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37 : Lʼangoisse ! Quelle soeur jumelle !36 : Quelques moments de sérénité dans un monde35 : une vie vraiment difficile34 : Maudite hypersensibilité33 : La MDPH me refuse encore un emploi protégé32 : J’écris sous le coup de la peur. 31 : Moi, les autres, le boulot30 : Une souffrance qui n’a pas de nom29 : Prescrivez moi une autre personnalité28 : mes conseils sur la prise des médicaments27 : Je reprends mon journal26 : j’ai besoin de mon day-dreaming25 : L’angle de vue de ma maladie évolue avec le temps24 : Un fond d’angoisse et d’insatisfaction23 bis : guérir au dépend d’une partie de mon imagination23 : patient partenaire22 : Je relis ce que j’ai écrit il y a des années21 : Besoin de construire un présent, penser au futur20 : Je suis stable, mais...19 : Ecrire, çà me déprime18 : Ma réactivité aux psychotropes17 : La question de la dysphorie me tarabuste encore16 : La maladie est une expérience de ma vie15 : rechutes, TOC, délire, insécurité, détresse14 : Chauffarde de la vie13 : La maladie bipolaire serait-elle fatalement le malheur de l’autre ou la déchirure du couple ?12 : Un peu de sagesse pour réduire la chimie de mon traitement11 : Je participe à un forum10 : L’art d’être la seule personne â me comprendre09 : J’en ai marrrrrreeeeeeeuuuuuuu !!08 : couple atypique ?07 : suis-je en dehors des conventions d’une maladie normale ?06 : une journée typique qui se répète05 : Je donnerais n’importe quoi pour sortir de ce puits sans fond04 : Aujourd’hui c’est la tristesse qui me fait écrire03 : Pourquoi autant de plaintes sans fins ?02 : Des petits matins où le café n‘a pas le même goût 01 : Comment être bipolaire aujourdʼhui

Le bonheur et lʼApprentissage de lʼÉchec selon Tal Ben Shahar

1/05/2014
Auteur : M Trybou

Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Traitements

Comment faire face à lʼéche ? Quelles sont les stratégies les plus aptes à nous rendre heureux ?

Lʼéchec


Tal Ben Shahar estime que lʼéchec est une information sur ce que nous modifierons la prochaine fois que nous tenterons, et non une confirmation que nous sommes nuls.
Pour lui, le perfectionnisme nʼest pas compatible avec le fait que nous sommes des humains. Les gens qui vivent dans la peur de lʼéchec ne réalisent jamais leur potentiel. Comme il le dit « si lʼon apprend pas à échouer, on échoue à apprendre ». Partir du principe quʼêtre heureux cʼest éprouver une succession ininterrompue de sentiments positifs, et que si lʼon éprouve de lʼenvie ou de la colère, si lʼon est déçu, triste, anxieux ou si lʼon a peur, on nʼest pas heureux pour de vrai, est une erreur grave de pensée. Lʼhumain ressent forcément des émotions désagréables. Quand on empêche les émotions désagréables de sʼexprimer, elles ne font que gagner en intensité. Et quand elles débordent, ce qui finit forcément par arriver, elles nous avalent. Nous devons nous donner le droit dʼêtre humains. Si je veux vivre une existence qui mʼapporte des satisfactions, je dois me donner des objectifs réalistes et être capable de gouter ce que jʼai accompli en éprouvant un sentiment de reconnaissance. Nous devons construire nos rêves dans la réalité et juger nos accomplissements à leur juste valeur. Le perfectionnisme repose sur le refus de lʼéchec, le refus des émotions douloureuses et le refus de reconnaître la réussite. Ses accomplissements sont toujours considérés comme négligeables.

Tal Ben Shahar vise lʼoptimalisme : reconnaître les contraintes de la réalité et organiser notre existence autour de ces contraintes. La différence entre le perfectionnisme et optimaliste est que le premier refuse principalement la réalité, tandis que le second lʼaccepte.
Lʼéchec fait partie intégrante du processus dʼapprentissage et de la vie elle-même.
Le perfectionniste nʼest jamais satisfait. En se fixant des objectifs impossibles à atteindre, dʼemblée il refuse la réussite. Quels que soient les succès quʼil remporte ou la hauteur du barreau de lʼéchelle sociale quʼil a atteint, il nʼen retirera aucun plaisir.
Alors que lʼoptimaliste fait des projets tout aussi ambitieux mais réalistes, parce quʼancrés dans la réalité.
En voulant à tout prix avancer sans souci vers son but, le perfectionniste nourrit des attentes irréalistes vis-à-vis de lui même et de la vie quʼil mène. La force de lʼoptimaliste, cʼest de retenter systématiquement sa chance plutôt que renoncer après une unique tentative.
« Si jʼévite les problèmes et les défis parce que jʼai peur de ne pas résoudre les uns et relever les autres, je mʼenvoie ce message : tu es incapable de faire face à la difficulté et ton autoestime en souffre. En revanche, si je me lance un défi, le message que jʼintériorise est : tu es suffisamment résilient pour affronter et surmonter un nouvel échec. Le fait dʼaccepter les gageures au lieu de les fuir a plus dʼeffets à long terme sur lʼauto-estime que la victoire ou la défaite ».

Les optimalistes acceptent lʼimperfection comme étant inhérente à la nature humaine. Tal Ben Shahar propose notamment de réfléchir à tête reposée à comment un échec passé a pu réorienter complètement le cours des choses et faire ce que nous sommes aujourdʼhui, en quoi il a modifié nos perspectives et nous a permis dʼavancer, dʼapprendre. Tal Ben Shahar cite lʼexemple de Michael Jordan : « Jʼai manqué 9000 tirs dans ma carrière. Jʼai perdu quelque 300 matchs. 26 fois on mʼa laissé marquer le point de match et jʼai raté mon coup. Jʼai passé ma vie à perdre. Et cʼest pour cela que maintenant je réussis ».

Howard Gardner, que cite Tal Ben Shahar, a analysé la vie de grands hommes qui ont marqué lʼhistoire (Gandhi, Picasso, Einstein, …) : il faut à peu près 10 ans de travail intensif pour développer les compétences nécessaires à la réussite, quel que soit le domaine où lʼon exerce. Le perfectionniste ne supporte pas lʼéchec, il ne cumule donc pas le travail nécessaire pour accomplir un projet. Les parents doivent encourager leurs enfants à prendre des risques, car ainsi ils comprennent quʼon les estime aptes. Observer, conseiller, intervenir sans cesse, nʼaide pas lʼenfant à comprendre quʼil dispose de ressources. Il doit posséder ses réussites et aussi vivre la souffrance de lʼéchec. Souvent, les parents ayant connu des difficultés dans leur vie veulent trop faciliter celle de leur enfant : en cela, ils les empêchent de développer leur sentiment de fiabilité. Un enfant à qui on apprend la notion dʼeffort comprend quʼil a toutes les aptitudes en lui. Un enfant à qui on dit « tu es intelligent en maths » ne peut pas comprendre quʼil est en mesure de dépasser sa condition ou son patrimoine génétique (on lui met la possibilité de changer hors de sa portée). Comme le disait Ginott, « les compliments ne devraient porter que sur les efforts fournis et les résultats obtenus et jamais sur son caractère, sa personnalité ». Il en est de même en entreprise : valoriser lʼemployé qui avoue ses erreurs, féliciter les efforts, faire confiance en la capacité de chacun à mener à bien ses tâches.

Exprimer ses éotions


Tal Ben Shahar préconise, puisque nous sommes humains, de laisser nos émotions sʼexprimer librement sans les bloquer : tristesse, amertume, colère. Les émotions désagréables se renforcent quand on les réprime. « Nous ne pouvons évoluer et mener une existence plus riche, mieux remplie, quʼen acceptant les lois de la nature humaine. Et que cela nous plaise ou non, les émotions négatives en font partie ». Il conseille notamment aux parents dʼapprendre à leurs enfants à exprimer leurs émotions, et leur dire « je vois que tu es en colère », « je sais que ne pas avoir ta casquette te rend très triste », facilitant ainsi la vidange émotionnelle et le bien être plutôt que le blocage. Il insiste sur la technique dʼécriture de souvenirs ou expériences douloureuses afin de vider lʼesprit de ce qui ne sort pas. Il cite, notamment, Proust : « On ne guérit dʼune douleur quʼà condition de la vivre pleinement ». Tal Ben Shahar propose des méditations : focalisation sur une émotion pénible, sʼimaginer à côté dʼun proche décédé et lui parler, lui dire ce quʼon nʼa pas pu lui dire de son vivant, laisser les larmes couler, permettant ainsi aux émotions de sortir plutôt que se transformer en ruminations. Il se situe dans la mouvance de lʼ ACT et de la Pleine Conscience.

La gratitude


Tal Ben Shahar reste, dans un autre ouvrage « Apprendre à être heureux », très proche des auteurs de Psychologie Positive : il insiste sur la gratitude. Son livre, constitué de 52 leçons pour les 52 semaines de lʼannée, propose à chaque chapitre de bien noter les 5 éléments positifs de la semaine. Cʼest pour lui lʼexercice clé de la Psychologie Positive avec les actes altruistes (faire preuve de bonté envers autrui au moins 5 fois par semaine). Il propose aux lecteurs de revenir au sens de nos actions, à ce qui a de la valeur pour nous. Un autre exercice très intéressant est de repenser, yeux fermés, à un événement merveilleux, de bonheur intense, et de se remettre dans les conditions en imagination, de revivre les sentiments de ce jour-là. Dans ce même ouvrage, il cite une étude dʼEllen langer : elle a demandé à deux groupes dʼétudiants dʼévaluer lʼintelligence de scientifiques de haut niveau. Le premier groupe ne recevait aucune information sur le parcours de réussites et échecs de ces scientifiques. Les étudiants du second groupe ont reçu des informations sur les tâtonnements, errements et échecs de ces scientifiques avant dʼen arriver où ils en sont aujourdʼhui. Le premier groupe sʼest jugé inapte à avoir un jour des succès importants, le second groupe a estimé que ces succès étaient à leur portée.

Hédonisme, arrivisme, nihilisme


Dans lʼApprentissage du Bonheur, Tal Ben Shahar parle des différents types de personnes : lʼhédoniste, qui veut du plaisir et fuir la peine (jouir du présent sans tenir compte des éventuelles conséquences négatives de ses actes), lʼarriviste qui fait passer lʼavenir avant le présent (il nie le plaisir dans le présent et il mise sur lʼavenir), le nihiliste qui ne jouit ni dans le présent ni dans le futur (car il a appris, avec lʼimpuissance acquise, que ses efforts ne serviraient jamais à rien et a donc abdiqué de tout). Pour lui, ces 3 profils se trompent dans leur visée du bonheur. Lʼhédoniste va se créer des problèmes réels dans le futur mais aussi façonner son insatisfaction chronique. Lʼarriviste, attitude souvent proposée par les parents pour que les enfants réussissent leurs études (« on nʼa rien sans rien »), ne fonctionne pas mieux car la personne se fixera toujours un objectif après lʼobjectif réussi, et ainsi de suite. Tal Ben Shahar propose un 4ème profil, plus efficace dans la recherche du bonheur : le bienheureux, qui vit dans la conscience que les activités présentes procurent du plaisir et concourent aussi au futur. Pour lui, cʼest lʼexpérience même de la Pleine Conscience : profiter du chemin qui mène au but plutôt que sʼimpatienter de ne pas être encore arrivé au but. Le chemin révèle de nombreuses surprises et beautés si on prend le temps de sʼy intéresser. Il sʼagit aussi de trouver (et donner du sens) aux activités présentes, même contraignantes : lʼimpression de savoir où lʼon va, que ce que lʼon fait maintenant a des répercussions réelles sur le futur. « Un but est un moyen, et non une fin en soit. Afin dʼêtre durablement heureux, on doit modifier ses attentes vis-à-vis de ses buts : au lieu de les percevoir comme des fins en soi (donc de croire quʼen les atteignant on trouvera le bonheur), il faut y voir des moyens (donc admettre le plaisir potentiel du chemin qui y mène) ».

Donald Hebb, cité par Tal Ben Shahar, a fait une étude très intéressante : « on annonce à 600 élèves âgés de 6 à 15 ans quʼils sont désormais dispensés de travail scolaire. Sʼils ne sont pas sages en classe, leur punition consistera à aller jouer dans la cour. Sʼils se tiennent bien, leur récompense prendra la forme de devoirs supplémentaires. Les élèves se sont tous rendus compte en un jour ou deux maximum que, dans certaines limites, ils préféraient travailler plutôt que rester oisifs. En ayant une vision du bonheur qui exclut la notion dʼeffort et de lutte comme sources potentielles dʼévolution et de sentiment de maitrise de sa vie, on passe à côté des possibilités de ressentir de lʼépanouissement ».

Lʼaltruisme


Tal Ben Shahar parle de comportements altruistes (qui donnent le sentiment dʼêtre utile pour lʼautre). Il propose aussi des méditations de bienveillance : « Rappelez vous en quelle occasion vous avez pu vous comporter avec bienveillance envers autrui et sentir que votre démarche était appréciée. Revoyez mentalement la réaction de la personne à votre acte de bonté. Savourez la, revivez vos propres sentiments ». Il propose une autre méditation, très pertinente et efficace pour recentrer nos objectifs, envies, et prises de conscience, celle de « la machine à voyager dans le temps » : vous avez 110 ans. On vient dʼinventer la machine à voyager dans le temps. Vous allez vous retrouver le jour où nous sommes aujourdʼhui. Fort de la sagesse née de votre vécu, que vous diriez-vous pendant cette rencontre avec vous-même ? Quels conseils vous donneriez-vous ?

Lʼapprentissage de lʼimperfection


Pour terminer, Tal Ben Shahar cite Theodore Roosevelt dans LʼApprentissage de lʼimperfection : « Ce nʼest pas la critique qui compte, comme dʼexpliquer pourquoi lʼhomme fort est tombé, ou pourquoi certains prétendent quʼils auraient pu mieux agir sʼils avaient été à sa place. Le crédit revient toujours à lʼhomme dans lʼarène dont le visage est couvert de poussière, de sueur et de sang, qui lutte vaillamment, qui connaît le grand enthousiasme, la grande dévotion de se consacrer à une noble cause, qui connaitra, dans le meilleur des cas, le triomphe dʼavoir achevé quelque chose de grand ou, sʼil échoue, le sentiment dʼavoir osé, de telle sorte que sa place ne sera jamais parmi les esprits timorés qui ne connaissent ni victoire ni défaite » (Discours à la Sorbonne, le 23 avril 1910).

Références

  • Tal Ben Shahar : Apprendre à être heureux. Pocket, 2010
  • Tal Ben Shahar : Lʼapprentissage de lʼimperfection. Pocket, 2010
  • Tal Ben Shahar : Lʼapprentissage du bonheur. Pocket, 2008
  • mai 2014