Contrôle
31/12/2009
Dictionnaire > MOTOC > Compulsivité - Contrôle
En plus du contrôle de lenvironnement
il y a bien souvent aussi un effort de contrôle de soi, pour cacher aux yeux des autres les symptômes du TOC. La honte, la peur du ridicule ou du rejet entraînent souvent une ? tentative ? de dissimulation des symptômes. Ainsi, certains patients peuvent se retenir temporairement de ? faire leur TOC ? en public pour les réaliser dans lintimité. Le contrôle de soi et des comportements dictés par le TOC sont difficiles pour le patient, source dangoisse et de malaise. Ceci pourrait expliquer aussi que certains patients réalisent plus de comportements compulsifs â la maison quâ lécole ou au travail. Faire davantage de TOC chez soi serait ? exposer ? son TOC au regard de sa famille, signifiant un sentiment de confiance au sein du foyer et non une volonté de nuire au climat familial ou dêtre agressif.
Le TOC génère a la fois un désir dhypercontrôle (de lenvironnement et de soi-même) et une sensation de non contrôlabilité (envahissement et sentiment dimpuissance face â la maladie). Le malade a souvent la sensation dune non-contrôlabilité du TOC, cest-â-dire de limpossibilité de faire autrement que dobéir â la dictature du trouble. Pour se débarrasser de laspect pathologique du TOC et se libérer des spirales obsessionnelles, une technique efficace est celle de la Thérapie Cognitive et Comportementale (ou TCC).
Le degré de contrôle qua le patient sur ses obsessions et ses compulsions est une notion importante qui est prise en compte pour établir la sévérité du TOC (cf Chapitre XXX, YBOCS). Avoir la volonté de résister et arriver quelquefois â freiner la survenue des pensées obsédantes ou des comportements compulsifs sont des indices de la contrôlabilité du TOC. En effet, certains patients se sentent obligés, contraints de subir la pensée et/ou daccomplir le comportement et ne peuvent quasiment jamais se détourner du TOC. Le TOC a pris le contrôle du malade. Il convient alors de sorienter vers un psychiatre familier du trouble afin denvisager une prise en charge thérapeutique efficace. Pour dautres malades, le TOC est plus contrôlable, donc souvent moins sévère. La lutte contre le TOC est difficile, mais le malade réussi â gagner quelques batailles ! Il nen reste pas moins gênant pour soi et pour les proches.
La non-contrôlabilité du trouble, sorte de perturbation de la capacité de contrôle (ou dyscontrôle) qui est observée dans le TOC semble être sensible aux effets des psychotropes sérotoninergiques (médicaments qui agissent sur la sérotonine, un neurotransmetteur du cerveau) et de la TCC. Dans une étude française récente (Hantouche et al, 1997), il a été montré que le niveau de dyscontrôle était progressivement réduit sur une période de 12 mois sous leffet des traitements pharmacologiques anti-TOC.
Le besoin dhypercontrôle chez les patients atteints de TOC a donc bien des manifestations : besoin de contrôler la place exacte dun objet, besoin de contrôler que lévier soit parfaitement propre, que des objets contaminants ne franchissent pas le seuil de lappartement, etc. Cest aussi un besoin de contrôle de son image : ne pas montrer ses TOC. Cest pourtant un sentiment de non-controlabilité qui perdure : les pensées et les comportements auxquels il est difficile de résister. Lobjectif thérapeutique reste un contrôle de lhypercontrôle !