Je suis dépressive avec des crises dangoisse et des attaques de panique
1/01/2008
Témoignages > Comorbidité
J’ai pris rendez vous avec vous, j’ai 24 ans et je suis la fille et la soeur de deux de vos patients. Je pense que vous les connaissez déjâ un peu et que je n’ai pas besoin de les présenter.
Je suis dépressive depuis plusieurs années déjâ et c’est pourquoi je m’adresse â vous. J’ai souffert durant plusieurs années de crises d’angoisse, d’attaques de panique.
Enfance
Bébé anxieux, pleure beaucoup. Ne supporte pas d’être séparé de ses parents. Hurle jusqu’â ce qu’ils reviennent.
Problèmes intestinaux (refus d’aller â la selle).
Environnement restreint jusqu’â 3 ans ½ (papa, maman, Dorothée).
Hurle dès qu’on la met en voiture.
1991 : naissance de mon frère. Moins de place pour moi
1993 : déménagement. Gros choc
1998 : décès de mon Papy.
J‘ai été hospitalisée une première fois (environ 2 mois) â l’âge de 15 ans pour dépression. Envie d’une autre vie sans vraiment vouloir mourir… Je tiens trop â ma famille pour cela.
Cela a été un passage très difficile dans ma vie. J’avais une peur bleue d’aller au collège alors je me faisais vomir pour faire croire que j’étais malade. A l’origine, c’est pour cette raison que j’ai été hospitalisé. Pour tout vous dire, ma meilleure amie du moment était hospitalisée dans le même service que moi pour dépression, tentative de suicide, anorexie. Elle avait été victime d’une tentative de viol. Je crois qu’on s’est tiré mutuellement vers le fond : refus de manger, crise de nerfs si on nous séparait, « si tu meurs, je meurs » etc.
Nous sommes entrées toutes les deux dans un cercle vicieux infernal. A notre sortie de l’hôpital on ne se quittait toujours pas. On passait nos journées dans le noir â fumer (tabac, je précise) et â regarder des films tristes â pleurer ou vraiment macabres.
J’étais devenue agressive.
Mes parents ont réussi â me sortir de ce cercle et petit â petit je me suis remise. Mais je suis restée triste, anxieuse, j’étais toujours malade : gastro-entérite, angines, ganglions dans le cou, bronchites â répétitions.
Suite â cet épisode dépressif, j’ai été sous PROZAC durant un peu plus d’un an.
A l’âge de 18 ans, au moment de passer les épreuves du baccalauréat, je suis tombée malade (beaucoup de fièvre) et j’ai été hospitalisé. Je n’ai pas pu passer les examens et les médecins n’ont jamais su dire ce que j’avais eu. C’est â cette époque que les attaques de panique ont commencé. Durant un trajet en RER en pleine canicule â Paris (ville que je ne connaissais absolument pas) je me suis évanouie. Les pompiers sont venus me chercher et j’ai été hospitalisée. On m’a fait passé de multiples examens pour entendre qu’au final j’étais « peut être » épileptique. Ce qui s’est avéré faux par la suite. Trop tard. Le mal était fait. Depuis, j’ai peur de tout ce qui est transport, espace clos, foule etc. La peur de s’évanouir, de perdre encore ses urines, la peur d’être ridicule, jugée, et surtout la peur de devenir folle.
Puis j’ai du partir sur Lyon pour mes études. J’ai quitté mes parents (relation très fusionnelle). 3 ans d’enfer. Métro, bus , tramway, foule, amphi bondé….tout était réuni.
Puis en novembre 2006 j’ai vraiment craqué. J’avais l’impression d’être une moins que rien, que tous mes « amis » se retournaient contre moi, que j’étais mauvaise, persécutée. J’arrêtais pas de dire que j’étais impure. J’espérais même avoir un accident assez grave pour qu’on ait pitié de moi et qu’on me pardonne mes erreurs passées.
Et puis, un soir je n’arrivais plus â respirer. Dorothée m’a emmené â l’hôpital. On m’a dit que c’était une crise d’angoisse alors que moi j’avais l’impression de mourir. J’ai été hospitalisé 3 mois en clinique psychiatrique. Visite autorisée au bout de 2 semaines mais juste la famille. Et pas de téléphone.
Le premier mois j’étais sous Seresta 10 (3/j), Seroplex 10 (2/j), Solian (2/j) et Stilnox au coucher.
Le deuxième mois, même traitement mais Seresta 50. Je me sentais enfin bien mais complètement shootée.
Le troisième mois, même traitement mais solian remplacé par du Risperdal.
J’ai pris 10 kg… dur â supporter.
A ma sortie de clinique, j’ai consulté un autre psychiatre qui m’a changé le Risperdal pour de l’Abilify. Il m’a rajouté du Parkinane â cause des tremblements. Stilnox remplacé par Imovane.
Puis quelques mois sont passés et je suis partie vivre sur Arcachon auprès de mon oncle et de son amie. Je suis arrivée en Mars. Ils m’ont redonné le goût de vivre et une certaine légèreté. J’ai même rencontré quelqu’un avec qui j’étais très bien. Plus aucune crise d’angoisse… Puis il m’a quitté…le drame…puis l’amie de mon oncle l’a quitté. On a tout les deux déménagé (mon oncle et moi), chacun chez soi. Double, voire triple séparation très dure â vivre. Il a complètement sombré et moi aussi.
J’ai tenu le coup jusqu’â aujourd’hui, mais lâ je craque. Je suis donc rentrée chez mes parents il y a 2 semaines. Mais je n’arrive pas â être bien ici non plus. Alors je pars â Paris auprès de ma soeur et de mes grands parents.
J’ai peur. Peur de ne pas retrouver le goût de vivre, peur de ne plus avoir envie, peur de re-sombrer.
Résultats au questionnaire PDQ-4+
Personnalité paranoâ?aque : 3/7
Histrionique : 5/8
Antisociale : 1/8
Obsessionnelle compulsive : 5/8
Négativiste : 3/7
Schizoâ?de : 2/7
Narcissique : 3/9
Evitante : 6/7
Trop bon : 1/4
Schizotypique : 4/9
Borderline 7/9
Dépendante : 8/8
A noter : Pour faire baisser l’angoisse ou ne pas penser, je compte ou je remet les lettres des mots dans l’ordre alphabétique.