13 : En quête dharmonie
1/01/2009
Témoignages > Cyclothymie > Dear Siobhan
Le préavis de 6 mois initial était passé depuis et lenvie insistante de tappeler dentendre ta voix sétait métamorphosée en appréhension anxiogène. Jai décroché de nombreuses fois le téléphone commencé â composer le numéro puis fini par raccrocher en rage. Javais peur de tentendre dire de te foutre la paix, daller me faire voir, lécho de tes sanglots tonnait encore dans ma mémoire. Nous avons passé de nombreuses séances â parler de toi, de ces pages que je gribouillais la peine que javais â tavoir vu en peine. Elle mavait proposé de lui écrire la lettre que jaurais voulu tenvoyer mais ce nétait pas dune substitution dont javais besoin, mais de toi.
Sur ses conseils, jai partiellement rompu avec ma solitude, mais pas de manière radicale. Jai préféré Internet pour renouer des liens, communiquer en dehors du cadre professionnel. Je trouve le net et les chats très utiles, même si certains voient dans son côté virtuel une perte de chaleur humaine, un abandon relationnel, jy vois aussi une pertinence et une ouverture vers dautres formes dintimité. Des travers existent certes mais selon ses motivations on peut y tirer de la substance, de véritables dialogues, une vision directe sans le filtre des apparences, physiques ou sociales. Sur MSN, javais inscrit en épitaphe de mon avatar semi ténébreux, ? Ubi bene ibi patria ? comme pour faire le deuil dune vie qui depuis mon retour était â contre jour. En funambule aveuglé, jévoluais en déséquilibre constant sur larienne illusion dune nostalgie mortifère qui niait même la divine osmose quil pouvait y avoir entre avenir et espoir. Il est dur de dissocier les hauts des bas, coincé en lévitation bileuse dans un interstice dans lequel passé et présent se chevauchent. On perd tout jugement de bon sens dans ce genre de girouetteries. Peut-être aurai-je pu mettre aussi, ? Ci-gît mes regrets et remords, mes envies dailleurs et fuites vertigineuses ?, mon ultime patrie étant mon corps, et ma raison, javais donc du dans mon esprit dûment agencer mes hiatus internes, opérer des transitions en quête dharmonie.
Cesser de me torturer avec les ?ce qui aurait du, pu ou pas, que jaurais su, tu et cru? qua cela ne tienne ne dit-on pas très justement que ce qui est fait ne peut être défait. Jobéissais avec réticence mes malgré tout aux préceptes de câline, prenant acte progressivement et mettant â effets en desserrant mon verrou mental.
Dans la pratique jessayais de my tenir, en plus de retrouver dans lécho de mes pas baguenaudant sur les pavés de Paname, le tempo de la vie qui foisonne tout autour, je glanais les plaisirs simples de la contemplation et de la spontanéité pour pouvoir goûter pleinement â linstant. Notion empirique de la vie ? Certainement mais sommes toute, â chacun de lexpérimenter comme il lentend, pour ma part même â ce jour, jessaye daccumuler les grandes comme les petites choses, de la quiétude méditative du silence â lallégresse des embrassades de mon petit qui en décembre avait fini par digérer les incidents du mois de juillet et acceptait enfin de passer du temps avec moi. En dehors de ce cadre intime, javais durant les mois de novembre et décembre eu des contactes réguliers sur MSN avec Laurence que javais rencontrée dans le-Bar des Bipotes. Lors de ma première connexion, cétait elle qui était venue gentiment â mon secours après le piètre spectacle que javais donné en me déversant émotionnellement avant de me faire sèchement mopped par la tenancière. Je voyais du positif dans nos correspondances et dans ses récits, je retrouvais ses angoisses, ses faiblesses, détresses et ses peurs et jarrivais parfois en essayant de lui redonner un peu de force, â appréhender différemment mes propres tourments.