Le double spectre Bipolaire de Angst
30/10/2010
Auteur : Dr Hantouche
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Spectre bipolaire : dépistage
Les éléments de diagnostic de la bipolarité
Rappelons que c’est à Jules ANGST qu’on doit la dichotomie unipolaire bipolaire proposée au début des années 60.
En faisant la synthèse de 20 ans de recherche avec l’enquête de Zurich, Jules Angst retient des messages importants qu’on peut synthétiser comme suit :
Le modèle à double entrée du Dr Angst
En 2007, Angst propose dans un éditorial du British Journal of Psychiatry un modèle pour la recherche et la pratique psychiatrique. Il s’agit d’un modèle à double entrée dimensionnelle :
En faveur de l’approche dimensionnelle, le fait que les frontières n’existent pas entre les supposées "catégories" cliniques. En revanche, il y a des distributions continues des symptômes maniaques et dépressifs et des syndromes.
Dans les BP-I et BP-II, les patients passent la moitié de leur vie avec des troubles sub-syndromiques de dépression et de manie (avec un rang complet de sévérité et d’intensité) (Judd et al, 2003).
De plus, la majorité des sujets sains présentent des symptômes typiques de dépression et d’hypomanie qui sont repérés et identifiés dans les tempéraments dépressif, hyperthymique et cyclothymique ; des tempéraments qui représentent des prédispositions à la maladie bipolaire. Seulement 15% de la population générale ne signale pas avoir manifesté des symptômes thymiques. Est-ce qu’ils sont des "super-normaux" ? ou simplement lymphatiques comme le signale Koukopoulos.
* Les liens précis entre les troubles de personnalité ou tempéraments et le spectre de la maladie bipolaire sont incertains et représentent un problème non résolu dans les classifications psychiatriques.
La dimensionnalité est un phénomène naturel ; mais ça pose le problème de "seuil" (cut-off). Par exemple, on parle de BP-II quand la dépression majeure est associée à des épisodes d’hypomanie. Et là on constate les conflits des experts au sujet de la définition du "cas hypomanie". On peut même affirmer que tous les critères sont sujets à discussion et remis en question !
Pour rappel, les critères utilisés dans le DSM-IV pour définir l’Hypomanie sont entièrement empiriques, notamment en ce qui concerne le critère primaire (symptôme thymique), la durée minimale (4 jours ou plus) et le nombre requis de symptômes. On ne peut pas se contenter de dire que l’hypomanie est une forme moins sévère que la manie. En réalité, c’est un trouble plus complexe qu’il ne paraît. Selon les données de l’enquête de Zurich, l’hypomanie représente un spectre à elle seule avec des niveaux de définition et de sévérité différents.
BP-II nʼest pas une bipolarité atténuée
La double dimension de l’hypomanie