L'edito
par Dr HantoucheBipolarité et troubles cognitifs
On en parle de plus en plus des déficits ou dysfonctions cognitives au sein des troubles bipolaires. Globalement, les patients bipolaires ont un fonctionnement intellectuel comparable à celui des sujets sains. Cependant, on observe des performances perturbées sur certains tests cognitifs, notamment des dérèglements de lʼattention sélective et soutenue, de la mémoire de travail, des fonctions exécutives (planification, catégorisation, inhibition…). Les capacités dʼapprentissage sont nettement affectées dans les formes juvéniles.
Le dossier actuel fera le point sur ce sujet complexe, en insistant de plus près sur les implications de cette recherche dans la pratique, notamment le rôle des altérations cognitives dans la prédiction du pronostic fonctionnel des patients bipolaires. En effet, un pourcentage important de patients obtient une bonne rémission clinique mais qui nʼest pas forcément assortie dʼune rémission fonctionnelle (troubles dʼapprentissage, difficultés dʼinsertion sociale et/ou professionnelle…). On comprend ainsi lʼimportance dʼinclure dans les projets de soins, des stratégies dites de « remédiation cognitive » et plus récemment « remédiation fonctionnelle » appliquées aux troubles bipolaires.
Nous attirons lʼattention sur le fait que la majorité de la recherche est réalisée dans le trouble bipolaire type I, et plus rarement dans le trouble BP-II. Peu de choses sont connues sur les altérations cognitives dans la cyclothymie et les autres formes du spectre bipolaire.
En raison de la complexité de ce dossier, il sera présenté en deux parties, la deuxième faisant lʼobjet du dossier de juin 2013.