Attaques de Panique : est-ce de la cyclothymie ?
17/11/2010
Témoignages > Comorbidité
Tout a commencé il y a 18 mois (fin avril 2009), j’ai commencé à faire quelques crises d’angoisse au lycée, puis quelques semaines plus tard mes crises ont empiré. Dès que j’arrivais au lycée je faisais une crise d’angoisse suivie de malaise, ma mère devait venir me chercher après car mes crises me donnaient des maux de tête et j’éprouvais beaucoup de fatigue. Pendant les mois de mai et juin, c’est devenu plus dur car dès le matin je vomissais alors que je n’avais pas grand-chose de mon estomac, j’angoissais déjà alors que j’étais chez moi, j’avais plus d’appétit. J’ai perdu beaucoup de poids en peu de temps, je suis passée de 71kg à 58kg en 8 mois.
Ma première crise fut horrible
J’étais dans le couloir avec mes amis quand j’ai commencé à trembler et des larmes coulaient sur mes joues sans que je m’en aperçoive, ensuite j’ai commencé à avoir du mal à respirer puis mes jambes ne m’ont plus tenue et je me suis effondrée par terre. J’avais l’impression qu’on m’appuyer sur ma cage thoracique, j’entendais des voix qui me paraissaient loin, j’ai su qu’après ma crise que c’était mes amies qui me parlaient et qu’elles se trouvaient juste à côté de moi. Cette crise fut impressionnante pour moi mais aussi pour mes amies qui m’entouraient.
Mon année scolaire 2009/2010 a été chaotique car dés le jour de la rentrée j’ai fait une crise, et la semaine qui a suivie je ne pouvais plus prendre le bus scolaire car je commençais déjà à angoisser. Mon psy m’a fait arrêts de maladie sur arrêts si bien que j’ai passé mon année scolaire chez moi avec des tentatives pour aller au lycée qui n’ont pas abouties. J’ai eu des cours à domicile avec l’aide de la Sapad, mais ça ne remplace pas une scolarité au lycée.
Quand je suis chez moi ou dans des lieux publics autres que le lycée, je vais super bien. Je n’ai pas de crise, ni de tremblement. Pour cette année scolaire 2010/2011, avec ma mère nous avons prit la décision de changer de lycée et de prendre une structure plus petite avec moins d’élèves (environ 150 élèves dans mon nouveaux lycée) mais malheureusement ceci n’a pas changé grand choses vu que cette année c’est la même chose que l’année précédente à la seule différence, c’est que j’arrive à prendre le car tous les matins.
Seulement une fois arrivée devant mon lycée il y a comme un blocage qui m’empêche d’avancer, alors que dans ma tête je me dis : il faut que j’avance, que je rentre dans le lycée. Mais il y a un mur qui m’empêche d’aller plus loin et je commence à trembler, des sueurs froides, avoir du mal à respirer. Donc je pars vers mon arrêt de bus qui se trouve à 200 mètres de mon lycée je m’assois et j’essaye de respirer calmement et à me relaxer. Une fois bien calme je refais une tentative pour rentré dans mon lycée mais à chaque fois il y a ce mur qui m’empêche d’avancer.
A la maison tout se passe à peu près bien. J’ai quelques conflits avec ma soeur car elle ne comprend pas pourquoi je n’arrive pas à aller au lycée. Ma mère a aussi remarqué que j’avais des sauts d’humeur et que je me renferme sur moi-même.
Voilà comment je me sens en e moment et j’ai vraiment hâte d’en finir avec mes crises d’angoisse et pouvoir suivre mon année scolaire comme les gens de mon âge.
Nouvelle tentative
Aujourd’hui, lundi 8 novembre 2010 a était une vraie catastrophe.
Je devais me rendre au lycée pour faire une nouvelle tentative, je devais réussir à rentrer dans l’enceinte du lycée avec l’aide de la directrice. Cette tentative a été mise en place vendredi 5 novembre au cours de mon rendez-vous avec la directrice du lycée, le directeur de l’établissement et ma mère. Dans ce rendez-vous le directeur m’a dit que si je n’arrivais pas à franchir le cap (franchir la porte du lycée) je serais virée de l’établissement. Suite à cet aveu, j’ai été stressée tout le week-end et ce matin on va dire que ça a explosé. J’ai très mal dormi pendant ces trois jours, en me réveillant toutes les heures, et ce matin je me suis mise à pleurer alors que je ne savais pas pourquoi sur le moment mais avec le recule je pense que c’était le surplus d’angoisse qui m’a fait craquer. Une fois mes pleures calmés, ma mère m’a emmenée à l’arrêt de bus et j’ai pris le car. Environ au milieu du chemin, j’ai commençais à faire une crise d’angoisse (tremblement, sueurs froides, hyperventilations, du mal à entendre ce qui se passe à côté de moi). Arrivée à l’arrêt de bus où je dois descendre, je me suis lever de mon siège mais j’ai du me rassoir car j’avais des points noirs devant les yeux. Une fois ma crise calmée je suis rentrée chez moi, et j’ai pris un advil car j’avais un mal de tête horrible, et j’avais des frissons. Je me suis reposée un peu mais mon mal de tête ne s’est pas passé. Vers 9h00 je me suis fait un bol de chocolat chaud pour me réchauffer, mais quelque temps après je l’ai vomi. Cette après midi j’ai voulu faire une tentative de retourner au lycée mais je n’étais pas en état. Cela fait un peu plus de deux semaines que je prends mes médicaments (Dépakine Chrono ? par jour) et je ne vois pas de changement dans mes crises d’angoisses, est-ce normal ?
Le bilan clinique
La bilan clinique montre l’absence de peur définie, d’anticipation (peur d’avoir peur). Aucun scénario de phobie sociale (timidité, trembler, rougir, honte du malaise, vomir,...) n’est trouvé. Aucune peur d’être coincée et de ne pouvoir s’enfuir n’est trouvée. Les Attaques de Panique semblent être spontanées mais spécifiques à l’école.
Mademoiselle F. a été soignée pendant un an avec du Zoloft en doses progressives (jusqu’à 3), associé à de l’Avlocardyl, sans effet.
On retrouve dans l’histoire 4 Episodes Dépressifs Majeurs (EDM) :
- 7 ans : divorce des parents, EDM de 2 mois, qui se résorbe grâce aux discussions avec sa mère et une bonne intégration lors d’un voyage scolaire.
- 14 ans : mauvaise communication avec son père, EDM de 1 an, qui se résorbe avec la prise de distance d’avec son père.
- 16 ans : à cause de l’isolement provoqué par le fait de ne pouvoir aller à l’école, EDM de 1 mois, qui se résorbe avec le temps.
- septembre 2010 : à cause des difficultés à aller en cours, EDM de 1 mois, qui s’est résorbé grâce à la fierté de pouvoir au moins prendre le bus
Aucun élément d’hypomanie n’est trouvé en dehors de quelques pics subits et courts dans les EDM (score sur la check-list d’hypomanie = 8/20).
Un Tempérament Cyclothymique est trouvé avec hypersensibilité à la critique et au rejet, oscillation permanente de l’humeur, sans déclencheur, avec changements brusques de la polarité, impact sur la motivation et sur les sphères scolaires et relationnelles. Mademoiselle F. se dit impulsive et colérique, irritable et ayant des achats compulsifs. (score sur quest. Cyclothymie 8/21)
L’arbre généalogique comporte des personnes colériques, alcooliques et dépressifs
Les items en rouge orientent vers la piste cyclothymique
- dépression récurrente
- début à un âge précoce
- traits cyclothymiques
- résistance aux ISRS
- histoire familiale