Devenir d’un trouble bipolaire : raisons d’un avenir annoncé d’emblée sombre
31/12/2007
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Evolution / Risques
Facteurs pronostiques | Possibilité de changer les états des lieux |
1- Retard du diagnostic entre 5 et 10 ans | Améliorer le dépistage (ex. toute dépression est bipolaire jusqu’â preuve du contraire) ; utiliser les questionnaires validés pour cet objectif |
2- Plusieurs médecins consultés avant le diagnostic et le traitement adapté | Former les médecins, surtout les généralistes et les psychiatres |
3- Exposition au début du trouble à des "mauvais" traitements souvent préjudiciables sur l’évolution de la bipolarité | Pas d’antidépresseur avant le dépistage de l’hypomanie, la cyclothymie et les autres indices de bipolarité |
4- Tendance naturelle des épisodes à la récurrence : chaque épisode devient un facteur de risque pour le prochain (théorie du kindling ou de la sensibilisation progressive du trouble) | Initier assez tôt un thymorégulateur ("cut it out early" : stopper la bipolarité le plutôt possible), surtout pour les cas qui débutent assez tôt dans la vie (parfois avant la puberté) |
5- Faible pourcentage de patients correctement traités (médecins prescrivant peu des thymorégulateurs ; préjugés contre le lithium) | Savoir prescrire un traitement spécifique avec des doses et durées adéquates |
6- Rajeunissement de la maladie qui débute de plus en plus à un âge précoce (âge pour lequel la majorité des pédopsychiatres et psychologues ne pense pas à la bipolarité) | Former les pédopsychiatres et les médecins de famille à mieux connaître et traiter la BPJ |
7- Incohérences et interruptions répétées du traitement thymorégulateur (lithium) ; Souhait des patients de préserver les phases de "hauts" et juste soigner les "bas" "C’est uniquement la dépression qui me pose problème, l’hypo, j’adore" | Encourager la mise en place des approches de Psycho-éducation au sujet de la bipolarité et de ses traitements (en groupe de préférence) et aider à la connaissance des complications liées à l’arrêt brutal du lithium |
8- Augmentation de la co-morbidité avec l’abus de substance (alcool, stimulants, cannabis ) à des âges de plus en plus précoces | évaluer de manière systématique la co-morbidité entre addictions et bipolarité et combiner les traitements ciblés des 2 troubles |
9- Elargissement du spectre clinique avec inclusion de formes dites atypiques, instables, proche des cas de Borderline : ’on n’est plus dans la définition stricte de la PMD sensible au lithium’ | Ces cas résistent au lithium ; donc apprendre à mieux choisir les traitements avec des ’recettes’ plus sophistiquées que la monothérapie avec lithium |
10- Changements des habitudes de sommeil chez les jeunes | Eviter les causes entraînant des ruptures des rythmes de vie et des cycles veille-sommeil |
11- Changements des habitudes alimentaires ; manque d’apport d’Oméga-3 ; excès de viande rouge (dopamine) | Faire respecter une bonne hygiène alimentaire ; Attention à l’équilibre alimentaire ; cures d’Oméga-3 ; réduire autant que possible les addictions sucrées |
12- Environnement social "hostile" avec urbanisation, pression professionnelle, précarité professionnelle (altérant l’accès à une guérison sociale) | Agir et collaborer avec toutes les institutions de santé publique, de la médecine de travail Le but est d’apporter au bipolaire les meilleures conditions et opportunités d’une adaptation fonctionnelle et une ré-insertion professionnelle |
13- Stigmatisation encore présente avec les clichés reçus de la PMD (Psychose, folie...) | Réduire les stigmas et les données erronées avec les médias, les sites d’information, les forums d’entreaide, les associations de patients... |
Je m’arrête sur le chiffre ’13’ espérant qu’il soit porte bonheur dans un contexte actuel qui s’avère défavorable pour une majorité des personnes bipolaires.