Auto description d’une dépression mixte
25/11/2012
Témoignages > Bipolarité
Je me sens vidée et à fleur de peau. Tout ce qui échappe à mon contrôle (un capuchon qui manque à un feutre), le moindre détail provoque en moi une colère sans nom.
Irrépressible... Faut que ça sorte de moi. Ça part du ventre et ça remonte par la trachée jusquʼà sortir et se traduire verbalement par des vociférations, des menaces, des cris et des lancers dʼobjets en tout genre. De mini crises de nerfs qui pourrissent la vie de mon entourage et la mienne. Ensuite, je culpabilise car je me juge. Au final je ne peux rien contrôler et je ne sais pas lâcher prise alors que je devrais, sans doute.
Je nʼai plus dʼénergie et je nʼai pas envie de mettre ma tête dehors. Je ne me sens pas présentable.
Jʼai lʼimpression que lʼon va me percer à jour. Déjà, parce que jʼai les yeux dʼun lémuriens à force dʼavoir pleurer, ensuite car je nʼai pas envie de partager et que je nʼai plus envie de donner. Aujourdʼhui, il faut rien me demander. Je nʼai plus de patience. Je nʼai plus envie dʼavoir dʼamis, de famille, de contacts. Je suis fatiguée. Jʼattends la nuit pour son calme et pour me retrouver seule avec moi-même. Je sais que je devrais pourtant dormir, me reposer mais je nʼy arrive pas. Comme si je devais vivre ce que je ne suis plus capable de vivre le jour depuis quelques temps. Jʼai été pourtant en rémission de cet état mixte pendant un jour. Mais jʼai gaspillé tout le positif que jʼavais récupéré...
Une rémission, grâce à lʼécriture mais également car jʼavais rattrapé en deux jours et une nuit, le travail que je nʼavais pas fait depuis plusieurs semaines.
Une vraie cyclothymique, qui en quelques heures, est capable du pire comme du meilleur. Résultat, un tel bien être, une telle détermination, une telle remontée, que jʼai multiplié les activités, les rencontres et les tâches et que je mʼen retrouve épuisée. Cela aurait été si simple dʼen faire une partie et dʼen laisser une autre pour le lendemain...
A la fois, je me dis que ça a calmé mon anxiété liée à la procrastination.
Ce matin, je ressentais que les gens mʼabandonnaient. Jʼavais prévu de voir une amie et sa fille, copine de la mienne, mais comme tout cela était planifié uniquement dans ma tête, elle avait prévu autre chose. Je me suis sentie abandonnée, rejetée, pas prise en considération pour mon effort de ne pas avoir mis ma fille au centre exprès. Tout cela sʼest passé par sms et heureusement car quand jʼai dû lui répondre, jʼai passé plus dʼune heure à chercher la bonne formule. Jʼai même pensé couper mon téléphone et jouer la morte. Je suis passée par tous les états et je ressentais en moi tour à tour de la rancœur, de la haine, de la colère, du dégoût... et à chacune de mes émotions jʼécrivais dans ma tête un nouveau message, lʼun comportait un "profitez bien" hypocrite, lʼautre un "dommage pour nous, on avait prévu de vous voir, jʼavais tout planifié ainsi" bien culpabilisant, un autre encore "cʼest pas grave je vais appeler une véritable amie..."
Mais connaissant mon état, jʼai regardé passer toutes ces émotions, beaucoup pleuré car je les vivais toutes comme si elles étaient justifiées et vraies. Pour finalement mʼapaiser et lui répondre avec bienveillance et sincérité dʼune part et dʼautre part, considérer que rien de ce qui mʼavait traversé la tête nʼétait justifié ou même réel. Une espèce de situation obsessionnelle qui rend fou et malheureux et qui pompe toute lʼénergie. Du coup suis vidée mais je me sens mieux.
Je me pose réfléchir à mon premier écrit sur lʼétat mixte, il y a deux jours et je cherche à cerner des récurrences. Je me dis quʼil faut dʼabord que je dorme impérativement plus tôt et puis que je fasse du sport ou du chant...quelque chose qui travaille sur la respiration, qui fasse que jʼexpulse toute cette mauvaise énergie malsaine et me délivre de ce satané état mixte. Ça va passer.
Je le sais. Je me mets en veille, service minimum.
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