12 : La vie après le TOC
31/12/2007
Témoignages > Comorbidité > Mon combat contre les TOC
En janvier 2004 je suis contactée par un journaliste de Reims me proposant de réaliser une interview sur ma maladie. Il a eu mes coordonnées par lintermédiaire de lAFTOC. Lassociation a pris une telle ampleur quil existe une antenne dans chaque région de France où régulièrement ont lieu des réunions entre membres ; Le responsable de lantenne de Reims avait décidé de faire la publicité de sa première réunion dans le journal avec en plus le témoignage dun cas dans les environs.
Bien que réticente au départ jai accepté de témoigner et un article est paru avec mon visage vu de profil en première page du journal et une interview en page régionale.
Je me sentais chargée dune mission et cest encore le cas avec la réalisation de ce manuscrit.
Jai limpression de me réveiller après un long cauchemar.
Je dois me reconstruire pour vivre sans avoir peur sans arrières pensées. Cela passe par le réapprentissage des gestes élémentaires de chaque jour : boire, manger, se laver, etc.
Lorsque je vais â Paris je rebois â la bouteille. Avant, quand je suis tombée malade, javais peur davaler le petit anneau sous le bouchon. Chaque petite victoire fait boule de neige. Cest un petit pas vers la libération de mon esprit et donc vers une résurrection.
Je ne me fais pas dillusions tout ne redeviendra pas comme avant. Je me fatigue très vite. A 17 heures ma concentration diminue fortement.
Quand les choses ne sont pas comme dhabitude je suis mal â laise. Si je suis contrariée des rituels reviennent sournoisement. Par exemple, jai tellement prononcé de phrases mentalement pour me rassurer, quelles me viennent â lesprit quelquefois sans que je le veuille. Je dois également dormir une heure avant minuit pour refaire de la sérotonine au cerveau sinon je ne récupère pas. Je ne peux plus travailler plus dune heure par jour intellectuellement. Par contre le travail manuel me fait du bien.
Je me suis fait beaucoup de mal.
Physiquement dabord : jai de larthrose dans chaque articulation tellement je me suis tendue en lavant mes mains, mon corps, en serrant les robinets, les cliches de porte, en recommençant les tâches encore et encore.
Psychiquement ensuite : je me suis coupée du monde de nombreuses années et jai beaucoup de mal â sortir de chez moi sans crise de panique où il y a foule. Je dialogue par contre très facilement. Etant donné le nombre de psy que jai consulté je suis complètement décoincée cette fois-ci. A tel point que ce sont les autres qui me paraissent rigides aujourdhui.
Ma rééducation consiste â consacrer plus de temps aux choses essentielles comme les contacts humains et les loisirs plutôt quâ la routine (ménage, toilette,etc.) â laquelle jaccordais une importance vitale. Mais ce nest pas facile car jai des séquelles : certaines rituels encore présents, phobie sociale, arthrose cervicale avec vertiges.