Les enfants : TOC juvénile
31/12/2009
Anxiété / TOC > Techniques pour lutter contre les TOC
L’enfant J., garçon de 12 ans, est amené par ses parents en consultation pour une attitude oppositionnelle et agressive vis-à-vis de sa famille avec une régression du travail scolaire. Les parents signalent que J. a depuis longtemps l’habitude de s’isoler dans sa chambre et de défendre avec fureur son territoire quand il est dérangé dans ces moments. L’entretien avec l’enfant J. révèle la présence d’un TOC typique.
Plus d’un tiers des TOCs débute avant l’âge de 15 ans (le pic maximal - 21 % - étant situé entre 10 et 15 ans). 83 % des enfants ayant débuté le TOC avant l’âge de 8 ans, sont du sexe masculin. La ressemblance étonnante du tableau clinique chez l’enfant avec celui de l’adulte est une des originalités du TOC. Ainsi, il est assez curieux de retrouver chez l’enfant, la conscience du caractère absurde et morbide des symptômes et la faculté étonnante de décrire les obsessions et compulsions. Certains jeunes patients ont même l’étonnante capacité à distinguer leur TOC d’eux même. "Le TOC est bien plus fort que moi". "Mon TOC est fort, il s’appelle Tocator". Tocator, monsieur TOC, autant de noms donnés à la maladie par les jeunes enfants.
Ce sont ensuite des bases de communication solides qui peuvent s’installer entre l’enfant et le thérapeute : " que fait monsieur TOC qui t’embête ? ", "est-ce que monsieur TOC est toujours aussi fort que la première fois qu’on s’est vu ? ". Donner un nom permet aussi d’apporter un caractère concret et personnalisé de la maladie qui renforce la motivation et le processus thérapeutique.
Au niveau clinique, les TOCs juvéniles présentent les mêmes sous-types cliniques que les formes adultes. On retrouve des thématiques de contamination-lavage, doute-vérification, comptage, pensées magiques, symétrie, etc. Le tableau clinique des enfants est généralement caractérisé par une prédominance des compulsions. Il n’est cependant pas rare de rencontrer certains enfants verbalisant très bien leurs obsessions. Chez les adolescents, le trouble se rapproche davantage de celui de l’adulte avec des thématiques davantage variées que chez les enfants et l’apparition des obsessions sexuelles et religieuses.
Chez certains enfants ou adolescent, on retrouve des indices d’un mauvais contrôle des impulsions avec des troubles de l’apprentissage. Ces observations attestent du rôle psychopathologique de l’impulsivité dans le TOC.
Le cumul des données cliniques, biologiques et génétiques laisse penser que la forme juvénile serait une forme distincte.
Le TOC juvénile représente-t-il un sous-type développemental spécifique du trouble ? (Geller et al,1998)