélatonine. La sécrétion de la mélatonine est basse la journée et augmente la nuit avec un pic vers 3 heures du matin. La quantité de mélatonine libérée dépend de la durée de luminosité et varie avec les saisons.
Le modèle s’avère encore plus complexe puisqu’il existe des petites horloges moléculaires secondaires dans presque toutes les cellules du corps (foie, rein, surrénales ).
En résumé, on peut imaginer que les noyaux supra-chiasmatiques sont le "chef d’orchestre" du rythme circadien, jouant une "partition" écrite par les gènes horloge et donnant la mesure à des "musiciens" sous ses ordres dans tous les organes du corps.
Les "Zeitgebers"
Les Zeitgeberrs sont des donneurs de temps ou synchroniseurs). Ils ne créent pas les rythmes circadiens mais modulent ces rythmes.
Il s’agit :
Les Zeitstorers
Les "Zeitstorers" sont des perturbateurs de temps ou désynchroniseurs.
Il s’agit :
Comment mesurer les rythmes circadiens ?
On peut mesurer les rythmes circadiens chez l’homme par plusieurs techniques :
Rythmes circadien et bipolarité