07 : Nouvelles obsessions, anorexie, re-hospitalisation...
31/12/2009
Témoignages > Comorbidité > Mon combat contre les TOC
Je ne supporte plus le bruit du tout. Nous décidons alors dacheter une petite maison individuelle et habitable de suite bien sur car je ne supporte pas les travaux. Ce sera ma prison pendant sept ans.
Jai un nouveau TOC : jai peur davaler quelque chose de ? dangereux ? sans men rendre compte.
Y -a -til un lien avec le fait que ma belle-mère, avec qui jai eu des relations houleuses â cette période précise, juste avant que je ne décide de couper définitivement les ponts, était couturière et laissait traîner ses aiguilles sur la table où nous prenions les repas ? Oui, jen ai la conviction.
Cest â ce moment lâ que je ne peux plus boire et manger quen prenant dinfimes précautions même chez moi. Ailleurs je pratique lévitement même si jai faim ou soif. Jai peur des emballages de nourriture et je narrive plus â les jeter. Si je jette un conditionnement je lexamine avant pour voir sil ne manque pas un petit morceau que jaurais pu avaler par inadvertance. Si je suis vraiment trop fatiguée ou pas seule je le fais le lendemain : les emballages saccumulent dans un coin.
Je suis très longue pour manger car je mâche longtemps les aliments.
Ma concentration est quasi inexistante. Je me laisse mourir plus ou moins inconsciemment car je ne peux plus lutter, cest trop dur.
Je pèse 40 kilos pour mes 30 ans. Mon thérapeute, paniqué, menvoie dans une clinique psychiatrique.
Dieu merci je suis toujours allée en clinique et jamais en hôpital psychiatrique. Des personnes surmenées comme moi sy sont retrouvées et parce quelles ont été mélangées avec des cas graves de folie elles nont fait que sombrer davantage. Doù limportance capitale du diagnostic effectué par le médecin et celle de lentourage familial bien informé.
Je fais une cure de sommeil de trois semaines en avril 1998. Cette fois-ci je ne retournerai plus jamais travailler?
Nous avions des heures de sortie autorisées â partir du dixième jour. Un après-midi avec une autre patiente nous sommes rentrées dans un magasin. Je voulais macheter un tee-shirt. Cétait le printemps? La vendeuse ma demandé si je me sentais bien car jétais très pâle. Nous lui avons signalé que nous étions hospitalisées et où. Je nai pas aimé son regard plein de sous-entendus. Jai reposé le tee-shirt et je suis sortie, attristée.
Durant ces trois semaines jai eu des perfusions dAnafranil le matin. Je dormais tout ce temps et une bonne partie de laprès-midi. Il est certain que mon cerveau avait plus que besoin de repos complet mais il est très difficile de revenir â la réalité ensuite. Rien na été résolu, simplement suspendu.
Quand je suis revenue chez moi jai retrouvé rapidement les ?mauvaises habitudes?.
Pendant un an et demi les tocs ont envahi complètement ma vie. Jétais placée en deuxième congé pour grave maladie jusquen 2000. Le plus difficile, bien que tout létait, fut dannoncer â ma proviseur et â ma chef directe que je devais arrêter absolument de travailler pour me soigner car je nallais pas bien du tout. Aux collègues, je nai pas pu expliquer quoi que ce soit.
Comment leur faire comprendre une telle chose ? Je suis donc partie du jour au lendemain sans un mot et la mort dans lâme jai préféré couper les ponts avec tout le monde extérieur. Mon téléphone sonnait souvent. Au bout dun moment il na plus sonné?
Une seule amie denfance est venue forcer ma porte. Jai donné des raisons â mon comportement mais me suis bien gardée de rentrer dans les détails que seule une autre victime de cette maladie peut imaginer et comprendre.