Questions
31/12/2009
Dictionnaire > MOTOC > Contrainte - Conscience
Pour se rassurer, les malades posent des questions. Ces questions peuvent être occasionnelles, quotidiennes ou bien insérées dans un rituel. Lexemple de Mme G., jeune mère atteinte de TOC est éloquent. Cette patiente a présenté une aggravation de son TOC dans les suites précoces de son accouchement. Son obsession sest rapidement focalisée sur la crainte de pouvoir involontairement administrer sa pilule â son bébé. Pour se rassurer, elle appelait son gynécologue et le pédiatre de sa fille au moins 50 fois dans la journée... La majorité de la durée des séances de suivi psychiatrique était occupée par ces questions.
Ces questions ont pour origine des sentiments de doute, qui se traduisent au quotidien par des conduites de recherche de réassurance auprès de lentourage proche. Ainsi un cercle vicieux sinstalle entre labsence de certitude et lattitude de lentourage. Lentourage peut réagir de façon "antagoniste" en rejetant de manière hostile les incertitudes absurdes du patient (? je ne vérifierais pas cest ridicule ?). Cette réaction peut être source de conflit entre les proches qui ne comprennent pas lanxiété absurde du malade, et le patient qui est débordé par lanxiété et donc plus facilement irritable face au rejet de ses proches. Lentourage peut â linverse avoir une attitude "complice - rassurante" (? oui, jai bien vérifiée, elle est fermée correctement ?).
Cette attitude va alors aggraver, de manière paradoxale, lintensité du doute et sa pérennisation. Plus je doute, plus je vérifie et plus je vérifie, plus je doute, etc. La demande de réassurance revient â inclure le proche dans les TOC du malade et peut parfois donner lieu â une mutation du TOC (si mon proche nest pas lâ pour massurer que la porte est bien fermée, je doute encore plus et il ne mest plus possible de vérifier moi-même, donc cest impossible de quitter mon appartement).