Je suis une éponge passive
30/11/2010
Témoignages > Borderline > Ecrits dʼune cyclothymique
16 Août 2005
Jʼai peur que ma présence importune, même les gens qui semblent mʼapprécier.
Je suis seule et même si je cherche la présence sincère des gens, je ne peux arriver à être là sans me poser la question: est ce que je suis bien voulue ?
Ici, dans cet appartement qui est mon ˮchez moiˮ pour la première fois, je ne dérange personne.
Le calme mʼapaise et me pèse.
Tout est paradoxe chez moi, mes envies comme mes craintes.
Jʼai peur dʼaimer ou plutôt jʼai peur quʼon mʼaime.
Mais quʼest ce que ça engendre dʼêtre aimée ?
De ne pas être à la hauteur ?
Tout ce dont jʼai envie me fait peur; comme si je nʼétais ni capable, ni aimable.
Pourquoi mon ego est il si dur à valoriser ?
...
Seigneur, dis moi pourquoi toutes ces questions ?
Pourquoi ai je besoin de me poser des questions même quand je devrais avancer.
Il faut toujours que je réfléchisse, mais ces réflexions me font plus de mal que de bien.
Et encore paradoxalement, je nʼai pas envie réellement de changer cela.
Je souhaiterais plutôt lʼutiliser à bon escient.
9 Mars 2006
Jʼai de moins en moins de force.
Mes chutes dʼhumeur sont de plus en plus fréquentes.
Et de plus en plus souvent, je pense à la mort.
Ce sont mes parents qui me semblent me retenir et ce manque de courage qui fait que je nʼai ni la force de vivre, ni celle de me donner la mort.
Je suis de plus en plus seule mais cʼest mon souhait.
Dans ce ras-le-bol, ce qui mʼétonne le plus cʼest que je râle encore beaucoup trop, que les choses me blessent beaucoup trop; cʼest peut être ma mauvaise manière de me raccrocher à la vie, alors quʼelle me lasse.
Quand jʼentre dans lʼhôpital, cʼest comme si on me volait mon énergie et quand jʼen sors, jusquʼà ce que je sois rentrée chez moi, je suis vide.
Si je dois faire autre chose après le boulot, je dois presque repasser chez moi pour me remettre.
Je ne suis quʼune éponge passive qui ne sait pas faire écran.
Je me sens mourir à petit feu...
Je cherche à lʼextérieur ce quʼil y a en moi, mais ce que je devrais avoir en moi de beau nʼest pas si joli. Et cʼest la mélancolie qui trône à la place du bonheur.