36 : première séance
31/12/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
J’ai assisté â ma première séance de thérapie de groupe.
Bilan : il paraît que les TOCs découlent d’un BESOIN DE CONTROLE.
Intéressant, pour le moment, nous nous sommes présentés et ça fait du bien de voir d’autres personnes atteintes du même trouble. On se sent moins seul.
Il paraît qu’au bout des 15 séances, nous serons guéris, ou du moins, on ira beaucoup mieux !
J’ai du mal â y croire, mais je reste ouverte â cette idée.
A partir d’aujourd’hui, je peux être appelée n’importe quand pour de l’intérim. Cette idée qui â la base m’emballait, ne m’enchante guère. Je me sens prisonnière, alors que ça devrait être le contraire. Vais-je un jour trouver un travail qui me correspond ?
Il faut que je cherche autre chose.
Jacopo me manque terriblement. J’ai rêvé de lui cette nuit et la douleur qui m’assaille en me réveillant ce matin est indescriptible. Comme un trou dans le ventre.
Aux dernières nouvelles il doit me rappeler, lui. Vais-je arriver â patienter et â ne pas craquer ? CRAQUER, voilâ un terme qui s’applique tellement aussi aux TOCs. C’est vrai, lorsque l’on compulse, on craque, on cède. Je craque trop facilement pour Jacopo.
J’aimerai être assez forte pour m’en foutre et le laisser venir. Mais â chaque fois je me répète et je me lasse moi même de ne pas réussir, je suis pathétique.
Enfin, je ne sais pas si je suis pathétique, je suis amoureuse et pleine de Tocs. Faites l’addition !
Combien de temps encore vais-je devoir patienter avant qu’il daigne me voir ?
C’est trop dur !
En même temps, j’ai bien conscience que personne ne m’oblige â l’aimer comme ça, mais c’est plus fort que moi. Même si je progresse et qu’avec le temps, je fais beaucoup plus de chose indépendamment de lui. Je crois que je pense plus â lui de la même manière, c’est moins obsessionnel, même s’il reste très présent.
Il faudrait juste qu’il se manifeste plus souvent et ce serait formidable.
Je ne pense pas qu’il le fasse exprès, je pense qu’il a sa vie et que j’en fais partie de loin. C’est triste, mais je ne désespère pas. Tant qu’il y a de la vie…Il y a de l’Espoir ! C’est ma devise.
Il n’y a pas de raisons de désespérer, il faut juste vivre en attendant mieux.
J’ai hâte d’être â ma prochaine séance de thérapie, d’en apprendre davantage.
La deuxième séance s’est bien déroulée. Nous avons accueilli un patient de plus.
Nous sommes donc 5.
Cette fois-ci, nous avons étudiés la « chimie du cerveau ». C’était un peu rébarbatif, mais je suppose qu’il fallait en passer par lâ .
Nous avons donc appris que le cerveau serait en quelques sortes « le moteur du TOC ». Et que la Sérotonine joue un rôle magistral dans le TOC. C’est un manque de Sérotonine qui favorise le TOC.
C’est pour cela que lorsqu’on a des Tocs comme moi, on prend souvent des médicaments qui jouent sur la sérotonine dans le cerveau.
Bref, j’ai aussi compris que lorsqu’on a cette maladie, pour ne pas trop se faire bouffer par elle, il faut simplement demander son « CV » au Toc. Je m’explique : lorsqu’un TOC apparaît et qu’il y a « du doute » du « et si… » etc. c’est qu’il y a de grandes chances pour que ce soit un Toc et donc il faut passer â autre chose !
C’est pas mal comme tactique.
Reconnaître le Toc pour mieux l’ignorer…
Je me sens moins seule de voir ces 4 patients souffrir autant que moi, c’est réconfortant dans un sens.
Hier, j’ai enfin été travaillé pour la première fois cette année, il était temps ! C’était une mission d’intérim assez pénible car il s’agissait de faire de la surveillance et de l’accueil dans une école d’ART. Pas très valorisant, mais j’ai rencontré une fille sympa. Je ne sais pas si je la reverrai, on verra.
Il faut que je me trouve un vrai travail, qui me plaise. C’est tellement dur ! J’ai tellement besoin d’argent !
La situation devient critique, je m’empâte â la maison. Je suis prise de crises de sommeil, de fatigue. Hier, au boulot, je ne faisait que bailler. C’était gênant !
Je me suis fixée comme but de ne plus aller me coucher la journée. J’ignore si je vais honorer mon contrat…
Je sens la lassitude m’envahir et me guider vers mon lit â chaque fois de la même manière.
Pourtant il faut que je lutte, il en va de ma vie sociale. Il faut que je fasse des efforts. C’est un terme qui revient dans la Thérapie aussi. Sans efforts, on est cuit !