Se connaître, comprendre le fonctionnement de sa bipolarité, cela aide mais cela ne soigne pas
1/01/2009
Témoignages > Information-Psychoéducation-Découverte du diagnostic
Sil te plait dessine-moi un bipolaire ? Un homme ou une femme, au choix. Un être sensible et sensitif, cultivé et intelligent, plutôt conscient de ce quil est ou fait, qui surprend son entourage par ses attitudes opposées mais toujours entières.
Ainsi il connaît sa maladie : lit, témoigne, écoute et court les spécialistes en quête de solution thérapeutiques et/ou cognitifs, comportementales, chimiques.
Un médecin réputé â qui je présentais une fiche synthétique qui mentionnait â la fois
- Les phases de mon parcours bipolaire,
- les traitements administrés
- leur degré defficacités
- leurs effets secondaires
- lévolution de ma compliance ou observance
me disait : "ah si tous les patients connaissaient aussi bien leur maladies !" Je jubilais sous le compliment; â ce moment-lâ, jétais en période déquilibre, dans une fenêtre thérapeutique (sans traitement), où tout allait pour le mieux, non pas dans le meilleur des mondes mais dans celui qui était le mien.
Hélas, Une bonne connaissance de mes fonctionnements, du type de phase dans laquelle je me trouve, (du côté dépressif ou de lhypomanie), des médicaments disponibles et consciente de la déformation de mon mental par ma pathologie, tout cela ne ma pas évité lors de la dernière rechute en dépression majeure, de souffrir encore plus que pendant lépisode précédent distant de 4 années.
A présent, je redoute la prochaine descente inexorable que je souhaite la plus lointaine possible. Dites, 10 ans est-ce trop demander ?
Mes espoirs reposent sur laboutissement des recherches. Recherches scientifiques bien sûr, dun traitement curatif et non préventif, dun traitement sans effets secondaires majeurs qui deviennent â long terme insupportables (prise de poids en ce qui me concerne", dune thérapie au terme de laquelle nous saurions réguler avec succès nous mêmes nos humeurs (plus de hauts et de bas, de léquilibre). Recherche dun équilibre personnel: affectif, familial, professionnel. Jai atteint ces 2 derniers objectifs. Jaccepte mes adolescents comme ils sont (ni meilleurs ni pires que les autres). Je les accompagne comme je peux vers leur vie dadulte. Mon travail dassistante sociale et celui denseignante favorise mon équilibre. Lécoute, lénergie que je dispense aux autres mextirpe de mon sort de bipolaire. Sans doute cela appartient-il â une manifestation de mon hypomanie. Rassurez-vous, jexerce ce métier depuis 17 ans. Je suis malade depuis 10 ans "maladie déclenchée après un choc émotionnel), et je connais mon diagnostic depuis 5ans.Donc si mon travail peut me faire du bien, je ne lai pas choisi â lépoque dans un but thérapeutique.
Commentaire CTAH
Le trouble bipolaire, comme le diabète, le connaître et respecter une diète, aide mais ne guérit pas. En revanche, labsence de diagnostic correct et la non connaissance de la bipolarité exposent la personne â une multitude de risques avec une augmentation de la morbidité et la mortalité. Donc, la "BIPOEDUCATION", terme inventé par Marie, administrateur du site bipolaire-info, est certes nécessaire mais pas suffisante pour prévenir les récidives !