Besoin de me vomir de moi-même
18/12/2010
Témoignages > Borderline > Ecrits dʼune cyclothymique
2 Mai 2007
Je viens de me relire.
Jʼai la gerbe ; ça mʼa vidé.
Jʼai envie de me vomir.
Me vomir de moi-même,
Me vomir...
Mal au ventre, amour impossible qui se défait.
Jʼai envie de frapper, de me lacérer, de mʼeffacer de la vie.
Ne plus être.
Disparaître.
Une journée de plus de passer, à essayer de ne pas trop y entrer, à essayer de fuir, dʼêtre la plus distante possible.
Envie de rien, probablement pas dʼéclat, de lueur dʼespoir dans mes yeux.
Une journée un peu subie, en un sens.
A se demander ce qui me manque pour être bien.
Peut être quʼil ne me manque rien, que tout est là mais que je ne dispose pas de la méthode.
On a du oublier certains programmes dans mon cerveau.
Lʼun est trop développé, lʼautre est absent.
ˮFree like a riverˮ chante Stevie Wonder.
19 Mai 2007
Encore une journée de perdue pour le bonheur.
Encore une journée de gagnée pour la mélancolie.
Jʼai peur de faire des conneries.
Je ne peux appeler personne: je nʼai pas le droit; ça fait peur de dire quʼon en peut plus de vivre.
Jʼai eu 33 ans de mal être régulier, et jʼai encore eu le courage ou plutôt lʼinstinct de survie de prier.
Les gouttes de Lysanxia mʼont shootées.
Je suis chimiquement apaisée.
Je vis chimiquement modifiée.
Je voudrais vivre dʼune paix naturelle, celle de tout le monde. Vivre heureuse.
33 ans de bonheur, cʼest ma prière, mon souhait, mon dernier espoir...
Pour cela il faut que jʼaccouche de mon mal être, de ma boule noire, de ma tumeur.
Jʼinvoque sa sortie, son départ.
Elle était revenue sournoise, encore plus vile et subtile.
Je la déteste.
Elle se mêle si bien à moi quʼelle me fait perdre la tête.
Avis CTAH (Dr EH)
Ce récit illustre des schémas de vie typiques des Borderline - mais en fait, il sʼagit bel et bien dʼune cyclothymie sévère ayant bien réagi à la combinaison du lithium et lamotrigine (à des doses moyennes) sans psychothérapie.