13 : La fin du combat
31/12/2007
Témoignages > Comorbidité > Mon combat contre les TOC
Nous sommes au printemps 2006
Je ne fais plus appel à ma mère pour m’aider. C’est même moi qui lui fait ses repas parfois ainsi qu’à mon père. Elle fait une forte dépression à nouveau depuis huit mois. Je n’en suis pas la cause puisque je remonte la pente de plus en plus.
Le docteur H. dit que souvent, quand on a soutenu quelqu’un de tout son possible, on oublie les difficultés de sa propre existence. Et quand on les retrouve : on craque (elle a des problèmes avec mon père depuis toujours et des rhumatismes très douloureux dus à son travail dans les champs).
Je me débrouille donc comme je peux toute seule. Quelque fois mon père et mon ami m’aide un peu.
Je m’assume donc à nouveau presque complètement à la maison mais je ne retournerai jamais travailler. Tout stress me ferait replonger très vite. Je vis comme quelqu’un qui a subi un attentat mais "un attentat intérieur" et qui doit se reconstruire. Je ne suis plus la même mais je préfère la personne que je suis aujourd’hui. Et si on m’agresse je riposte de suite !
Aujourd’hui, c’est l’Automne 2008
Je n’ai rien ajouté depuis le printemps 2006. Mon état est stable et ma rémission des TOC est bien consolidée.
Conclusion
"Les TOC sont comme toute maladie grave quelque chose qu’il faut vivre pour comprendre."
"De nombreux facteurs sont en cause dans leur apparition comme les gênes, les chocs émotionnels non soignés, le dépassement de soi créé par notre société."
"L’information sur les TOC est de plus en plus importante. Il existe même actuellement une série télévisée sur TF1 qui raconte l’histoire d’un policier atteint de ces troubles et qui s’en sert pour résoudre ses enquêtes. De nombreux livres sont édités. Heureusement pour les cas décelés de nos jours : ils vont être rapidement diagnostiqués et soignés. Leur souffrance sera amoindrie."
Pour les autres, comme moi, il faut essayer de vivre avec nos cicatrices et profiter de chaque liberté retrouvée. Quand on a vécu une grande souffrance on devient plus intelligent et plus intéressant. On ne voit plus la vie ni les gens de la même manière. C’est la seule chose positive que je tire de cette expérience
Aujourd’hui je vais avoir 40 ans. Je terminerai mon témoignage par cette citation que j’ai trouvée par hasard : "les esprits les plus purs sont les plus torturés. Ne laissons pas les autres voler nos trésors et faisons-en profiter juste les gens qui le méritent !"
Si ce témoignage peut aider quelqu’un de quelque manière que ce soit, une partie de ma vie n’aura pas été complètement gâchée.
Ce témoignage est dédié à ma Mère et à mon petit chien TOM.
Mes remerciements au Docteur H. qui m’a fait prendre conscience que j’étais toujours une personne normale, avec un problème certes, mais que je peux résoudre avec de la volonté, un traitement chimique spécifique et des techniques comportementale et cognitives appropriées.