cyclothymie complexe, impulsive et addictve
5/02/2012
Dictionnaire > Dico de lHumeur
Mlle L, 20 ans, est adressée par son médecin traitant pour une sémiologie complexe difficile à diagnostiquer.
Au cours de l’entretien, Mlle L. évoque un événement particulièrement traumatique qui s’est déroulé à l’âge de 14 ans. A cette époque, elle sortait beaucoup et était "mature pour son âge" comme elle le décrit. Elle flirtait avec des garçons plus âgés dès l’âge de 13 ans et avait déjà des relations sexuelles. Alors qu’elle avait 14 ans, elle sortait avec un garçon "de la cité" qui l’a emmené chez lui et l’a violé avec son cousin. Elle s’est sentie très coupable, notamment du au fait qu’elle n’a pas hurlé et ne s’est pas débattue de toutes ses forces. Cet événement n’a freiné que temporairement son comportement frivole, puisqu’elle est sortie avec un homme de 37 ans ensuite. Aujourd’hui, le souvenir de l’événement traumatique est vague, elle en rêve souvent et à l’impression qu’il a changé le cours de sa vie. Elle sursaute beaucoup et garde une méfiance et une peur des hommes.
Mais ce qui la dérange, c’est un cumul de conduites excessives qu’elle n’arrive pas à s’en défaire. Elle dit qu’elle est :
- une kleptomane (obligations de voler dans les magasins)
- une mythomane experte (toute ma vie est un tissu de mensonges, de fantasmes, de contes qui n’ont jamais eu lieu)
- une achateuse compulsive
- une boulimique
- une "BDD" : j’ai découvert ce diagnostic dans un livre ; il colle bien à mes soucis de l’apparence ; j’ai envie de changer beaucoup de choses en moi (mon nez, mes seins, mes fesses )
Les fluctuations de l’humeur ne sont pas décrites lors de l’entretien, mais le score au questionnaire de cyclothymie est de 18 ! On note par ailleurs un abus épisodique d’alcool associé à des conduites de prise de risque et notamment des relations sexuelles non protégées.
La soeur de la patiente est décrite comme tantôt euphorique, tantôt agressive. Elle consomme de la drogue. La mère de la patiente est décrite comme anxieuse et consulte un psychologue.
Une tante paternelle est décrite comme dépressive. Le père a des tendances d’abus d’alcool.
Elle a été suivie par deux psychiatres, mais jamais de prise de thymorégulateurs, en revanche trop d’anxiolytiques et d’antidépresseurs.