Lavage
31/12/2009
Dictionnaire > MOTOC > Contamination
Cétait une ancienne coutume, dans lAntiquité, par laquelle celui qui était accusé de meurtre et qui voulait montrer son innocence prenait de leau et sen lavait les mains en présence du peuple, pour bien montrer quelle restait claire et limpide.
Au-delâ de ce sens, maintenant figuré (se décharger de la responsabilité), survit lidée de la purification attachée â cette extrémité, la main, qui est très longtemps restée symbole de travail et de saleté.
Lorsque cette propreté devient une manie, que le lavage devient rituel, quil occupe chaque instant de la journée, lorsque vingt â cent fois le lavage des mains se répète, on parle alors de TOC. Lavage, purification, répétition... témoignent dune profonde anxiété et parfois dun trouble assez sévère quil ne faut pas négliger. Cest probablement la forme la plus connue du TOC.
"Je me lavais énormément les mains ; je lavais le robinet puis les mains puis le robinet avec le tuyau qui doit être également bien propre... cétait une série de 7 fois de suite ; sitôt que ma main dérapait sur un objet, je devais recommencer tout le processus... et souvent dans le doute de mêtre trompée sur le comptage du lavage, il fallait recommencer tout le processus..." ; "Mon souvenir le plus terrible cétait la machine â laver... il fallait quelle soit lavée avant usage ; donc je savonnais le dessus et surtout il fallait tout rincer après, avec les mains et jamais avec une éponge. Puis, il fallait laver lintérieur de la machine 6 â 7 fois avant de sattaquer â la 2e porte... Quand la machine était en marche, javais un peu de repit, mais venait après la cérémonie du linge. Mon obsession était que les ficelles touchent mes cheveux ; évidemment les ficelles étaient bien lavées et rincées. Alors, cétait un soir du mois dAoût et lon devait partir en vacances. Ce soir est inoubliable parce que je narrivais pas â terminer mes cérémonies de linge ; je narrivais plus â marrêter entre le lavage des mains, des robinets, de la machine, des ficelles...
et il y avait toujours quelque chose qui allait de travers et je passais mon temps entre la cuisine, la salle de bains et la penderie... Il était environ 4 heures du matin, je hurlais en appelant au secours : "maman, aides moi, je ten supplie !". Javais limpression que mon cerveau était bloqué et que jallais mourir"... "Quand ma mère est morte, cétait un grand choc pour moi ; Moi, ce que je voulais, cétait mourir, mais malheureusement cest ma mère qui décède. Avant sa mort, elle ma dit : tu nas pas le droit de te détruire ; je ne tai pas mise au monde pour que tu te détruises". Ainsi en plus de la contrainte de vivre avec le TOC, vient sajouter les remords quon a pu causer involontairement aux proches.