Si javais le courage de dire merde â tout le monde, je ne marracherais certainement plus les cheveux"
Dans lAntiquité, on sarrachait les cheveux en signe de deuil et de désespoir devant le caractère inéluctable de la mort. Certaines femmes pouvaient ainsi manifester leur grande douleur en couvrant le cadavre du défunt de leurs cheveux arrachés par poignées. Ce comportement dauto-agressivité (ou automutilation) peut être compris comme un accompagnement dans la mort et la destruction. Aujourdhui où cette expression de la rage et du désespoir est essentiellement dite au sens figuré, persistent des cas de Trichotillomanie (ou tic nerveux dauto-épilation). Il sagit dun trouble caractérisé par larrachage répété de ses propres cheveux aboutissant â une alopécie manifeste. Ce comportement ne touche pas seulement les cheveux, mais également les sourcils, les cils, les poils du nez, les moustaches, les poils pubiens et du torse... Souvent ce comportement excessif est associé â des sentiments croissants de tension juste avant larrachage des cheveux ou bien lors des tentatives pour résister. De même, des sensations de plaisir ou de soulagement sont obtenues lors de larrachage. Mais la Trichotillomanie peut entraîner des conséquences péjoratives. Certains essaient darrêter cette manie en portant des gants, en se rasant les cheveux, en attachant leurs doigts... Secondairement, les sentiments de honte et de culpabilité sinstallent et sont décuplés par les plaisanteries et les commentaires de lentourage. Ainsi, même un tout petit coin de calvitie peut conduire â des conséquences négatives sur le développement de la personnalité ; beaucoup de patients refusent les relations intimes de peur davoir â dévoiler leur "secret honteux". Ainsi définie, la Trichotillomanie est actuellement rangée dans le chapitre des Troubles de Contrôle des Impulsions (non classés ailleurs). La tentative de regrouper la Trichotillomanie avec dautres troubles (comme la Dysmorphophobie, lHypocondrie, les Tics complexes....) dans le spectre élargi du TOC na pas abouti dans la présentation finale du DSM-IV.