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37 : Lʼangoisse ! Quelle soeur jumelle !36 : Quelques moments de sérénité dans un monde35 : une vie vraiment difficile34 : Maudite hypersensibilité33 : La MDPH me refuse encore un emploi protégé32 : J’écris sous le coup de la peur. 31 : Moi, les autres, le boulot30 : Une souffrance qui n’a pas de nom29 : Prescrivez moi une autre personnalité28 : mes conseils sur la prise des médicaments27 : Je reprends mon journal26 : j’ai besoin de mon day-dreaming25 : L’angle de vue de ma maladie évolue avec le temps24 : Un fond d’angoisse et d’insatisfaction23 bis : guérir au dépend d’une partie de mon imagination23 : patient partenaire22 : Je relis ce que j’ai écrit il y a des années21 : Besoin de construire un présent, penser au futur20 : Je suis stable, mais...19 : Ecrire, çà me déprime18 : Ma réactivité aux psychotropes17 : La question de la dysphorie me tarabuste encore16 : La maladie est une expérience de ma vie15 : rechutes, TOC, délire, insécurité, détresse14 : Chauffarde de la vie13 : La maladie bipolaire serait-elle fatalement le malheur de l’autre ou la déchirure du couple ?12 : Un peu de sagesse pour réduire la chimie de mon traitement11 : Je participe à un forum10 : L’art d’être la seule personne â me comprendre09 : J’en ai marrrrrreeeeeeeuuuuuuu !!08 : couple atypique ?07 : suis-je en dehors des conventions d’une maladie normale ?06 : une journée typique qui se répète05 : Je donnerais n’importe quoi pour sortir de ce puits sans fond04 : Aujourd’hui c’est la tristesse qui me fait écrire03 : Pourquoi autant de plaintes sans fins ?02 : Des petits matins où le café n‘a pas le même goût 01 : Comment être bipolaire aujourdʼhui

Peut-on considérer le Trouble bipolaire comme une maladie organique ?

14/07/2014
Auteur : Dr Hantouche

Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Traitements

Les troubles somatiques sont assez souvent associés à la bipolarité.

Le constat


Plusieurs troubles somatiques sont fréquemment associés au trouble bipolaire : les maladies cardiovasculaires, le diabète, lʼobésité, les troubles de la thyroïde et les troubles auto-immuns. Ces liens entre la bipolarité et les troubles organiques ont été observés indépendamment de lʼexposition aux traitements psychotropes, qui peuvent contribuer à les accentuer (prise de poids, diabète, HTA, syndrome métabolique…).

Lʼassociation de bipolarité avec des troubles somatiques signifie :
  • une évolution plus sévère et compliquée (plus de récidives)
  • un mauvais pronostic
  • un risque suicidaire plus élevé
  • une utilisation plus importante des services de soins (plus dʼhospitalisations)
  • une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et de certains cancers

  • Lʼaugmentation de la mortalité liée à la bipolarité peut être expliquée par
  • une incidence plus élevée des facteurs de risque (obésité, syndrome métabolique, cholestérol, diabète, HTA)
  • une mauvaise hygiène de vie (tabagisme, peu dʼactivités physiques, mauvaises habitudes alimentaires, obésité)
  • un dysfonctionnement psychosocial (stress professionnel, chômage, revenus…)
  • une longue exposition aux psychotropes notamment les antipsychotiques qui peuvent induire plus de complications somatiques notamment une aggravation du syndrome métabolique et des événements cardiaques (troubles du rythme)
  • Lʼaugmentation du risque cardiovasculaire lié directement au trouble bipolaire demeure significative même après contrôle de ces facteurs. De plus, certaines études suggèrent que les traitements stabilisateurs et antipsychotiques au long cours seraient capables de réduire la mortalité cardiovasculaire globale.


    Etude de Perugi et al, 2012


    Une étude récente (présentée en 2012 au congrès de IRBD) a été conduite à Pise en incluant 201 patients bipolaires : 118 « BP-I » et 83 « BP-II ». Elle a montré une présence assez élevée des troubles somatiques.



  • Fréquence des troubles métaboliques : diabète 10,4%, Obésité 24,4%, cholestérol élevé 27,4%, triglycérides élevés 16,4% et syndrome métabolique 15%.
  • Fréquence des troubles cardiovasculaires : HTA 19,4%, Arythmies 6,5%, prolapsus de la valve mitrale 3%, infarctus et ischémie du myocarde 4%.
  • Fréquence des maladies allergiques et auto-immunes : allergies rhino-pharyngées 17,4%, urticaire 9%, asthme 8,5%, psoriasis 8%, thyroïde 6% (hashimoto, basedow), dermatite atopique 7,5%, alopécie 3%
  • Fréquence des troubles gastro-intestinaux : constipation chronique 31,3%, colon irritable 16,9%, hernie hiatale 14,9%

  • Les analyses comparatives ont révélé certains résultats importants :
  • la présence des troubles métaboliques est corrélée avec un âge de début tardif de la bipolarité, une durée dʼexposition plus longue aux antipsychotiques (aucune corrélation avec lʼabus de substance ou avec les sous-types des tempéraments)
  • la présence des troubles cardiovasculaires est corrélée à un âge plus avancé, un âge de début plus tardif de la bipolarité, un degré plus élevé de la dépression et un niveau plus élevé sur le tempérament irritable
  • la présence dʼune maladie auto-immune / allergique est corrélée avec une fréquence plus importante de troubles anxieux (phobie sociale, panique-agoraphobie), un âge de début plus précoce de la bipolarité et des niveaux plus élevés sur les tempéraments cyclothymique et anxieux

  • Le cumul des données sur la comorbidité somatique au sein de la bipolarité renforce le besoin de regarder de près :
  • les différents stades évolutifs du trouble, notamment dans les formes à début précoce ; ce qui signifie une meilleure connaissance des formes débutantes de la bipolarité et une prise en charge capable de réduire les conséquences du trouble sur la santé physique et psychique.
  • La configuration du tempérament affectif (liens entre tempérament irritable et troubles cardiovasculaires ; et entre tempérament anxio-cyclothymique et troubles auto-immuns et allergiques)


  • Bipolarité = trouble inflammatoire multi-systémique ?


    Les liens entre dépression, bipolarité et risque cardiovasculaire méritent une meilleure exploration, notamment à travers les hypothèses inflammatoires. On sait maintenant que les processus inflammatoires sont impliqués dans la genèse de la plaque dʼartériosclérose et la thrombose vasculaire. Les mêmes processus inflammatoires ont été observés dans la dépression et la bipolarité. Ce qui indique que ces processus seraient un facteur commun aux troubles de lʼhumeur et cardiovasculaires, auxquels viennent sʼajouter les effets délétères des troubles des rythmes circadiens, des routines de vie négatives et du stress psychosocial.

    Le rôle du stress est principal dans les phénomènes de récurrence bipolaire. Certains modèles expliquent la dépression comme une processus de réparation suite à un stress ayant induit des phénomènes neuro-inflammatoires. Ces mêmes phénomènes seraient responsables des modifications cardiovasculaires. La répétition des stress et des réactions excessives au stress contribue à lʼaltération de la santé psychique et physique.

    Une autre piste à explorer concerne les troubles auto-immuns associés à la bipolarité dont les plus connus sont les réactions auto-immunes qui touchent la thyroïde (élévation des auto-anticorps thyro-peroxidases) et le pancréas (acide glutamique decarboxylase, marqueur du diabète type I). Dʼautres pistes sont à explorer dans les processus de la digestion du gluten et de la caséine.

    Enfin, la piste faisant le lien entre les processus neuro-inflammatoires et lʼactivation de certains virus (retro-virus, herpes, Epstien-Barr…) est intéressante à étudier, notamment dans les troubles bipolaires associés avec des troubles cognitifs.

    Lʼintégration de ces facteurs est illustrée dans la figure 1 (Boyer et al, 2012).

    Concept de « Charge Allostatique » (CA)


    McEwen et Stellar ont introduit le concept dʼAllostasie pour définir la capacité dʼatteindre un état de stabilité à travers des changements produits par des mécanismes adaptatifs. Ceux-ci sont nécessaires pour faire face aux situations et contraintes de la vie quotidienne. Le concept de charge allostatique se réfère à lʼensemble des systèmes physiologiques impliqués dans lʼadaptation de lʼorganisme. Cela dit, la charge allostatique est susceptible de devenir excessive (extra-charge systémique) et par conséquent responsable de troubles somatiques.

    Le concept de charge allostatique a été utilisé par des experts pour faire les liens complexes entre les troubles de lʼhumeur, les dérèglements cognitifs et somatiques, observés chez les patients bipolaires.

    Prenons un exemple simple qui illustre le CA, celui du stress aigu et du système corticoïde. Face à un stress aigu, lʼorganisme réagit en sécrétant des glucocorticoïdes qui permet de mobiliser le maximum dʼénergie disponible pour lutter contre le stress et se défendre. Mais une élévation chronique de ces hormones peut induire un « effet domino » sur les systèmes biologiques de lʼorganisme : compensation excessive suivie par un effondrement de ces systèmes. Par exemple, une élévation chronique des glucocorticoïdes est susceptible dʼinduire une résistance à lʼinsuline et par conséquent favoriser une hyperglycémie (diabète), une tendance à lʼobésité, à lʼHTA et lʼartériosclérose et une augmentation du risque de déclin physique et cognitif. Ces dérèglements sont observés chez les patients avec un indice élevé de CA.

    Le cerveau agit comme un coordinateur global des processus dʼadaptation au stress, à travers une série de médiateurs (neuro-hormones, cytokines, neuro-trophines, processus oxydatifs…) qui ont dʼailleurs un impact sur les systèmes vasculaire, immunitaire et métabolique. Les modifications cérébrales, comme lʼhyper-activation de lʼamygdale, sont observées dans la bipolarité. Une activité tonique de lʼamygdale non inhibée serait responsable de symptômes émotionnels excessifs qui sont cœur de la bipolarité et la cyclothymie.

    Bipolarité et charge allostatique élevée


    Le concept de charge allostatique sʼapplique au stress et à lʼensemble des maladies. Il nʼest pas spécifique de la bipolarité. Toutefois, la bipolarité se caractérise par des indices de chronicité, de récurrence et de début précoce. Ces indices prédisent une tendance à avoir une charge allostatique excessive à moins quʼon ne puisse agir précocement sur lʼintensité et lʼévolution du trouble bipolaire.

    Plus les stress psychosociaux sont chroniques et plus les dérèglements émotionnels sont sévères, plus la charge allostatique augmente et se traduit par plus de dérèglements dans le fonctionnement cérébral et de lʼorganisme : affaiblissement de la mémoire et des fonctions exécutives, moindre résistance immunitaire, plus de fragilité cardiovasculaire…
    A cela, il convient de tenir compte des effets délétères dʼautres conditions associées à la bipolarité, notamment lʼabus de substances (alcool), les troubles des conduites alimentaires (appétence excessive au sucre, la boulimie et les vomissements compulsifs), la mauvaise hygiène de vie (mauvais sommeil, faible activité physique), et les effets secondaires des psychotropes. Pour cela, le cerveau des bipolaires paie cher le prix dʼadaptation avec une charge allostatique assez élevée.

    Dans le cadre de lʼexamen de la charge allostatique dans la bipolarité, il est également pertinent de tenir compte des différences individuelles majeures qui sont en rapport avec des événements traumatiques précoces. Ils constituent des facteurs prédictifs parmi les plus puissants des pathologies de stress à lʼâge adulte et dʼune accentuation de la sévérité et du pronostic de la bipolarité. Ainsi lʼanalyse des facteurs modulant la réponse de lʼindividu face au stress majeur, comme vivre avec une maladie chronique, sʼavère importante.

    Implications pratiques de la charge allostatique de la bipolarité


    En acceptant cette conception de charge allostatique de la bipolarité, on admet quʼelle est en quelque sorte une maladie somatique complexe, mais somatique quand même ou au moins pas psychologique ! Cʼest une question de sauvegarder sa santé en agissant sur lʼensemble des facteurs susceptibles de lʼaltérer, comme :
  • dépistage précoce de la bipolarité, notamment dans les formes à début juvénile
  • bilan complet psychiatrique et somatique (explorer les troubles les plus fréquemment associés : cardiovasculaires, thyroïdiens, gastro-intestinaux, auto-immuns…)
  • bonne psychoéducation pour faciliter lʼacceptation du trouble (limiter le stress lié à lʼannonce du trouble) et la mise en place des stratégies bénéfiques pour la santé
  • traitement adapté sans quʼil soit trop lourd ou inducteur dʼeffets indésirables qui peuvent accentuer la charge allostatique
  • thérapies agissant sur lʼacceptation, la gestion du stress, lʼestime de soi, le contrôle émotionnel, lʼactivation comportementale, lʼengagement
  • respect des conseils hygiéniques pour alléger autant que possible la charge allostatique : qualité de sommeil, nourriture la plus saine, exercices physiques, détente, relaxation
  • adapter les différents conseils en fonction de son propre tempérament et des interactions entre le style de vie et lʼenvironnement.

  • Lʼapplication de ces modèles (figure ci-dessous) consacrés à lʼétude de lʼadaptation psychologique au trouble bipolaire devrait permettre de spécifier de façon beaucoup plus précise la contribution respective de divers stimuli affectifs, quʼils soient directement liés au trouble en soi et/ou à lʼexpérience du trouble. Cette distinction paraît plus évidente quand on travaille sur des maladies comme le cancer ou autre maladie somatique sévère. Mais dans la bipolarité, la distinction entre nature pré- et post-morbide semble difficile surtout quand il sʼagit dʼévaluer les réponses émotionnelles et les modifications dʼactivité cérébrale. Cela dit, peu importe que la nature soit pré ou post, lʼimportant est dʼidentifier les cibles pertinentes pour les traitements pharmacologiques et psychothérapeutiques, notamment agir sur lʼhypersensibilité émotionnelle au stress en stabilisant les rechutes et les dimensions basiques dʼintensité et de réactivité affectives.


    La nature et la qualité des réponses aux situations potentiellement stressantes dépendent de deux facteurs :
  • la façon dont lʼindividu perçoit la situation
  • et lʼétat général de santé de lʼindividu.
  • Ces deux facteurs sont fondamentaux dans la prise en charge au long cours des patients bipolaires. Ils témoignent de lʼimportance dʼune combinaison adéquate et complémentaire entre la pharmacothérapie (donner le traitement le plus approprié et le mieux toléré) et la psychothérapie orientée vers la perception du patient de son trouble (psychoéducation et aide à la gestion émotionnelle).

    Les personnes qui bénéficient de soutien émotionnel et social sont mieux préparées pour limiter les coûts biologiques du stress et maintenir ainsi lʼallostasie. Lʼabsence de soutien ne peut quʼaccentuer la charge allostatique et les conséquences négatives du stress. Mathew et Nanoo ont trouvé que des stratégies dʼadaptation comme lʼautocontrôle, lʼacceptation des responsabilités, la solution des problèmes, la recherche de soutien social et lʼappréhension positive, sont protectrices contre le suicide chez les adolescents. Les stratégies opposées (comme lʼévitement, la distanciation, la confrontation…) sont susceptibles de mettre les jeunes à risque. Il semble ainsi que lʼacquisition de stratégies dʼadaptation (« coping ») est nécessaire pour freiner le développement et lʼévolution des troubles de lʼhumeur. Récemment, on a réussi de montrer que les modes de perception du danger et des peurs influencent les changements immunitaires face au stress et la survenue ultérieure de troubles de lʼhumeur. Lʼoptimisme et la résilience, par exemple, sont capables de réduire les conséquences émotionnelles négatives induites par les événements stressants. De plus, les personnes optimistes peuvent adopter des styles de vie qui favorisent une bonne santé physique et mentale et réduisent ainsi la charge allostatique globale.
    Il est clair quʼon ne peut pas agir sur lʼensemble des facteurs impliqués dans la charge allostatique. Mais toute tentative dʼatténuer un facteur primaire de risque serait capable dʼinverser lʼeffet « domino » délétère et limiter la charge allostatique.

    Références


  • Leboyer M et al. Can bipolar disorder be viewed as a multi-system inflammatory disease ? J Affect Disord 2012, 141(1) : 1-10.
  • Grande et al. Should bipolar disorder be considered a systemic illness. Neuropsychiatry 2011, 1 (11) :45-54.
  • Berk M et al. So depression is an inflammatory disease, but where does the inflammation come from? BMC Medicine 2013, 11:200
  • Vieta E et al. The clinical implications of cognitive impairment and allostatic load in bipolar disorder. Eur Psychiatry. 2013, 28(1):21-9.
  • Mathew A, Nanoo S. Psychosocial stressors and patterns of coping in adolescent suicide attempters. Indian J Psychol Med 2013, 35(1):39–46.
  • Segerstrom SC et al. Optimism is associated with mood, coping, and immune change in response to stress. J Pers Soc Psychol 1998, 74(6):1646–55
  • Steptoe A et al. Stress, social sup- port and health-related behavior: a study of smoking, alcohol consumption and physical exercise. J Psychosom Res 1996, 41(2):171–80.
  • Walker AJ et al. Stress, inflammation and cellular vulnerability during early stages of affective disorders : biomarker strategies and opportunities for prevention and intervention. Front in Psychiatry 2014, 5 : 1-10. (lire le doc)


  • juillet 2014