33 : Nouveau départ
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Rock and Roll... Ma vie est Rock and Roll
Je me sens gluante, collée â une vie qui ne me ressemble pas. Elle passe devant moi sans que jy participe. Elle file, bientôt 34 ans, toujours chez mes parents. Quelque part, heureusement. Je ne me sentirais pas très â laise dhabiter seule, je ressentirai encore plus la solitude.
Mais bon, toujours pas de travail?Mes journées sont vides de sens. Elles sont longues â passer, je mennuie. Je nécris plus rien, â part ces chroniques.
Je nai presque plus damis. Les seuls qui me restent sont les plus fidèles, heureusement.
Comment je me suis retrouvée dans cette galère ? Cela fait 8 ans que je suis en thérapie et franchement, je ne me sens toujours pas guérie.
8 ans que jingurgite des molécules, tout ça pour quoi ? Pour ne pas sombrer encore plus.
Jai eu la chance pendant 6 mois de connaître le vrai bonheur avec Jacopo, voilâ , sinon jai passé tout ce temps â ruminer, â combattre contre mes TOCS.
Cest peut être pour ça que je macharne sur Jacopo, pour les souvenirs délicieux, laccalmie quand jétais avec lui.
Ca fait mal, je souffre en écrivant ces phrases, je me rappelle comme jai pu être bien, et comme je suis mal aujourdhui et depuis tout ce temps.
Il faut que je réagisse, mais jai pas envie de rencontrer quelquun dautre, cest affreux, je ne suis absolument plus dans la séduction, moi qui était coquette et féminine, je me laisse aller, je ne prends plus soin de moi comme avant. Je mhabille avec ce que je trouve, en veillant â ce que ce soit confortable et puis voilâ , le reste cest loin de moi. Plus de maquillage, sauf si je vois Jacopo, mais comme je le vois jamais ou presque?Ma peau a le temps de respirer !
Je vais commencer une thérapie comportementale de groupe pour les TOC
Cest nouveau pour moi. Jai un peu peur dexposer â des inconnus mes TOCS. Mais je sais que ce sera indispensable. Jéprouve une excitation en même temps, celle daller enfin mieux pour une fois. Promesse illusoire ou espoir fondé ? On verra ça plus tard.
Je commence â me sentir un peu mieux. Leffet des médicaments certainement. Même si je suis tout le temps fatiguée et que je dors tôt. Je me sens lasse. Mais mieux vaut être ? lasse ? que pleine de tocs â me faire exploser la tête.
Je me rappelle des migraines que jai eu â cause de mes TOCS, mon Dieu?Je me déclenchais ça moi même en quelque sorte ! Il y a du masochisme dans les TOCS, jen suis certaine, même si cest très inconscient.
Mon chat est toujours présent, mon amour. Cest incroyable ce quil peut mapporter comme bien être. Il est toute une partie de ma vie, témoin silencieux de mes pénibles crises et autres joies. Je le regarde dormir si paisiblement, je lenvie parfois dêtre aussi zen.
Je men inspire. Je laime, heureusement quil est lâ .
Seuls, les personnes qui ont eu un animal et une complicité avec, peuvent comprendre. Je plains les autres qui ne les aiment pas. Ils passent â côté de quelque chose.
Cest comme ça.
Je vais me refaire un café, je suis accroc même si je nen bois que 2 ou 3 par jours, cest une gentille accoutumance !
Voilâ ?cest fait.
Le nouveau traitement mapaise, cest un confort indéniable, heureusement. Je ne pourrais pas revivre dépisodes aussi douloureux que celui de cet été. Je ne tiendrai pas le coup. Quand tout nest que tentative pour aller mieux. Rien ne mapaise â ce moment lâ . Je suis liée au TOC comme â mon propre corps. Je ne fais que compulser et me sentir menacée par une obsession prochaine. Dès que jen ai fini avec un thème absurde, un autre déboule et menchaîne â lui pour me harceler jusquâ lépuisement. Le pire cest de devoir impliquer les autres lâ dedans. Poser des questions, souvent 15 fois les mêmes â mes proches. Des questions affreuses en plus. Pour être rassurée.
Je suis sans cesse en proie â langoisse, pas de répit.
Maintenant que je vais un peu mieux, je suis trop fatiguée pour sortir. Ou alors, jen ai envie le matin et le soir je suis trop crevée pour faire quoi que ce soit et je nai quune envie cest celle daller me coucher.
Je nai pas vraiment de vie.