TOC: Possession ou obsession ?
31/12/2009
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Gisèle a 51 ans, et a un TOC de contamination. Sa mère est morte dun cancer du sein quand elle avait une vingtaine dannées, ce qui la beaucoup affectée. Depuis, sa peur de développer un cancer est telle quelle lave et désinfecte tout ce quelle touche. Elle se promène avec des lingettes dans son sac â main, ou une petite bouteille dalcool. Tout ce quelle touche est potentiellement sale et dangereux. Quand elle prend le métro, elle se passe les mains â lalcool. De même quand elle sert une main, ouvre une porte, ramasse quelque chose, mange quelque chose, regarde un objet dans un magasin, ?. Si elle a fait tomber quelque chose, soit elle demande de laide en prétextant un mal de dos, soit elle abandonne la chose par terre. Chez elle, elle désinfecte toutes ses commissions, son courrier, son sac â main, son téléphone portable, ses clés, et a des tables spécialement prévues pour objets propres et objets contaminés. Elle se change complètement dans le salon, met ses vêtements sur une chaise contaminée, et va prendre une longue douche. Si elle souhaite toucher quelque chose ou cuisiner, elle utilise de lalcool. Elle désinfecte une boite ou un paquet, louvre sans toucher les bords, verse le contenu dans une casserole passée â lalcool, puis se désinfecte les mains. Dans la cuisine, la table entière est considérée comme contaminée. Seul un plan de travail doit rester toujours propre car les aliments vont être en contact et entrer dans son corps (ils ne doivent donc porter aucun virus ou maladie). Rien ne pénètre dans sa chambre ou sa salle de bain. Le matin, elle est tellement fatiguée par ses vérifications et ses décontaminations, quelle peut rester 3 heures au lit â se demander si cela vaut le coup de sortir ou pas. Au final, Gisèle peut se désinfecter les mains plus de 300 fois dans une journée. Ses mains sont très abîmées malgré les crèmes.
Gisèle, dans sa peur de développer un cancer, refuse très souvent de prendre des médicaments, manger des aliments avec des produits artificiels ou de faire des examens hospitaliers par peur des maladies nosocomiales ou des virus. Elle interprète les moindres troubles digestifs, les moindres réactions de son corps comme un début de cancer tout en se refusant â faire les examens de dépistage par peur des maladies sur les instruments des médecins. Elle ne connaît pas les produits composants les médicaments, refuse tout médicament sil y a des effets secondaires possibles, de peur de développer un Parkinson ou un Alzheimer.
La vie lui semble une prison, sans échappatoire. Même sa maison ne lui est dautant réconfort tant le système de sas de propreté y est compliqué. Elle ne prend plaisir â rien car tout demande des désinfections. Elle na aucun réseau damis car elle ne peut inviter personne chez elle. Son frère vient la voir de temps en temps, mais doit se laver les mains â lalcool avant de pouvoir rentrer dans le salon. Il na bien sûr accès â aucune autre pièce.
Pascal a 32 ans et ses TOC consistent en la peur de perdre contrôle de ses fonctions, des automatismes du corps, et perdre sa personnalité.
Il a peur de ne plus avoir lautomatisme de la respiration en regardant des gens essoufflés ou asthmatiques, peur davoir des tics aux yeux sil regarde une personne qui en a. Il a un petit cousin souffrant de tics, ce qui langoisse beaucoup â chaque fois quil le voit. Il doit alors tourner sa tête sur la droite pour sextraire du champ visuel, refaire le même geste et expirer de lair (pour que les molécules sortent de lui).
De même, il évite son frère, tout ce quil a touché ou a pu entrer dans sa chambre, de peur que des molécules ou du magnétisme ne rentre en lui et remplace sa personnalité par celle de son frère. Cela fait quelques années déjâ quil nembrasse plus son frère ou limite ses visites chez ses parents. Sil va manger chez eux, il ne doit toucher â rien et prendre une longue douche en rentrant chez lui. Quand il navait aucun traitement médicamenteux, les douches pouvaient durer plusieurs heures, â sécrouler en pleurs dans la salle de bain. Sa s?ur est venue chez lui récemment avec des choses ayant été chez ses parents. Pascal a donc stockées ces affaires dans une boite dans un placard pour ne pas contaminer le reste de la maison de la présence de son frère. Il dit navoir aucune animosité particulière pour son frère, laimer profondément, et ne pas savoir pourquoi sa peur est focalisée sur lui en particulier.