Lenteur obsessionnelle
31/12/2009
Dictionnaire > MOTOC > Compulsivité - Contrôle
La lenteur est â mettre en relation avec les compulsions qui entraînement un ralentissement général dans les activités, particulièrement lorsquil sagit de symétrie, dordre et surtout de perfectionnisme. Le geste doit être effectué avec attention puisquil doit être parfait, il est donc lent. Mais les obsessions entraînent aussi une lenteur, dans le sens où elles parasitent lactivité mentale du patient et lempêche de se concentrer correctement. Ce qui sapparente donc a de linattention ou â un ralentissement de la pensée est en fait un ? effet secondaire ? observable de lidée obsessionnelle.
La lenteur nest pas un symptôme spécifique au TOC. Il est aussi observé dans la dépression majeure avec un ralentissement dans les activités quotidiennes et dans la pensée. Chez une personne atteinte de TOC, la survenue soudaine dun ralentissement peut être un signe dapparition dun épisode dépressif. Il convient alors den faire part â son médecin.
Une lenteur excessive a aussi été regroupée en syndrome nommé SLO (Syndrome de Lenteur Obsessionnelle). Lisolement de ce syndrome a été inspiré par les travaux de Pierre Janet (1903) qui a décrit "lEtat Psychasthénique" du TOC comme une prédisposition â lincomplétude avec des sensations internes dimperfection et dinsatisfaction. Cependant, cest Rachman qui a été le premier â individualiser en 1974 le "SLO primaire" â partir dune dizaine de vignettes cliniques. Le tableau clinique du SLO est dominé par une hyperméticulosité pathologique dans la réalisation des tâches de la vie quotidienne avec une absence relative de pensées obsédantes, de rituels ou dautres conduites réductrices de lanxiété. Le terme "Orderliness" est aussi utilisé pour désigner un mode fixe dexécution dune activité, même banale, de manière parfaite avec une séquence précise et correcte. Dans cette forme particulière, la perception ainsi que la consommation du temps sont pathologiques.
Rachman pensait que la lenteur aurait pour finalité de limiter laffrontement du patient aux stimuli évoquant ses malaises et par conséquent prévenir lémergence des symptômes obsessionnels ou compulsifs. Dans notre enquête, la lenteur était associée â un nombre élevé de symptômes, notamment des obsessions, suggérant lidée que la lenteur serait plutôt secondaire â une sémiologie riche et complexe.
Contrairement aux autres syndromes obsessionnels, la lenteur ne fait pas partie des "obsessions normales". En effet, contrairement aux autre facteurs, le score du facteur "lenteur" du questionnaire MOCI (ref) est presque nul dans les groupes témoins.
Les résultats dune large étude française ont montré que le SLO ne représente pas un phénomène bénin et que sa conception devrait être plus large que celle qui a été proposée initialement par Rachman. Il devrait être davantage utilisé comme un indicateur non-spécifique de sévérité, un marqueur dun sous-groupe clinique et-ou un témoin dune co-morbidité dépressive. Cependant, dans son rapport initial, Rachman na pas écarté la possibilité que la lenteur soit secondaire aux rituels.