Une thérapie pour TOC : Elodie 4
31/12/2007
Auteur : M Trybou
Anxiété / TOC > Thérapie individuelle pour le TOC
Elle a pu mettre ses chaussures sans aide, ce qui a été très dur la première fois puis s’est révélé plus simple les jours suivants.
Concernant la porte et les lumières de l’immeuble où elle vit, les efforts sont très bons mais encore difficiles : elle a pu ouvrir la porte du bàtiment avec sa main, mais pas les lumières car elle s’est souvenue qu’il y a encore quelques temps, elle allumait les interrupteurs avec les pieds pour ne pas utiliser ses mains, et s’est dit qu’il devait donc y avoir des particules sur les interrupteurs. "Ca m’apprendra à ouvrir les interrupteurs avec les pieds !!"
Contaminer le linge propre s’est très bien passé, et elle a même accepté que le chat monte sur la pile après s’être couché dans le bidet sans lui crier dessus.
La réduction des lavages de mains a bien commencé : Elodie a pu toucher les rideaux qui lui paraissent sales (pas encore les fenêtres), tous les jours, sans se laver les mains après. Par contre, c’est encore dur avec la vaisselle sale.
Elodie souhaite après cette liste me raconter deux évènements dont elle est très fière. Le premier est qu’elle arrive à aller aux WC avec des vêtements, alors qu’avant elle devait y aller nue de peur de les contaminer (elle met maintenant un tee shirt qu’elle n’aime pas trop, et le retire après). Le second est l’enchaînement de victoires lors d’une ballade avec son copain à la mer : elle a pu faire pipi dans la forêt car elle ne se sentait pas capable de reprendre la voiture pour aller à la maison, et cela sans pouvoir se laver les mains. Puis ils sont allés manger des gàteaux dans un salon de thé (elle a touché des choses avant de se laver les mains après un second pipi). En revenant dans la voiture, elle constate qu’elle a une trace marron sur l’un des doigts. Elle se dit "Mon Dieu, des excréments !" puis essaye de rationaliser que c’est impossible, que c’est plutôt du gâteau. Pendant qu’elle conduit, elle ne sait plus quoi faire, entre l’envie de prendre une lingette et laver le doigt, ou s’empêcher. Elle pense alors au pire des exercices : elle lèche son doigt en se disant "maintenant, tu ne peux plus rien faire et de toute façon tu prendras une douche ce soir" et sent son anxiété qui descend. Elle est contente de cet exploit. Une fois arrivée à la maison, elle se dit "Zut, mais maintenant il ne faut surtout pas ouvrir la bouche pour ne pas envoyer des particules partout dans la maison et te dépêcher de faire un bain de bouche". Comprenant que le TOC essaye toujours de trouver une brèche, elle se dirige vers la salle de bain et souffle à l’intérieur du placard à serviettes propres. Je la félicite en lui disant qu’elle a compris qu’il ne fallait pas se laisser avoir par les obsessions et en quoi le TOC essaye toujours de trouver une sortie de secours coûte que coûte.
Je propose les exercices suivants à Elodie et lui demande ce qu’elle en pense, si cela est réalisable :
Elodie est d’accord pour cette liste d’exercices. Les capacités d’apprentissage d’Elodie étant bonnes, nous pouvons nous permettre de faire beaucoup d’exercices à la maison. Elodie a toujours sa victoire sur la douche en tête et cela est une motivation à utiliser tout le temps pour attaquer chaque TOC.