Synthèse de la conférence du Dr Coudé dʼavril 2013, qui défend les liens intimes les troubles émotionnels de la bipolarité juvénile et les troubles
Voici une synthèse de la conférence du Dr Coudé présentée lors de la réunion organisée par
Bicycle en avril 2013, qui défend les liens intimes les troubles émotionnels de la bipolarité juvénile et les troubles dʼapprentissage (désignés par « DYS » selon le Dr Coudé).
Mais en premier, rappelons le tableau clinique de la BPJ selon Papoulos (items explorés par la CBQ) :
coliques des premiers mois précocité (« nʼa jamais pensé comme un enfant ») anxiété de séparation terreurs nocturnes et cauchemars peur de la mort colères opposition changements rapides dʼhumeur hypersensibilité à certains stimuli relation avec les autres enfants du même âge mauvaise régulation thermique (« toujours trop chaud ou trop froid ») addiction aux produits sucrés énurésie et encoprésie accès de mégalomanie (idées de grandeur)hallucinations idées suicidaires inattention Le Dr Coudé a conduit une étude ayant comparé 3 populations de jeunes âgés entre 7-14 ans :
Difficultés scolaires (92) Dyslexie (42) Contrôles Le résultat le plus frappant est de mettre en évidence des corrélations significatives entre lʼindex de bipolarité et les dysfonctions exécutives chez les enfants avec troubles de lʼapprentissage. Ces corrélations sont absentes dans les groupes dʼenfants avec dyslexie et contrôles. Donc cʼest la présence des troubles émotionnels qui interagit avec les capacités dʼapprentissage pour créer un «
échec » scolaire en sabotant lʼadaptation de lʼenfant au milieu scolaire. Ce mélange de troubles émotionnels et cognitifs décrit au mieux les «
enfants DYS » :
Un DYS est un trouble du comportement survenant de façon répétitive pendant un certain temps au cours du développement de lʼenfant Cʼest un trouble dʼapprentissage ou dʼacquisition qui concerne lʼécole mais aussi la socialisation et le comportement à la maison Un DYS ça se voit surtout en crèche ou à lʼécole Les comportements atteints (10-15) sont toujours les mêmes associés de façon variable chez un sujet donné Présents de façon variable dans la famille du sujet. Le diagnostic est aidé par le DYS-test : questionnaire inventoriant la présence de comportements spécifiques en crèche (DYS-test crèche) ou à lʼécole (DYS-test âge scolaire) ainsi quʼun inventaire des antécédents familiaux chez les 2 parents permettant la détermination de 3 indices : comorbidité / familialité / colineage.
Une des particularités du DYS est le fait que le QI soit souvent élevé de lʼenfant et de son entourage mais avec une dysharmonie et une variabilité des performances dans le temps (ce qui colle bien avec la récurrence et la cyclicité de la bipolarité juvénile). A ce sujet, le Dr Coudé préfère utiliser le terme «
Assiette Bipolaire » (à la manière de lʼAsthme) qui couvre un large spectre de troubles observés chez les jeunes : TDAH, Dépression, TOC, Opposition, Dyslexie, troubles du sommeil, autisme
On dispose de deux hypothèses pour expliquer le DYS :
Premier facteur de risque en rapport avec une « hyperconnectivité neuronale », en particulier au niveau des lobes frontaux, responsable à la fois du QI élevé et dʼune fragilité neuronale. Cette hyperconnectivité est familiale. Deuxième facteur de risque plutôt en rapport avec un autre événement (traumatique, génétique, souffrance périnatale ou autre....), qui induit une lésion de zones sensibles surtout frontales.Le résultat est un déficit touchant de façon aléatoire mais élective certains comportements, toujours les mêmes, retrouvés de façon variable dans une même famille
La prise en charge classique comporte une évaluation initiale avec le trépied: bilan orthophonique, bilan psychomoteur, et bilan neuropsychologique avec QI ; puis lʼintégration dans un réseau et la mise en place de rééducations orthophoniques, psychomotrices, orthoptiques... avec souvent un soutien psychologique (CAMPS, CMP.....)
La prise en charge administrative et scolaire :
Label MDPH avec ou sans allocation Obtention dʼune AVS à temps plus ou moins partiel Tiers temps aux examens Usage dʼun ordinateur Soutien scolaire public (RAZED) ou privé Redoublement avec plus ou moins lʼaccord des parents Classes type CLIS (petits effectifs et programmes allégés) Orientation vers des filières professionnelles Le traitement ( un peu comme pour le diabète ou lʼasthme) doit comporter:
une psychothérapie: apprendre à se connaître pour adapter en conséquence son traitement des médicaments, notamment les antiépileptiques régulateurs de lʼhumeur ; éventuellement un antidépresseur si nécessaire mais associé au régulateur de lʼhumeur un régime alimentaire sans sucre, donc cétogène Voir le support de communicationjuillet 2013
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