22 : je glisse vers la folie
1/01/2008
Témoignages > Cyclothymie > Chroniques dune cyclothymique
Rock and Roll…Ma vie est rock and roll.
Cette nuit, j’ai rêvé que je recevais une merde de pigeon sur la tête… Tu crois que c’est bon signe ?
Mes réactions sont surdimensionnées, mes sentiments exacerbés. Cette déformation de ma personnalité me coûte chaque jour davantage. Je me redoute sans cesse. Ne vais-je pas tout faire virer au désastre avec une telle personnalité ?
Quand on me donne des conseils, je réponds toujours que je n’arrive pas â les appliquer, que c’est plus fort que moi, j’ai du mal â changer. Mais on ne me croit pas. Une de mes plus grandes peines, c’est de constater que les gens ne me comprennent pas et qu’il n’acceptent pas mon état. Ils croient que c’est de la mauvaise volonté de ma part, ou que je cherche â me rendre intéressante peut être, ou alors que je me complais dans mon malheur et ma souffrance… C’est tellement douloureux de ne pas se sentir soutenu. Y’a que ma mère et mon psy qui arrivent â réellement entendre ce dont je veux parler. Ca limite pas mal.
Je crois que les gens ont du mal â accepter ma différence et â reconnaître que ça leur échappe. Ils n’ont pas le contrôle sur moi et ça leur fait peur. On aime â croire qu’on peut changer les choses simplement en conseillant les autres, mais avec moi c’est pas possible, ils se sentent impuissants. Alors je les laisse parler. Je m’énerve moins qu’avant quand même. Car souvent, je devenais folle dès que quelqu’un me contredisait Maintenant je m’en fous. Ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent, et moi pareil.
J’ai les poumons remplis de larmes. Je me noie littéralement moi-même.
J’essaie de contenir tout ce chagrin pour ne pas montrer â Jacopo que je me rends malade â cause de lui. Je sais que c’est mon attitude qui conditionne pas mal de choses. Ma façon d’envisager mon rapport â lui. C’est malsain. Je suis entrain de me détruire toute seule. Et je constate â longueur de temps que je n’arrive pas â changer. Parfois, je réfléchis â tout cela et j’ai un sursaut d’énergie positive qui ne dure jamais bien longtemps et qui me ramène â la raison, qui me protège en quelque sorte.
Je lui envoie un mail car il n’est plus sur MSN, je craque encore en lui demandant où il est. C’est mal. Je sais que c’est mal. Je lui donne toutes les occasions de me fuir encore plus. Sur le moment ça me soulage de lui écrire, et puis aussitôt je regrette, car je sais que tous mes efforts sont alors réduits â néant. Lui, ne verra pas toutes les fois où je me pince pour pas l’appeler. Il ne verra que les fois où je le harcèle. C’est ingérable. Je suis toujours comme ça quand j’aime un mec, ingérable.
L’amour me rend folle.
Et Jacopo c’est encore plus frustrant parce que je sens qu’il s’obstine â me voir d’une certaine manière, et moi comme une conne j’agis exactement comme il croit que je suis. C’est moi qui lui donne raison.