17 : La question de la dysphorie me tarabuste encore
31/12/2007
Témoignages > Bipolarité > La vie bipolaire de Melle M
Lundi 4 avril 2005
10h30 :
J’ai téléchargé une conférence du Docteur Gay (cf le forum des bipolaires) et ça m’a donné une autre idée pour décrire la dysphorie. Je reste plutôt fière de l’avoir décrite déjâ dans ce journal car encore une fois, impossible de trouver une définition bien représentative et surtout claire.
C’est l’histoire du métronome : quand il bat â toute allure, de droite â gauche, on ne distingue plus rien dans le mouvement, on ne voit que quelque chose de flou, brouillon, indéfini. C’est une autre parabole que je viens de trouver â ceci près que c’est une souffrance, une détresse, une torture que l’on est capable de vouloir l’atténuer par la douleur physique ou du n’importe quoi pourvu d’y échapper.
A présent je suis en mesure de patienter, de me dire que ça va prendre un moment mais que ça va se calmer tôt ou tard ou bien prendre un zyprexa qui me fait dormir comme un bébé même â 2,5 mg.
Enfin, toujours est-il que cette question de dysphorie me tarabuste encore le neurone car j’en ai eu un sacré lot et vous m’avez donné l’impression que sur mes tableaux vous ne regardiez pas les points sur cette ligne d’où ma réaction de les mettre en orange même si j’en ai moins qu’avant. Ce n’est qu’une impression ! Sans doute les avez vous remarqués autant que le reste, je l’ignore.
Je ne le mentionne plus autant qu’avant dans le tableau de bord du moment que ça ne dure pas plus d’une heure, il n’en reste pas moins que c’est une composante souvent quotidienne et je songe â recommencer de les relater davantage dans le tableau y compris quand ça ne dure pas des heures. Je suis une mixte â part entière, une TB-II ? selon la typologie et malgré les grands changements positifs dus au traitement, je demeure une mixte qui n’a rien â voir avec les états de mixité provoqués par la re-descente d’une phase d’hypomanie ou une sortie de phase dépressive.
Après avoir réussi â maîtriser les crises de panique, puis les crises d’angoisse, j’en arrive â ne plus me réduire complètement â la dysphorie quand vient une crise, je suis de plus en plus fière de moi sur tous les efforts que je fais dans le cognitif, changer ma façon de penser la maladie, de la vivre, de trouver comment contourner la difficulté sans passer par le côté obscure, bref tout le comportemental et le cognitif. Je ne cherche pas â me jeter des fleurs, c’est juste que mine de rien, mes efforts payent et les conséquences deviennent de plus en plus visibles dans les crises, quelles qu’elles soient dans leur nature.
Je crois, enfin il me semble que c’est un peu légitime d’avoir une certaine fierté mesurée (pas celle de la manie évidemment) quand on gagne ses humanités, ou être plus modeste en se disant que l’énergie fournie n’est pas vaine et ceci vaut pour tout dans la vie, quelque soit le domaine.
Je n’oublie pas pour autant que je dois beaucoup â Y., aux progrès de la chimie et â vous : toujours disponible et â l’écoute, très bon pédagogue, très intelligent dans le choix du traitement
Vous avez eu raison de tenter l’Abilify, on a pas envie de passer â côté d’un agoniste dopaminergique et ma déception n’a pas duré plus d’une journée, personne ne pouvait prédire qu’il n’était pas adapté â mon cas.
J’aime aussi votre côté subtil, c’est â dire, dire les choses sachant que j’y pense aussi sans l’avouer, et ne pas laisser les séances s’éterniser â écouter les jérémiades car ce n’est pas votre rôle, votre humour aussi. Même quand je suis pas bien du tout, le fait de venir vous voir me fait sentir mieux, je mets le mal-être de côté, vous avez le don de donner de l’énergie et c’est assez rare de rencontrer des gens qui transmette de l’énergie rien que par leur présence.
Bien sûr tout ce que j’exprime ici n’est pas soudain, je le pense depuis le début mais je ne crois pas que ce soit nécessaire de vous le dire â chaque fois, ça serait même ennuyeux je pense.