Contexte et modèles pour vivre avec un tempérament cyclothymique
31/12/2008
Bipo / Cyclo > Bipolarité adulte > Avis des cyclothymiques
Je pense que ’environnement créatif est celui qui correspond le mieux à la personnalité créative. Pourquoi ? Ce domaine a plusieurs atouts essentiels :
Je pense que le premier point est essentiel car les rythmes de travail et de sociabilité du cyclothymique sont étroitement associées aux humeurs et émotions de l’individu. C’est ce que j’ai nommé le modèle "idéal" de Proust avec des périodes de recherche de nouveauté (hyperthymie) et des périodes de repli (état mixte) propice à lʼécriture créative. Comme lʼa souligné Colin Martindale (Université du Maine), le créatif recherche plus la stimulation que la véritable aventure, "dans le siècle".
D’autres cyclothymiques ont recherché le repli, la sagesse pour ma réflexion et la contemplation : c’est le modèle qui a été valorisé jusqu’au XVIII eme siècle chez nous : La vida contemplativa opposée à la vida activa contemporaine (CF Michel Lacroix, "Se réaliser").Comme le sociologue Ehrenberg et Charles Barber lʼon démontré, la pression pour être heureux, se réaliser est si forte dans notre société "hyperthymqiue" que la contemplation ou lʼinaction sont des marques d’infamie voire de pathologie...
Le moine japonais Kamo no Chômei écrivait en 1212 : "Parce que je sais ma mesure et que je connais le monde, je n’en espère rien et point ne me démène. Vivre en paix est mon seul désir, vivre sans souci ma seule joie" (Notes de l’ermitage p.37). Ce modèle bouddhiste ou stoïcien est sage, presque parfait mais pas réellement applicable pour la majorité des cyclothymiques. Un modèle intermédiaire presque similaire est celui que nous avons évoqué avec Elie Hantouche, de défense, d’adaptation relative ou de résilience kafkaïenne (p.73) : la stratégie de la réduction : contrôle de lʼego, discipline, hygiène de vie, vie monacale avec des phases cependant de le défoulement.
Je m’efforcerai donc de développer mon idée su self-management de la cyclothymie par rapport au modèle de Proust en essayant de déterminer comment accepter sa nature, la contrôler tout en la laissant s’exprimer.
Il semble évident que les deux pôles humorales opposés provoquent le déséquilibre pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, car il est un vecteur de créativité : être insatisfait permet la création (Storr, Feldmann). Pour le pire, il entraîne le cyclothymique vers le chaos, ou lʼétat mixte, quintessence de ce mélange parfois toxique des humeurs. Il est préférable de privilégier le rêve diurne propice à la créativité (toujours un état mixte) plutôt que celui de la dépression agitée.
Le problème fondamental et pour simplifier le problème posé par la cyclothymie : Comment vivre selon ses humeurs et ses émotions souvent excessives sans sʼauto-détruire ou détruire son entourage ? Jusquʼà quel point pouvons nous contrôler nos émotions et nos humeurs ? Comment ? Et dans quel contexte ?
Il y aura deux étapes :
Je dis "possible développement" car autant je pense avoir les éléments pour décrire la première étape, autant les solutions claire me manquent pour la deuxième.