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37 : Lʼangoisse ! Quelle soeur jumelle !36 : Quelques moments de sérénité dans un monde35 : une vie vraiment difficile34 : Maudite hypersensibilité33 : La MDPH me refuse encore un emploi protégé32 : J’écris sous le coup de la peur. 31 : Moi, les autres, le boulot30 : Une souffrance qui n’a pas de nom29 : Prescrivez moi une autre personnalité28 : mes conseils sur la prise des médicaments27 : Je reprends mon journal26 : j’ai besoin de mon day-dreaming25 : L’angle de vue de ma maladie évolue avec le temps24 : Un fond d’angoisse et d’insatisfaction23 bis : guérir au dépend d’une partie de mon imagination23 : patient partenaire22 : Je relis ce que j’ai écrit il y a des années21 : Besoin de construire un présent, penser au futur20 : Je suis stable, mais...19 : Ecrire, çà me déprime18 : Ma réactivité aux psychotropes17 : La question de la dysphorie me tarabuste encore16 : La maladie est une expérience de ma vie15 : rechutes, TOC, délire, insécurité, détresse14 : Chauffarde de la vie13 : La maladie bipolaire serait-elle fatalement le malheur de l’autre ou la déchirure du couple ?12 : Un peu de sagesse pour réduire la chimie de mon traitement11 : Je participe à un forum10 : L’art d’être la seule personne â me comprendre09 : J’en ai marrrrrreeeeeeeuuuuuuu !!08 : couple atypique ?07 : suis-je en dehors des conventions d’une maladie normale ?06 : une journée typique qui se répète05 : Je donnerais n’importe quoi pour sortir de ce puits sans fond04 : Aujourd’hui c’est la tristesse qui me fait écrire03 : Pourquoi autant de plaintes sans fins ?02 : Des petits matins où le café n‘a pas le même goût 01 : Comment être bipolaire aujourdʼhui

Cyclothymie et stress post-traumatique : quels rapports ?

27/02/2011
Auteur : Dr Hantouche

Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Cyclothymie

La bipolarité sub-syndromique ou atténuée serait un facteur de risque au développement du stress post-traumatique ou du deuil pathologique.
C’est la huitième participation du Dr Hantouche au congrès national de la société de psychopathologie italienne, SOPSI.

Le thème de ma conférence concernait les aspects psychologiques de la cyclothymie et les implications thérapeutiques. Cette conférence faisait partie du symposium consacré au Stress Post-Traumatique avec la participation des Professeurs Dell’Osso, Carmassi, Perugi (Institut de Pise) et Rossi (Aquila : lieu du dernier tremblement de terre en Italie, en avril 2009).

J’ai commencé ma conférence par deux petites histoires récentes :

La première histoire est la rencontre récente avec une journaliste "sérieuse" qui prépare un grand dossier sur la bipolarité et qui, tout au long de l’entretien, insistait sur le rôle déterminant des traumatismes précoces dans la genèse de la bipolarité, notamment dans les formes à début précoce. Je lui ai répondu qu’aucun traumatisme n’est capable d’induire une cyclicité endogène; en revanche, une cyclothymie prédispose la personne à vivre le traumatisme de manière pénible avec des cicatrices émotionnelles profondes chroniques. De plus, les études ayant exploré les événements de vie et l’âge de début précoce de la bipolarité ont montré une fréquence plus élevée d’adversité dans l’enfance (ex. négligence émotionnelle, manque affectif, climat familial stressant,...) et non de stress post-traumatique.


La deuxième histoire concerne l’expérience clinique d’une psychologue, experte de l’EMDR, méthode psychologique adaptée aux syndromes post-traumatiques. Depuis 2007, cette psychologue applique un dépistage systématique de l’hypomanie et la cyclothymie à tous ses patients demandeurs d’une psychothérapie EMDR. Le résultat : une prévalence assez spectaculaire de la cyclothymie ! De ce fait, l’EMDR ne sera démarrée qu’après une phase préalable de stabilisation des oscillations sévères des niveaux émotionnels et psychomoteurs.



Ces deux histoires sont citées pour aborder la place de la cyclothymie ou selon d’autres experts, les formes sub-syndromiques de bipolarité, au sein des réactions psychiques post-traumatiques. Une étude récente révèle que la fréquence des syndromes post-traumatiques est nettement plus faible (3%) chez les jeunes présentant un premier épisode bipolaire, quand ils sont comparés aux adultes bipolaires (Strawn et al, 2010). Cette étude suggère que la bipolarité à début précoce serait, en fait, un facteur de risque au développement ultérieur des syndromes post-traumatiques. Une autre étude, plutôt une synthèse complète de la littérature avec une méta-analyse (Chen et al), montre que l’abus sexuel dans l’enfance est corrélé avec les troubles anxieux, troubles des conduites alimentaires et tentatives de suicide mais non avec la bipolarité.



Dans une étude italienne explorant les symptômes (hypo)maniaques chez les personnes présentant un stress post-traumatique, Dell’Osso et al ont trouvé que la densité d’une protéine mitochondriale (18kDa), impliquée dans la synthèse des stéroïdes (cortisol) est réduite chez les personnes victimes de trauma non lié à la guerre. De plus, cette réduction est corrélée avec la présence des symptômes (hypo)maniaques. Ce résultat laisse penser qu’une bipolarité, même discrète, pourrait jouer un rôle dans les dérèglements neurobiologiques liés au stress post-traumatique.


Ainsi une prédisposition tempéramentale, telle la cyclothymie (prototype idéale de bipolarité discrète ou atténuée), pourrait rendre la personne plus susceptible à réagir de manière pathologique aux événements traumatiques. Mais souvent, cette dimension tempéramentale n’est pas systématiquement recherchée dans la pratique. Ce qui est le plus visible c’est la séquence événement puis dépression ou hypomanie : "première dépression suite à une rupture sentimentale ou divorce des parents", "épisode maniaque après un deuil" ou "dans l’histoire personnelle, notion d’abus physique et sexuel" et l’on accepte que la psychopathologie n’est que secondaire aux trauma précoces.



La cyclothymie bénéficie actuellement d’une attention particulière au CTAH où la majorité des patients reçoivent un bilan clinique structuré avec une batterie de questionnaires sur le spectre bipolaire et les tempéraments. De plus, l’équipe du CTAH a développé une approche spécifique consacrée à la psychoéducation des patients cyclothymiques. Cette approche a fait l’objet de la publication de plusieurs livres permettant aux patients de mieux comprendre leur cyclothymie et de mieux la gérer.



En Italie, les experts dans ce domaine indiquent l’absence de psychologues spécialisés dans la prise en charge des patients cyclothymiques. Parfois la découverte de la cyclothymie chez un patient présentant une dépression chronique, un TOC réfractaire ou une boulimie, représente en soi un début de guérison, mais quand on dépiste la cyclothymie de manière systématique force est de développer une prise en charge complète combinant les médicaments et surtout les psychothérapies les plus adaptées et spécifiques de la cyclothymie.
Après avoir présenté le format de la psychoéducation de groupe (cf synthèse sur le site ctah), j’ai insisté sur la nécessité de la part des psychiatres de :
  • repenser la maladie bipolaire en dehors du cadre rigide du trouble type BP-I qui définit les formes sévères de la manie
  • écouter activement les plaintes complexes des malades cyclothymiques
  • être attentifs aux critères et aux signes évocateurs de la cyclothymie
  • être capables de synthétiser l’ensemble des données historiques (dont les événements de vie, trauma précoces), familiales, cliniques, évolutives, tempéramentales dans un schéma plausible offrant au patient une explication cohérente de sa souffrance, de la récurrence de ses épisodes, de sa réactivité excessive aux stress et traumatismes

  • J’ai terminé ma conférence en présentant la nouvelle échelle "RIPoSt" destinée à évaluer les dimensions basiques du tempérament : Réactivité émotionnelle ; Intensité émotionnelle ; Polarité émotionnelle ; et Stabilité émotionnelle. Cette échelle est actuellement explorée dans une batterie d’autres questionnaires qui comporte le TEMPS-A (évaluant les 4 tempéraments affectifs), la check-list d’hypomanie (CLH-32), la check-list psychopathologique (SCL-90), le questionnaire de boulimie (BULLIT), le questionnaire de bipolarité atténuée et cyclothymique. Les résultats seront disponibles au cours de l’année 2011.

    En conclusion, l’hypothèse selon laquelle la bipolarité cyclothymique serait un facteur de risque au développement du stress post-traumatique mérite d’être explorée et validée, notamment dans des études d’observation clinique minutieuse et de suivi au long cours chez les enfants et adolescents souffrant de maladie bipolaire. Pour l’instant, on peut affirmer que la cyclothymie joue un rôle déterminant dans la psychopathologie post-traumatique. Ainsi une stabilisation neurochimique est nécessaire avant d’entamer des thérapies comme l’EMDR ou la TCC.


    Références


  • Strawn et al (2010). Post-traumatic stress symptoms and trauma exposure in youth with first episode bipolar disorder. Early Interv Psychiatry, 4: 169-73
  • Dell’Osso et al (2010). Lifetime manic-hypomanic symptoms in post-traumatic stress disorder: Relationship with 18kDa mitochondrial translocator protein density. Psychiatry Res, 177: 139-43.
  • Chen et al (2010). Sexual abuse and lifetime diagnosis of psychiatric disorders: systematic review and meta-analysis

  • février 2012

    janvier 2012