28 : mes conseils sur la prise des médicaments
31/12/2008
Témoignages > Bipolarité > La vie bipolaire de Melle M
Vendredi 3 avril 2009
07h17
Hier je parlais de retour mais je suis tout de même encore bercée par l’angoisse et l’hypersensibilité. En voilâ un joli mot ! Combien de fois me suis-je rendue malade car â fleur de peau ! Je veux bien croire que c’est fortement recommandé dans les processus créatifs, (on doit coloniser tous les secteurs : motivés les bipos !), néanmoins je suis aussi artiste qu’un rat tournant dans sa roue. Régulièrement, j’entends dire que je devrais écrire : les cartes postales c’est suffisant ! Je me suis essayée â plusieurs disciplines par le passé et comme toujours on fonce tête baissée et un bon matin ou un soir, demandez son calendrier â Dieu, il n’y a plus d’engouement ni de plaisir, il faut chercher un autre support d’expression. En ce qui me concerne, il peut passer des mois sous les ponts avant que je ne porte mon dévolu sur une occupation. Je suis plutôt convaincue que c’est dû au fait que je suis une fatiguée de nature et je tiens â préciser que n’est pas â confondre avec la paresse, on m’a assez rabrouée sur ce point.
J’en suis donc â tester le nouveau traitement. J’ai omis de demander quel était le temps d’attente avant que l’effet ne se fasse sentir. J’en suis â 6 cachetons le soir ! Morbleu ! Je vais bientôt en faire mon unique repas vu que je n’arrive pas â tenir le jeûne. Ca va être choucas une mariée boudinée? surtout que mon père n’aime que les fils de fer et ne se prive pas pour me le dire en face, nul besoin de s’attarder sur un pervers dans tous les domaines de la vie. On s’envoie deux mails par an histoire de? j’entretiens la relation au cas où, sans grande conviction car ce serait la dernière personne â m’apporter de l’aide. Pour preuve, il a jugé bon de m’annoncer qu’il faisait un don de son vivant donc il s’est félicité de m’expliquer que je n’aurai rien s’il venait â mourir. Ceci n’est qu’une infime partie de ses capacités â détruire, je vous passe les meilleures, je ne fais ni agent de publicité gratuit, ni avocate, juste une fille qui se dit qu’on a qu’un seul géniteur et qu’on ne pourra jamais blâmer ses testicules. Pauvres petites bêtes, si fragiles... Je n’ai jamais souhaité être un garçon, comment supporter un appendice qui change aussi souvent de profil qu’un nuage !?
Vendredi 6 avril
07h26
Je remonte la pente doucettement et je ne viens pas au travail malade d’angoisse pourtant mon voisin ne m’adresse plus la parole et le reste du service me tient â l’écart. J’ai un peu de mal â comprendre leur réaction car J’ai déjâ eu un passage difficile et tout c’est bien passé une fois redevenue sociable.
J’ai du mal â écrire, je vous laisse deviner le pourquoi. Non ce serait trop simple ! Vous connaissez tous les bons tuyaux de Hugy (cf Starsky et Hutch). La réponse est donc : je louche. Ca ne se voit pas du tout et pourtant je vois en quatre exemplaires ; on peut dire que j’ai une supra vision de la réalité ! Sans blague, normalement ça m’arrive lorsque le taux de sel n’est pas â bon niveau pourtant je n’ai pas spécialement changé mes habitudes alimentaires. Encore un mystère des Cités d’Or. Que de références enfantines aujourd’hui !
Sans transition, je souhaitais signaler une recommandation que l’on voit très peu sur les forums : prendre les médicament â des horaires fixes â la seconde près, ça va de soi. Mon expérience m’a démontré que cet aspect n’était pas â négliger. En gros, je me drogue toutes les 12 heures, â la louche. Quand je suis complètement décalée, je note une différence d’efficacité. C’est comme prendre le déjeuner et le dîner en une seule fois. Les prescriptions donnent des plages horaires mais instaurer un timing pour la prise des médicaments est encore mieux.
Je suis habituée depuis toujours â me soigner sans aide chimique grâce â ma mère pourtant ça ne m’a pas gênée d’adopter toutes ces pilules Certains refusent pour ne pas perdre les périodes maniaques, d’autres revendiquent le bio ou la médecine par les racines de mandragore. Pourquoi pas ! Au final, il faut se rendre â l’évidence : les marabouts se font un fric fou avec les détraqués !