Jʼétais plutôt bien et jʼai repris le travail. Changement de tout !

Je viens de reprendre un travail. Jʼai pris le premier qui voulait bien de moi, ayant essuyé plusieurs refus parce que je suis complétement tétanisée lors des entretiens dʼembauche. Ce poste est dans la fonction publique, éducatrice spécialisée, dans un premier temps veilleuse de nuit avant de passer de jour.

Je suis dans une descente aux enfers dʼun point de vue financier alors je prends tout de suite le poste.

J’étais plutôt bien, ces derniers temps, peu de fluctuations dʼhumeur, pas tout à fait stabilisée mais des petites oscillations dʼhumeur acceptables. J’étais bien.

Le premier soir à faire nuit blanche, je suis prise de bouffées dʼangoisse. Jʼai pourtant déjà travaillé de nuit auparavant mais là jʼai lʼimpression de devenir folle.

Les nuits suivantes se passent mieux et je prends le rythme.

Mais mes humeurs commencent à partir en vrille, je passe en mixte , je recommence à boire, je mʼautomutile par moment, je souffre dʼune espèce de trouble de dépersonnalisation et jʼai lʼimpression d’être dans une sorte de brume permanente.

Je voudrai dormir, rester sous la couette, mais je ne peux pas. Mon esprit fulmine à toute allure dans des projets de travaux, des envies dʼachats... A ma première paie, je claque tout en quatre jours. Je surfe sur le net en recherche de crédit. Je conduis à toute allure la nuit passant de mes 90 km/h en humeur normale à quasiment du 130 km/h sur des voies rapides limitées à 110 km/h.

Je vais mal, mais je nʼai dʼidées suicidaires, du moins en apparence. car je surfe avec la mort, je surfe avec lʼautodestruction en permanence, avec lʼalcool, les scarifications, la vitesse excessive...je me vois me planter dans un arbre, avoir un accident pour avoir la paix, pour juste me reposer quelques semaines.

Mais voilà, on attend de moi que je travaille aussi, que je subvienne au besoins du ménage, que je sois comme les autres à travailler, peut importe mon état. Je me mets la pression aussi car je voudrai être aussi normal quʼil soit.

Malgré mon traitement, je glisse tout doucement vers une pente dangereuse.

Comme quoi, un traitement ne fait pas tout. Le sommeil est primordial.
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