21 : entre colère et tendresse
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Je me suis habituée au rythme du travail â l’Université. Moi qui n’ai eu de cesse de critiquer l’administration… Dire qu’actuellement j’en fais partie… !
Une fois Jacopo m’a dit que pour mieux supporter cette situation, je n’avais qu’â me mettre dans la peau d’une sociologue qui observerait la vie d’un bureau. C’est pas mal comme solution.
Mais je m’ennuie lâ -bas, le temps passe lentement. J’aimerais tellement être produite. Mes scénarios sont vraiment bons, qu’est-ce qui cloche ?
Je pourrais essayer de re-contacter d’anciennes connaissances bien placées, mais j’ai trop d’orgueil pour le faire. Et s’ils ne faisaient rien de plus qu’avant pour moi ? Je me serai rabaissée â les rappeler pour rien. Il en est hors de question.
Houra ! J’ai mes règles ! Après 3 mois de retard… Je lie cela au retour de Jacopo. C’est étrange.
Mes belles règles rouges et gluantes comme il faut… Qu’est-ce que je suis contente de me sentir femme â nouveau…
Jacopo est aux abonnés absents, aucune nouvelle depuis son retour.
Je me demande â quoi va ressembler notre prochaine rencontre. Sera-t-il plus distant du fait qu’il y a cette fille qui rôde maintenant dans sa vie ?
J’ai tellement hâte de le revoir. Je me sens comme une petite fille qui attend Noël avec impatience pour avoir ses cadeaux. Sauf que lâ , j’aurais peut-être une mauvaise surprise…C’est fou comme j’envisage toujours le pire. Il faut que je me dise que ça va bien se passer. La méthode Coué.
Et Mariah Carey qui entonne ses airs de Diva sur ma chaîne HiFi… Elle me redonne le moral.
J’ai peur du rejet. Je ne supporte pas de ne pas avoir de nouvelles de Jacopo maintenant qu’il est rentré. Je l’imagine avec elle, l’autre, une autre…Et moi qui pleure, seule, si terriblement seule sans lui. Je me perds au milieu de toutes ces heures passées â attendre un signe de sa part. Je n’arrive pas â être « légère ». Où est-il, que fait-il et avec qui ? Autant de questions que je vais m’empêcher de lui poser pour pas l’effrayer encore plus. Je souffre en silence. C’est de ma faute, je n’ai qu’â moins l’aimer. Je n’ai qu’â me lasser comme n’importe qui ferait â ma place. Mais je n’y arrive pas. Je me cramponne. Il me manque et j’ai peur de lui. Peur de ses réactions, de ses décisions, j’ai peur qu’un jour il me dise qu’il ne veut plus me voir… C’est ma hantise, ma douleur.
Je laisse mon ordinateur allumé pour voir s’il va se connecter. Je fixe l’écran comme une folle, des fois que ça marche… Mais rien.
Je perds mon temps pour rien. Je n’arrive pas â m’amuser en attendant.
Il est peut-être temps de changer ? Mais je sais d’avance que malgré mes efforts, j’en reviens toujours â vivre cette attente. Je n’ai pourtant visiblement pas le choix. Il faut dire qu’encore une fois, je dois accepter qu’il vive sa vie sans moi. Il a refusé d’avoir besoin de moi. Et maintenant depuis déjâ si longtemps, il est quelque part entrain de vivre sa vie.
La première chose que je fais c’est d’allumer mon ordinateur pour voir s’il est en ligne. Je ressens un malaise immédiat en constatant qu’il n’y est pas. J’ai la nausée. Je cherche tout de suite une solution pour pallier ce manque. Que faire ? Finir de regarder ce film de Kusturica ou de Polanski ? Aller m’enterrer une fois de plus au ciné ?
J’ai hâte d’être une grande fille.
Je suis triste â nouveau. Je ne sais plus quoi faire pour réussir â accepter l’évidence : Jacopo ne m’aime pas. Il m’aime bien, mais il ne m’aime pas.
Je navigue entre colère et tendresse pour lui. Je n’arrive pas â ressentir quelque chose de simple pour lui. Je lui en veux de tout gâcher. Son silence me rend folle. Je me demande ce qu’il fait, où il est et avec qui surtout. J’imagine le pire bien sûr. J’ai peur de savoir, j’ai peur de mal réagir, de l’insulter car je suis blessée. Je ne veux pas m’emporter comme trop souvent. Je voudrais réussir â apprivoiser mes sentiments de rage. Les amadouer.
Je suis incapable de tourner la page car j’ai toujours l’espoir qu’un jour…Mais en attendant, je souffre. Je ne sais pas où est la solution. Prendre des distances ? J’en prends déjâ , on se voit tellement peu souvent, on se parle rarement ces temps-ci. Je m’empêche de l’appeler. Pourtant, je n’arrive pas â envisager l’avenir sans lui. Il fait partie de mon esprit. Pourquoi est-ce si dur pour moi de lâcher prise ? Laisser une porte ouverte sans pour autant la fixer avec obsession ? Voilâ ce que je souhaite, réussir â entamer un virage serein, accepter qu’il ne m’appartienne pas, qu’il a le droit de faire sa vie et qu’un jour peut être il m’aimera.
PEUT ETRE.
Sans faire de ce peut être mon espoir, juste le laisser dans un coin, comme ça, sans y faire attention. Savoir qu’il est lâ , l’intégrer et vivre avec sans m’en soucier plus que ça…