Les vérifications dans le TOC : études
31/12/2007
Anxiété / TOC > Techniques pour lutter contre les TOC
Pour modéliser ces comportements de vérification chez les personnes atteintes de TOC une équipe Bordelaise (Drs Burbaud et Aouizerate) et de la Pitié-Salpêtrière (Dr Mallet) a mis au point une tâche de comparaison d’images avec délai, et possibilité de vérification (Rotgé, 2008). Dans cette tâche, nous présentons au sujet une première image. Puis, après un délai de quelques secondes, le sujet doit indiquer si une nouvelle image présentée est identique ("vrai") ou différente ("faux") de la première. Après ce choix, le sujet se voit proposer une "phase de vérification" où il a la possibilité de revenir en arrière, c’est-à-dire de revoir successivement la première puis la deuxième image et de refaire son choix. Le sujet peut sinon décider de confirmer son choix sans vérifier (valider sa réponse), il accède alors au feedback de sa réponse : "oui" ou "non" selon qu’elle est correcte ou pas. Ce paradigme innovant a pour avantage de placer le sujet dans une situation potentielle et illimitée de vérifications répétitives ! Nous avons mesuré le nombre d’erreurs, le nombre de vérifications (retour vers la première image), les temps de réponse au moment de la phase de choix (Vrai ou Faux ?) et de la phase de vérification (vérifier ou valider ?).
50 patients atteints de TOC et 50 témoins sains ont participé à cette étude. Les résultats montrent que pour un même nombre d’erreurs, les patients vérifient plus que les témoins et mettent plus de temps à décider entre Vrai et Faux. Au sein du groupe de patients, on remarque que ceux qui présentent des symptômes de vérification au quotidien vérifient davantage à la tâche et mettent plus de temps à se décider que ceux qui ne sont pas vérificateurs. Les vérificateurs ne font pas plus, ni moins d’erreurs au test que les non-vérificateurs ou les témoins.
Les résultats de cette étude nous indiquent que nous disposons d’une tâche pertinente, permettant de distinguer les patients atteints de TOC des témoins mais également les vérificateurs des non-vérificateurs. Nous pouvons donc utiliser cette tâche pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans le comportement de vérification des patients, et notamment l’anxiété et la détection d’erreur. Ces résultats montrent aussi que même si les patients vérifient plus, cela ne les ˮprotègeˮ pas de l’erreur, en tout cas, pas plus que les témoins Au total, les patients vérificateurs mettent plus de temps à faire le test (étant donné le nombre de vérifications et le temps de choix plus long) pour finalement avoir le même résultat !
Une version informatisée du test sera disponible dans quelques semaines sur le site de l’AFTOC !