07 : un cas â part
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Les personnes très bien placées que jai pu rencontrer dans le milieu du cinéma et qui auraient très bien pu faire quelque chose pour maider, mais qui nont jamais daigné rien faire pour moi.
Jétais baby-sitter chez un producteur pour qui les choses marchent plutôt bien. Du moins, il produit de la merde commerciale, mais bon, on peut dire que ça a du succès.
Et â chaque fois, je lui racontais mes galères, mes envois de scénarios spontanés aux différentes maisons de production sans obtenir de réponses. Un jour, il se vante comme il aime le faire, du bon déroulement de son prochain tournage. Mais il commence â se plaindre dune certaine comédienne. Elle lui aurait tendu la note du taxi un soir où il organisait un dîner chez lui.
Il me raconte ça en disant quil venait de lui signer un contrat dun million deuros.
Au moment de partir jai dû lui quémander largent quil me devait de mon baby sitting et ce chien ma réclamé la petite monnaie que je lui devais !
Le manque de classe de ce genre dindividus ma toujours laissée pensive...
Je suis inquiète, je nai toujours pas mes règles. Je sais maintenant que je ne suis pas enceinte, mais je me plais â croire que je le suis quand même. Je me tiens le ventre, je le caresse comme si javais quelque chose â lintérieur.
Demain je dois faire une échographie. Cest bizarre. Dans ma tête je vais quand même avoir le doute jusquâ ce quon me confirme que je ne suis vraiment pas enceinte.
Je trouve la mode intéressante, pourtant je ne suis pas une fashion victime. Jaimerais avoir de largent parce que jen manque chaque mois. Comme ça je pourrai macheter des fringues où je voudrais, plutôt que daller toujours chez H&M.
Jai des marques, comme ça qui retienne mon attention comme Milk Fed, parce que cest une marque Japonaise que gère Sofia C., APC parce que je suis partie comme fille au pair dans la maison du créateur, encore un épisode hallucinant qui ne ma servi â rien. Isabel Marant parce que jai lu que lactrice qui ressemble â lex de Jacopo shabille lâ bas.
Je suis toujours célibataire, jai trente deux ans. Je vis toujours chez mes parents. Jai quand même ma piaule, ce qui me donne une relative indépendance. Pourquoi en fait-on un drame ? Pourquoi dans cette société, on me dit que je ne suis pas ? normale ? ? En Tunisie, où jai de la famille, lâ -bas, les gens vivent ensemble, tous ensemble parfois. Les filles célibataires chez leurs parents, cest très banal !
Ici, je suis un cas â part, je le sens bien. Même par rapport â mes amis.
Clément, lui, met ça sur le dos de ma maladie. Il pense que jen suis lâ parce que jai des problèmes. Moi, je crois que cest pas entièrement faux mais, je pense que je me plais chez mes parents. Ils sont gentils, compréhensifs.
Cest vrai que parfois jaimerais avoir mon appartement, mais je ressens déjâ tellement la solitude que je me demande si je serais capable de la supporter si je vivais vraiment toute seule.
Et puis jai mon chat. Mon chat, je lui parle, il me fait du bien, il a traversé tellement dépreuves avec moi. Cest mon fidèle compagnon. Il me fait des câlins tout le temps, ça me rassure. Jai une relation fusionnelle avec lui. Dailleurs ma mère trouve quil me ressemble. Cest drôle.
Les enfants sont ma vie. Jai la chance davoir deux autour de moi : mes cousins. Ils sont adorables, beaux comme des dieux.
Le plus jeune, dégage un charme tellement important que bien sûr, le fait quil soit très câlins me cause des TOCS. Je nai jamais été aussi malheureuse que lorsquil me réclame un câlin et que je le rejette â cause de mes idées débiles sur la pédophilie. Jai tellement peur dêtre pédophile que dans ces cas lâ , je méloigne, je me dégage de ses bras. Je me punis.
En ce moment ça va mieux, jai beaucoup moins de TOCS lâ -dessus. Alors, jen profite et cest ? câlins â gogos ? quand je le vois. Il dort même avec moi parfois, je suis contente, avant je ne pouvais pas.
Je me rappelle une fois où il avait dormi chez moi, et ensuite je narrivais plus â dormir dans mon lit tellement javais peur davoir des idées atroces.
Dire quavoir des tocs cest un calvaire est encore trop faible. Cest une prison mentale où le geôlier nest autre que nous-mêmes.
Je me juge sans cesse. Parfois cest plus facile de se juger soi même que les autres parce quon se connaît mieux. Sauf que dans mon cas, je me juge toujours sévèrement. Il ny a jamais dindulgence. Je me remets toujours en question.
Je vais me fumer un joint. Tu mattends, je reviens.
suite partie 8