Achats compulsifs : une addiction cyclothymique
31/12/2007
Auteur : Dr Hantouche
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Frontières / masques trompeurs
Un père qui avait des moyens conséquents, qui dépensait à sa guise et qui ne me refusait jamais quoique ce soit.
Une mère qui n’avait pas les moyens mais qui ne savait pas s’imposer de limites (interdits bancaires, crédits à la consommation, etc). Une mère qui ne me refusait rien non plus et je peux préciser ici, au passage, qu’elle avait/a un trouble cyclothymique, mais non diagnostiqué.
Mes parents m’ont élevée séparément et ne m’ont jamais inculqué la valeur de l’argent, de l’épargne et ce que pouvait représenter une sécurité financière.
J’aurais pu ne pas marcher sur leurs pas mais c’est ce que je fis, avec tout le cortège de découverts, d’interdits bancaires, d’emprunts d’argent à des amis, etc. Jusqu’ici, j’imagine pas besoin d’avoir un trouble cyclothymique pour se comporter de la sorte ?
Là où intervient selon moi la maladie, c’est lʼimpossibilité de ne pas dépenser alors que je n’en ai pas le besoin ou les moyens et ce besoin incessant de dépenser "pour autrui", énormément. Sans aucun doute ma grande faille psychologique, la peur de ne pas être aimée et au final d’être abandonnée.
Les achats compulsifs sont pour moi une addiction et je ne peux pas aller à lʼencontre de cette addiction.
Exemples de dépenses excessives "pour les autres" et compulsives
Je suis dans lʼexcès de générosité et ne peux m’en empêcher.
Exemples de dépenses compulsives pour moi
Je crois que ce besoin compulsif était une façon pour moi de me remplir, remplir un vide, lequel, je ne sais pas. Un vide que j’ai à lʼorigine mais qui je pense (?) n’a rien à voir avec la maladie, mais que la maladie a fortement fait ressortir et accentué.
Je dois tout de même préciser que même si j’ai écrit ce témoignage au présent, je ne suis plus lʼacheteuse compulsive que j’étais il y a encore peu.
Mon diagnostic de Cyclothymie, mes recherches intensives sur le sujet, la psycho-éducation, des échanges fructieux avec mes proches et une importante et vitale prise de conscience que je dois à moi-même, ont permis que mon comportement change.
Comment jʼachète maintenant
Désormais avant un achat personnel, je me pose 2 questions :
1) En ai-je Vraiment et Réellement besoin ?
2) En ai-je les moyens ?
Si une des 2 questions est négative, je n’achète pas.
Désormais avant un achat "pour autrui", je m’impose 2 facteurs :
1) Le prix doit être approprié à lʼévènement.
2) Cet achat doit rentrer dans mon budget.
Enfin, tous les mois, lorsque je reçois mon salaire, je fais 2 enveloppes (où je reste objective et raisonnable en même temps) :
1) Une enveloppe Budget Sorties et Plaisirs.
2) Une enveloppe Budget Alimentation.
Le reste, Loyer, Factures, sont retirés sur mon compte et ma Carte Bleue reste dans un tiroir, je ne sors JAMAIS avec et je n’achète PAS sur le net.
Le Plaisir de voir qu’il me reste de l’argent sur mon compte à la fin du mois est bien plus grand que celui que m’apportait lʼachat compulsif ou non.
Une dernière chose très importante, j’ai finalement réaliser que je n’avais plus besoin de dépenser mon argent "pour les autres" pour qu’ils m’aiment et je n’hésite plus (sans être grossière bien sûr) à demander le partage de l’addition lorsque celle-ci se présente.
Le Y’a qu’à-Faut qu’on, ne sert à rien pour se débarrasser d’une addiction. C’est souvent, un long travail sur soi, d’introspection, de réalisation, d’humilité et d’acceptation de l’aide d’autrui qui fait que lʼon peut parvenir un Beau jour à cette libération tant attendue.
Témoignage de Lilli - créatrice du blog "Cyclothymie : to be or not to bipolaire"
On ne sait pas si le blog de Lilli est toujours fonctionnel ?
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