Définition du neurofeedback
1/04/2013
Auteur : Melle Hantouche
Dictionnaire > Psychiatrie générale
Lʼactivité de notre cerveau est réalisée grâce aux neurones : les neurones excitateurs et les neurones inhibiteurs. Ces neurones qui jouent le rôle dʼaccélérateur et de frein, interagissent et communiquent entre eux. Cette communication ne doit être ni trop faible, ni trop importante. Elle doit être régulée comme les autres systèmes de notre corps. En effet, le système nerveux fonctionne au mieux lorsquʼil existe un certain équilibre entre ces deux catégories de neurones (homéostasie).
Une régulation défaillante peut provoquer un dysfonctionnement aboutissant à un inconfort dans sa vie.
Le Neurofeedback est indiqué pour les problèmes de dysrégulation du cerveau.
Ceux-ci sont nombreux. Ils incluent le spectre de lʼanxiété et de la dépression, les troubles de lʼattention, les troubles de comportement, les troubles du sommeil, le stress post-traumatique, les perturbations émotionnelles. Il est aussi utile pour les problèmes organiques du cerveau, tels que les crises dʼépilepsie, le spectre de lʼautisme et la paralysie cérébrale.
Quʼest-ce que le Neurofeedback ?
Cʼest une approche découverte dans les années 60 aux Etats-Unis qui aide le cerveau à mieux se réguler grâce à sa plasticité naturelle (cʼest la capacité du cerveau à former de nouvelles connexions neuronales en réponse à de nouvelles informations, à la stimulation sensorielle. Les modifications, si elles sont suffisamment répétées, peuvent être mémorisées à long terme).
Le Neurofeedback consiste en un apprentissage, ou plutôt une information donnée au cerveau pour quʼil apprenne lui-même à changer pour mieux fonctionner. Cʼest une approche 100 % naturelle, non invasive et sans effets secondaires.
Au moyen de capteurs placés sur le crâne, le système analyse lʼactivité électrique du cerveau et lui renvoie ensuite des informations sur son propre fonctionnement. Cʼest cette notion de retour dʼinformation quʼexprime le terme de feedback. Le cerveau, alerté sur son activité, se réorganise et ses capacités dʼautoréparation et dʼautorégulation sont améliorées. Des changements positifs surviennent alors, dʼordre psychique ou physique.
Quʼest ce que NeurOptimal ?
Cʼest Valdeane Brown et Sue Brown qui vont créer et mettre au point le Neurofeedback de seconde génération, ou Neurofeedback Dynamique, dont neurOptimal est la forme la plus achevée à ce jour. Sur le plan scientifique, ils utilisent les travaux du Dr Herbert Benson et son équipe de lʼEcole Médicale de Harvard sur la réponse de relaxation, ceux du Prix Nobel Dennis Gabor, en particulier sur les calculateurs analogiques non-linéaires (que lʼon appellera plus tard les réseaux neuronaux), et dans une moindre mesure les travaux de Ken Wilber.William Ross Ashby, lʼun des pères de la cybernétique a également sa part dans cette conception de la génération de Neurofeedback la plus récente.
NeurOptimal est une méthode récente et particulière de Neurofeedback. cʼest celle que nous utilisons au CTAH. Elle se distingue essentiellement par le fait quʼelle ne sʼintéresse quʼà la variabilité du cerveau, cʼest-à-dire aux caractéristiques de ses fluctuations, alors que les autres méthodes détectent des écarts de niveaux par rapport à un cerveau « standard ».
Le traitement par NeuroFeedback
Déroulement dʼune séance de neurofeedback
La séance de Neurofeedback avec NeurOptimal dure environ 35 minutes et chaque séance est précédée dʼun entretien avec le psychologue clinicien.
Lors de la séance, le patient est confortablement installé ou allongé dans un fauteuil, et il écoute de la musique. Il nʼa aucun effort à faire en écoutant la musique car lʼapprentissage se fait inconsciemment. Lʼidéal est même de se laisser aller, renoncer à toute maitrise de soi. On peut même somnoler ou sʼendormir. Plus le cerveau est au repos, moins il y a dʼactivité et mieux cʼest car les processus conscients sont lents et ne font que retarder lʼapprentissage du cerveau.
Des capteurs posés vont être posés sur le crâne du patient et permettent au système de mesurer lʼactivité électrique du cerveau (lʼenregistrement EEG est indolore et non agressif). Les variations dʼintensité sont analysées, et ce sont celles qui dépassent certains seuils qui vont déclencher lʼinterruption de la musique. Cette micro-interruption est tellement courte que lʼesprit conscient (beaucoup plus lent que lʼinconscient) nʼa pas le temps de la percevoir. Et cʼest cette interruption qui constitue le feedback et qui incite le cerveau à se réorganiser.
Le cerveau réagit à cette interruption, car il y a absence de son alors quʼil sʼattendait à un flux continu. Le cerveau détecte donc quelque chose dʼinattendu, différent de ce quʼil attendait, ce qui le surprend. Il va alors traiter cet événement et lʼévaluer comme étant sans danger. Comme il y a absence de danger, le cerveau peut revenir au moment présent, dans un environnement sans menace, et la réponse de relaxation peut avoir lieu.
Ainsi, Le programme NeurOptimal constitue un entraînement à produire et à maintenir la "Réponse de relaxation" (étudiée par le Dr Herbert Benson et son équipe à lʼEcole Médicale de Harvard). Celle-ci consiste à réduire lʼétat dʼinconfort et donc de minimiser les dépenses dʼénergie (car créer de lʼinconfort dépense de lʼénergie). Le cerveau détecte une différence et sait que lʼinconfort est moindre. Il mémorise cette nouvelle organisation. Ainsi, le cerveau est plus à même de sʼautoréguler.
Fréquence des séances
Il est recommandé de faire deux séances par semaine. Il est possible de faire une séance par semaine, mais lʼapprentissage risque dʼêtre plus long.
Idéalement, chaque séance de NeuroFeedback doit être suivie dʼune bonne nuit de sommeil afin de consolider lʼapprentissage, et quelques jours entre chaque séance laissent le temps au cerveau de bien réorganiser son fonctionnement.
Le nombre de séances ne peut être estimé à lʼavance car chaque cerveau apprend différemment. Les études montrent que les premiers effets bénéfiques apparaissent souvent après 5 ou 6 séances et il est souhaitable de poursuivre lʼentraînement durant 10 à 30 séances selon les objectifs que lʼon sʼest fixé.
Les praticiens aux Etats-Unis et en Europe rapportent un taux de satisfaction de 80%.
Quand arrêter ?
Cʼest à la personne de dire si et quand elle est satisfaite des changements. Cependant, il est conseillé de poursuivre les séances au-delà du point de satisfaction (« séances piqures de rappel ») pour que les changements soient mieux mémorisés à long terme, et soient plus durables. Les progrès sont ensuite définitivement acquis.
Aussi, quelques séances complémentaires peuvent toutefois sʼavérer utiles ultérieurement pour palier une cause de stress exceptionnelle.
Effets secondaires
De très rares cas de maux de tête sont rapportés après la séance. Il sʼagit dʼune méthode non invasive et il nʼy a pas dʼeffets secondaires à long terme rapportés par le Neurofeedback afin de normaliser lʼactivité cérébrale.
Il peut y avoir certaines difficultés lorsquʼil faut diminuer la médicamentation au cours de lʼentraînement.
Conclusion
En quelques mots, 4 étapes :
Cʼest une méthode qui aide le cerveau à se réorganiser à un niveau de base, qui est le niveau physico-chimique des connexions entre neurones. Ainsi NeurOptimal utilise et dynamise le principe dʼhoméostasie (ou équilibre sympathique du corps), qui est la capacité à conserver son équilibre et son fonctionnement, malgré les contraintes extérieures.
Références
Indications pour le Neurofeedback