42 : fin de la thérapie 1/2
31/12/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
HORREUR.
Il ne me parle plus. Il ne répond plus â mes appels ni â mes textos.
J’ai pourtant laissé passer du temps avant de le rappeler, mais il ne semble pas disposer â me pardonner. Mais qu’ai-je donc fait de si terrible ? C’est vrai que j’ai peut être été insistante mais de lâ â me zapper comme ça ! Je ne le comprends pas. C’est dégueulasse.
Hier, â bout de force, j’ai envoyé ce qu’il faudrait être le dernier texto avant que lui ne me rappel. Je lui ai dit que son silence m’inquiétait, que j’espérais que ça allait. Il n’a pas répondu bien sûr.
Je ne veux pas revenir en arrière ! Je suis dans la même situation qu’il y a deux ans, mon DIEU !
La seule solution serait que ma mère l’appelle comme avant, mais ce serait vraiment too much. Je ne veux pas passer pour une psychopathe. Mais c’est la seule solution qu’il me reste. Pour comprendre.
Non, je ne veux pas qu’il ne veuille plus me voir. On n’a pas fait tout ce chemin pour en arriver lâ ! Je me suis battue pour qu’on se revoit et voilâ le résultat ! Revenus â la case départ ! Non, pitié, non. Je ne peux pas supporter l’idée de ne plus le voir, de provoquer de l’animosité en lui. Et je sais que c’est ce que je provoque, une hostilité.
A la thérapie, on me dit de lâcher prise. Je sais que c’est la meilleure des solutions, mais j’y arrive pas. C’est pas que je ne le veux pas, c’est juste tellement difficile.
Sinon, nous avons appris que « douter c’est la preuve qu’il ne s’est rien passé » dans le TOC. Car si le cerveau balance de l’angoisse c’est qu’il a repéré qu’il y a un rituel que je peux faire.
Donc il faut foutre en l’air le rituel.
Il faut également arrêter les évitements donc « penser volontairement au pire » S’habituer â ne plus bloquer les images quand elles viennent.
Le doute n’est pas logique, le doute est émotionnel. Quand on arrête les rituels, il y a arrêt du doute.
Quelques instants de répit occasionnés par une réponse de Jacopo â mes nombreux appels. Il s’est excusé du manque de news et m’a dit qu’il m’appellerait bientôt pour sortir et me rendre un dvd.
Depuis, je suis soulagée. C’est fou, il ne me faut pas grand chose. Je sais que plus le temps va passer plus ma confiance va s’amenuiser. Mais bon, en thérapie ils m’ont dit que j’avais le droit de craquer et de rappeler â condition d’envoyer un message neutre.
Pour le moment, je me sens assez forte pour ne pas craquer justement, et le laisser m’appeler comme il l’a dit.
Bientôt Noël, déjâ un an que l’on se revoit. C’est fou comme le temps passe vite loin de lui.
J’arrive â la fin de ma thérapie, et je dois dire qu’elle a été efficace. J’ai les armes pour combattre le TOC même si le combat n’est pas gagné.
Quelques nouvelles stratégies :
Lorsqu’un Toc arrive, essayer de dire : tu verras ça plus tard, ça n’est pas d’actualité, on s’en fout, c’est de la rumination.
La culpabilité qui m’assaille et me tord les boyaux, je dois me dire et garder en tête qu’elle est chimique.
Ne pas réagir dans l’urgence pour Jacopo, la nostalgie ne justifie pas la fixation sur lui.
Je sais que mes conseils sont éparpillés, mais ils sont un peu comme moi, â mon image !
J’aimerais parler de ma « bête ». Oui, ma « bête ». Mon chat. J’ai de plus un plus une relation fusionnelle avec lui. Parfois je me demande si je ne suis pas moi même un animal pour avoir autant de facilité â communier avec lui. Je l’embrasse, je le caresse, c’est sensuel. Il me pelote le ventre ou les seins avec ses petites pattes et entame un ronron apaisant. Chaque fois que je gagne mon lit, c’est-â -dire très souvent en ce moment, il me rejoint et nous faisons ce que j’appelle « l’Amour ». C’est asexué mais c’est tellement plein d’affection. Il compense un vide énorme et je me fous de tous ceux qui trouveront cela stupide. Je plaindrais ces gens lâ de ne pas connaître au moins une fois une osmose aussi belle et sincère que celle lâ .
Je n’ai pas de mec, pas d’enfant, j’ai juste un chat et pour le moment c’est bien comme cela.
Il faut que j’arrive â me dire que tout vient en son temps.
Car il paraît que je suis trop dure avec moi-même. Il faut que j’accepte la dépression. Que je me donne du temps, même si j’ai le sentiment qu’elle persiste depuis trop longtemps.
Le but est de faire baisser la culpabilité.