Enfin, libérée de mes TOCs en 1 mois de traitement
22/02/2012
Témoignages > Se soigner
J’ai consulter 5 psychologues et psychiatres avant d’être suivie au CTAH.
Si jʼécris ce petit mot aujourdʼhui cʼest bien sûr pour remercier ceux qui ont soulagé ma maladie. Mais également pour donner ou redonner de lʼespoir à certains, qui comme moi, traversent la maladie ou connaissent quelquʼun dans ce cas.
Il existe aujourdʼhui des solutions et des traitements pour soulager nos souffrances. Je nʼy croyais plus moi-même mais le traitement actuel m’a guéri des TOCS en a peine 1 mois. Et jʼespère humblement à mon niveau encourager certains à se libérer de leur mal, à leur tour.
Un aperçu de mes TOC
Ils se sont développés à 26 ans, avec le besoin de toucher un objet pour annuler une pensée de catastrophe, « de peur que cela ne se passe pas bien avec l’homme avec lequel je sortais. Puis c’est passé sur moi, mes projets, mon fils. Je lis un truc important pour mon projet, le téléphone sonne, je décroche et mon cerveau me dit que si cela se trouve je n’aurais pas dû décrocher car cela va avoir un impact, donc je m’imagine la scène et je me la refais dans la tête sans décrocher, pour annuler ce qui a été fait, de peur que le projet n’échoue.
En fait j’ai 3 remémorations :
Cela peut porter sur tout et n’importe quoi. Si je regarde mon fils, et que quelque chose appelle mon attention, je vais me refaire aussi les remémorations de peur que mon fils ne devienne laid. Idem avec la peur qu’une journée se passe mal ». Les TOC seraient en dents de scie sans période de disparition, et les traitements ne seraient pas efficaces : 10 ans de Zoloft, sans effet.
J’avais un retard de lecture par rapport aux autres enfants, et j’étais de simple condition dans une école bourgeoise. J’ai fait de l’hyperphagie à l’adolescence, pendant un an car j’étais anxieuse et pas confiante en moi. En raison d’un manque de confiance en moi, j’avais l’impression de ne pas y arriver dans la vie, de n’être bonne à rien. Ainsi, j’ai déprimé pendant plusieurs mois, et je me suis soignée avec des projets. Une seconde dépression est survenue à 26 ans suite à une rencontre affective compliquée et surtout avec l’arrivée des TOC. Cet épisode a duré 4 ans et reviendrait par moment. Actuellement, le moral serait bon en raison de projets. Enfin, j’ai fait une dépression en post-partum d’un mois à 38 ans, et aurait des phases plus intenses de dépression en hiver.
Je crois que je suis une grande timide ; je redoute le jugement des autres, et je me dévalorise souvent quand je me compare aux autres et constate qu’ils ont mieux réussi que moi.
Dans ma famille, mon père est une personne mélancolique ayant souffert de TOC de vérification ; ma tante maternelle a eu des soucis de thyroïde, et une sœur qui a souffert de TOC de propreté. Ma sœur présente également des soucis de thyroïde.
Bilan médical
Son bilan psychométrique montre un score à la Y-BOCS qui est faible, non pas parce qu’elle a peu d’obsessions mais parce qu’elle résiste systématiquement à l’envie de ritualiser
En revanche, elle obtient sur le tempérament cyclothymique un score élevé (18/21), sur le tempérament dépressif (12/21) et sur tempérament irritable (13/21) - Sur l’auto questionnaire d’hypomanie CLH-20 elle obtient 10/20 et sur CLH-32 une note de 22/32.
L’entretien initial met en évidence une hypersensibilité et hyperréactivité émotionnelles, une hypersensorialité, une hypersensibilité à la critique et au rejet. « Je présente des oscillations permanentes et brusques de l’humeur depuis ma seconde dépression à 26 ans et le début des TOC, car avant j’étais linéaire en mélancolie. Ces oscillations surviennent sans déclencheur, avec impact sur les sphères motivationnelle, relationnelle et professionnelle.
Mme C. pense être de nature impulsive, anciennement colérique, avec des oscillations d’humeur dans la journée, principalement vers le bas. « Mon conjoint me dit que je suis hyperactive malgré la mélancolie, je sens que j’ai une énergie débordante, j’ai l’impression que mon vrai tempérament est l’hyperactivité mais que la mélancolie le bloque. J’essaie de rester sur le canapé mais ce n’est pas mon truc ».
Lors de la deuxième séance (fin sept 2011), le diagnostic de cyclothymie a été bel et bien confirmé (score de 31/50 sur le test BP-Cyclothymie) avec un niveau élevé de réactivité (63/90) et d’intensité (69/90) émotionnelles. En fonction de ce bilan, le traitement à base de Zoloft 50 mg a été modifié avec instauration d’une combinaison à faibles doses de Dépakine (250 mg) + Abilify (2,5 mg) et Prozac (10 mg).
La séance de nov 2011 (2 mois plus tard) montre une nette évolution avec une réduction des TOC – qui se confirme lors de la séance de février 2012.
Finalement
Ce témoignage montre l’importance de dépister les indices de bipolarité cyclothymique face à un TOC qui se déclare résistant (10 ans de Zoloft sans effet) et qui évolue en dents de scie (évolution sur un mode épisodique). La combinaison de faibles doses d’un thymorégulateur type valproate avec un ISRS (10 mg fluoxétine) et un dopaminergique (aripiprazol à 2,5 mg) a été capable d’induire une réduction rapide du TOC qui se maintient (après 5 mois du début du nouveau traitement).
La patiente a également bénéficié d’une prise en charge cognitive et comportementale avec des séances de psychoéducation sur le TOC et ses rapports avec la cyclothymie puis des séances d’exposition et de décalage des rituels cognitifs.
Connexion anxiété et trouble bipolaire
La complexité de la catégorie
