Surconsommation des antidépresseurs chez les patients bipolaires
31/12/2007
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Traitements
Toutefois, ce n’est pas les antidépresseurs qui font la bipolarité ; mais les sujets atteints de bipolarité ou de cyclothymie ont besoin plus que les autres de prendre des antidépresseurs. Cà marche dans ce sens-là ! Et la prise des antidépresseurs ne fait qu’accentuer la cyclothymie et induire des cycles rapides ou des virages hypomaniaques.
Pourquoi les cyclothymiques consomment-ils plus d’antidépresseurs ?
Les raisons sont multiples :
Au total, un cyclothymique a de fortes probabilités d’une surexposition aux antidépresseurs.
Une enquête récente de dépistage du trouble BP-II dans les dépressions résistantes a révélé un taux d’hypomanie chez 55% des patients (2). Les facteurs explicatifs les plus robustes du trouble BP-II dans les dépressions résistantes sont représentés par la notion de "virage thymique sous antidépresseurs", la présence de "hauts et de bas" (traits cyclothymiques) dans la biographie du patient et la co-morbidité avec "l’abus de substance" comme l’alcool. Ces 3 facteurs devraient donc être systématiquement recherchés chez les sujets présentant une dépression apparemment résistante aux antidépresseurs et leur présence devrait à son tour faire suspecter la présence d’un trouble BP-II (avec ou sans cyclothymie).
Dans la pratique, prescrire un AD chez un patient bipolaire ou cyclothymique n‘est pas une erreur médicale; pour moi, le vrai danger vient de l‘absence du diagnostic - condition où le prescripteur et le patient ne sont pas avertis des précautions et des complications potentielles.
La solution qu‘il faut répéter et répéter : dépister systématiquement les indices de bipolarité avant toute prescription d‘AD, qu‘elle soit pour la première fois ou pour un changement d‘anti-dépresseur.
Références
Les antidépresseurs m’ont rendue plus cyclothymique que jamais
