12 : mes pensées nauséabondes
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je suis cool comme fille, j’ai les mêmes envies que lui. Les mêmes délires ahurissants.
Mais il ne le voit pas, il a choisi de ne pas le voir.
Ca l’arrange de me coller une étiquette, comme ça il peut dire qu’on est pas fait pour être ensemble. C’est dégueulasse. Je me sens si proche de sa personnalité. Je l’admire tellement.
Et je sais que je suis si supérieure â lui. Que je pourrais tellement lui apprendre de choses. En fait face â lui je joue l’élève qui accepte les consignes du maître alors que c’est moi la reine !
Une petite fille ressemble â l’ex de Jacopo. Je l’adore, je la trouve belle. Je l’observe jouer, c’est un vrai garçon manqué. Je la photographie, j’accroche sa photo au mur, tout ça parce qu’elle me rappelle cette fille.
L’ex de Jacopo, je suis tombée amoureuse d’elle alors que je ne la connais pas. C’est pas une attirance sexuelle, juste admirative.
Comment a-t-elle fait pour qu’il l’aime ? Je la vénère.
Je ne veux pas mieux la connaître, je l’ai vue deux fois dans ma vie et ça me suffit, je préfère qu’elle reste un fantasme.
Elle m’inspire. Il m’en a tellement parlé dans des termes élogieux que pour moi c’est elle qui aura toujours le pouvoir. Je veux être elle. Je veux lui ressembler.
C’est complètement stupide et immature.
Je suis stupide et immature.
J’ai la nausée quand je pense â moi. Je ne suis pas celle que je devrais être. Je devrais être elle. C’est moi qu’il devrait aimer comme il l’a aimé.
Je me mets dans des états pas possibles dès que je le vois connecté sur MSN ; si j’essayais de me contrôler, ce serait la fin de mon amour.
Finalement c’est ce sentiment d’euphorie, de vertige que je recherche et que je ne veux pas perdre, même si ça me fait un peu mal.
J’attends qu’il me parle le premier, il ne le fait pas.
Au mieux, en ce moment c’est « d biz » et c’est tout. Sevrage.
Décalage horaire en ce moment pour lui car parti loin ailleurs, mais tout le temps ce décalage existe même quand ici.
Plus lâ , m’a-t-il bloquée ?
Paralysie des membres quand je vois son nom en ligne sur l’écran.
Même si silencieux, rassurée de le voir, comme si je le voyais effectivement pour de vrai. Me contente de ça.
La nuit, je me lève pour pisser, et très souvent obligée de piétiner sur place avant de me remettre au lit. Comme un rituel. Si je pense â la mort de mon père pendant que je piétine puis que je me couche, je dois me relever pour piétiner â nouveau sur place jusqu’â ce que je n’y pense plus. Insoutenable. Impossible rébellion.
Petite, je faisais pareil, mais la douleur était en plus physique. Je devais m’appuyer sur les seins, les glandes mammaires si douloureuses â l’époque et compter un certain nombre de fois pour pas que ma mère meure.
Vomis-toi dessus, crache-toi dessus, lave toi avec ta bave, encore, tu n’es pas assez propre, tu n’as pas encore effacé la pensée qui t’obsède.
Moment d’asphyxie mentale, parcours nauséabond d’une pensée incestueuse. Toujours rien. Je sais que tout ça est dans ma tête, mais le plus dur c’est quand j’en deviens persuadée. J’ai toujours le doute qui m’assaille. Je deviens complètement schizo. J’accuse â tort, moi, les autres. Les preuves imaginaires qui s’accumulent envahissent mon esprit. J’essaie d’y voir clair en m’infligeant des sentences. Je dois ressentir du dégoût. Je n’y arrive pas, je recommence, jusqu’â l’épuisement. Apnée. Je suis en apnée dans ces moments précis.
J’ai rêvé que mon chat tombait par la fenêtre et qu’il était mort. Je ne supporte pas cette idée.
Le métro, la routine du travail actuel qui n’a rien â voir avec ma passion cinématographique et artistique m’oppresse. Je fais exprès de mal faire ce qu’on me demande. Je suis désagréable. Je donne une autre image de moi. Pourtant je sais que ce job est nécessaire â mon équilibre. Mais j’assume pas cette vie. Je voudrais tellement être enfin reconnue, jouir en toute liberté.
Tellement loin de moi mon idéal.