L’importance du dépistage des TOCs chez le pédiatre
31/12/2007
Anxiété / TOC > Diagnostic
Le pédiatre a un rôle majeur dans la détection des Tocs chez les enfants.
TOC Le professionnel de santé le plus sollicité pour soigner un enfant est le pédiatre. Ce dernier suit l’enfant depuis la naissance, assiste à son évolution, et les parents ont spontanément plus tendance à aller vers lui que vers un médecin généraliste peu habitué aux pathologies de la petite enfance.
Dans la mesure où de nombreuses études, ainsi que l’expérience clinique, montrent que l’âge d’apparition des TOC chez l’enfant peut être très précoce (4 à 5 ans), il est primordial que les pédiatres puissent avoir une connaissance de cette pathologie, des outils de dépistage, et qu’ils arrivent notamment à les différencier de pathologies fréquentes dans leur cabinet comme les tics dont la proximité porte souvent à confusion.
Lorsque des parents s’inquiètent du comportement de l’enfant et que l’on veut savoir si nous sommes confrontés à un TOC ou pas, les premiers signes qu’un pédiatre doit repérer sont à chercher du côté de l’observation faite par les parents. Ceux-ci ont-ils pu constater ces derniers temps les éléments suivants :
échec scolaire,
lésions dermatologiques,
changement des habitudes alimentaires,
préoccupation obsédante de l’apparence (peau, nez, ),
changement des habitudes de sommeil,
comportements répétés atypiques,
émotions fortes inexpliquées (anxiété, peur, tristesse, repli sur soi ).
(Hantouche, 1998)
Lors de l’entretien avec l’enfant et ses parents, le pédiatre doit orienter sa recherche sur différents axes :
l’enfant présente-t’il des comportements répétitifs qu’il exécute pour tenter d’annuler ou canaliser des pensées angoissantes de catastrophe, ou tenter d’annuler une angoisse sans pensée particulière ? (définition du TOC)
l’enfant reconnaît-il le côté excessif, absurde, anormal et handicapant de ses comportements ? (ce qui n’est pas le cas dans un trouble psychotique)
l’enfant a-t-il une altération significative (qui n’est pas du repli) des capacités de communication, et un manque d’intérêt pour le monde extérieur ? (ce qui est le cas dans les syndromes autistiques)
l’enfant a-t-il des gestes contraignants mais volontaires pour calmer une angoisse liée à la peur d’une catastrophe ou fait-il des gestes involontaires car il ressent une "tension interne" ? (différence entre TOC et tics)
l’enfant a-t-il peur de choses absurdes, irréalisables, peu probables ou de soucis réels un peu trop exagérés ? (différence entre TOC et angoisses plus générales)
l’enfant a-t-il peur uniquement quand il est confronté au problème ou l’anticipe-t’il même en son absence ? (différence entre phobie et TOC)
l’enfant rumine t’il une angoisse de la catastrophe ou plutôt des pensées tristes, d’accablement, de nullité ? (différence entre ruminations TOC et ruminations dépressives)
l’enfant présente-t’il des hauts et des bas, des zigzag de l’humeur en plus de son TOC ? (différence entre TOC pur et TOC mêlé â un trouble bipolaire juvénile)
l’enfant présente-t’il des rituels ludiques typiques de l’enfance (marcher sur la ligne du trottoir pour s’amuser, vouloir entendre "bisou mon chéri" avant d’aller au lit) ou des rituels contraignants qui entraînent de l’angoisse et de la colère s’ils ne sont pas respectés â la règle ? (différence entre rituels développementaux normaux et rituels TOC)
Le pédiatre, une fois ces critères de diagnostic pris en compte, doit pouvoir orienter vers les experts de la question. Il est toujours délicat d’envoyer vers l’inconnu les parents et l’enfant, et le moyen le plus simple est de prendre contact avec les associations qui s’occupent spécifiquement de ce type de trouble (en l’occurrence, l’AFTOC) et ont tout un réseau de contacts par région.
Les pédiatres, médecins spécialistes de la petite enfance sont un relais essentiel vers les structures expertes dans le soin des TOC et leur demande de plus en plus fréquente de conférences sur le sujet montre une réelle volonté de leur part de prendre de plus en plus en compte l’importance des TOC dans leur pratique.