Le TOC est habituellement classé dans le grand chapitre des "névroses" (ou ex-névroses) qui sont actuellement remplacées par les "Troubles Anxieux". Cependant, certains auteurs défendent lindépendance du TOC par rapport â dautres troubles anxieux, tels le trouble panique, le trouble anxiété généralisée ou la phobie sociale... Le TOC mérite donc une place nosologique â part du fait de sa prévalence (2 â 3% de la population générale) et de ses spécificités cliniques et thérapeutiques. En fait, le TOC répond de manière sélective aux antidépresseurs sérotoninergiques et surtout résiste aux anxiolytiques et aux sédatifs classiques (parfois il peut même saggraver avec ces psychotropes). De plus, les études de psychopharmacologie expérimentale ont montré que le TOC était insensible aux agents psychotropes réputés être "panicogènes" (cest-â-dire induisant ou aggravant les attaques de panique) comme le lactate de sodium, la caféine ou la yohimbine. Ces données suggèrent lhypothèse que la nature psycho-biologique du TOC serait différente de celle des autres anxiétés pathologiques, même si dans la pratique, les patients atteints de TOC présentent une comorbidité anxieuse complexe.
Lanalyse fonctionnelle* du TOC montre â lévidence la présence de phénomènes anxieux (psychiques et physiques) liés aux pensées obsédantes et aux contraintes compulsives. Même, dans les cas où les rituels ont le rôle de conjurer ou dannuler les pensées refusées, le soulagement de lanxiété nest que transitoire ; la preuve, cest que le sujet est obligé de nouveau â répéter les mêmes rituels. Enfin, la composante anxieuse dans le TOC peut traduire une co-morbidité avec dautres troubles anxieux (comme lAgoraphobie, le Trouble Panique, lAnxiété Généralisée, la Phobie Sociale?).
* méthode clinique utilisée en Thérapie Comportementale pour comprendre les composantes et les séquences dun comportement pathologique comme une compulsion, une attaque de panique, des frénésies alimentaires...