A la recherche du phoenix
31/12/2007
Témoignages > Se soigner
Je ne pense qu’à ça, je ne veux que ça. Le midi, j’ai la chance de pouvoir rentrer déjeuner chez moi. Alors, je me dépêche de manger et hop ! sous la couette. (Je mets le radio-réveil quand même, faut pas exagérer). Mais, voilà, demain, j’ai une réunion et je suis obligée de rester au boulot donc pas de sieste du midi : ça m’angoisse !
Bon, j’ai l’air de prendre ça à la rigolade comme ça mais, en fait, ça ne va pas du tout. Je suis fatiguée. Je rêve d’être en arrêt maladie et de passer mes journées à lire et dormir.
Je passe beaucoup de temps à lire vos textes et j’y lis tant de souffrance, tant de ma souffrance. Cette peur du rejet, cette absolue certitude de ne pas être aimée, cette incapacité à appréhender les évènements de la vie à leur juste valeur. Souvent, je pense aux mini-crasses. Je parle exprès de mini-crasses parce que dans l’absolu je sais que ce ne sont pas des choses dramatiques. Eh bien, à l’heure actuelle, je n’arrive plus à tourner les pages. Les coups se sont empilés et je n’arrive plus à avancer. Non seulement je ne suis pas en paix avec le passé, mais, en plus, je ne suis pas en très bonne harmonie avec mon présent : je voudrais être aimée mais j’ai tellement peur de ne pas l’être que je préfère rester seule. Là où je travaille, je me suis complètement isolée alors qu’avant j’étais plutôt boute-en-train. En effet je me suis dit que j’étais peut-être trop extravertie, trop exubérante, trop bavarde. J’ai pensé que je saoulais peut-être les gens alors je reste seule, je m’isole pour ne pas leur imposer ma présence. Je ne sais même pas si mes collègues se sont rendus compte que je prenais plus de distances. Alors, moi, tordue que je suis, je leur en veux vachement de respecter mon choix d’être seule. Je voudrais qu’ils me disent : "allez, reviens avec nous. C’est plus sympa quand t’es là. On t’aime." Pathétique. Je suis pathétique.
Mais bon, je tiens le bon bout. Ma fille a 10 ans. Dans une petite dizaine d’années elle n’aura plus besoin de moi et là, je pourrai enfin lâcher.
Pour le pire et pour le meilleur ? J’ai l’intime conviction qu’il y a du meilleur effectivement. J’y travaille, j’y réfléchis. Mais, pour le moment, disons que c’est un peu comme la foi : on y croit sans preuve. Quant à écrire sur le soleil, le phoenix, j’y pense aussi mais dans l’état actuel où je me trouve, je ne suis guère inspirée...
Je continue ma quête.