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Je cache un ˮmonstreˮ en moi

30/10/2010

Cas cliniques > Diagnostics difficiles

Jeune homme, 30 ans, belle carrière, vient nous consulter pour un TOC qui semble sʼagraver malgré une hospitalisation et un traitement apparemment bien dosé et ciblé
Historique de mes problèmes :

Le week-end du 1er mai 2010, je participe â une soirée avec prise de cocaïne et tromperie de ma petite amie avec un transsexuel : c’est l’évènement fondateur de mes problèmes.
Naissent alors des crises d’angoisse pendant plusieurs jours, avec sentiment de perte de lien avec la réalité, traitées avec du seresta.
Puis, a lieu une ? accalmie ? pendant quelques jours.
Ensuite, naît une peur obsessionnelle d’avoir le sida, avec une anxiété très forte. Une augmentation des doses de seresta calme les choses.
Cette peur se calme fortement au bout de quelques semaines.
Une ? accalmie ? a lieu â nouveau.
Ensuite, début juin, naissent des obsessions idéatives en rapport avec mes tromperies : je ressens une très forte culpabilité,dsqfqsdf et une anxiété intense avec des idées suicidaires.
Un nouveau traitement au risperdal est mis en place.
Le traitement semble marcher pendant 8 jours.
Ensuite, fin juin, il y a ? rechute ?, les obsessions idéatives reviennent : elles élargissent leur objet, mais tournent souvent autour d’une culpabilité liée â ma sexualité passée.
Je confesse un soir toutes mes tromperies â ma copine, car je ne peux plus rien ? garder ?, je culpabilise trop.
Le lendemain de cette ? confession ?, je demande une prise en charge hospitalière car l’anxiété est trop intense. L’hôpital diagnostique un trouble phobo-obsessionnel.
Commence un traitement â base d’effexor et de solian (â la place du risperdal), et d’anxiolytiques.
A l’hôpital, les obsessions continuent et s’élargissent : désormais chacune de mes pensées peut donner lieu â une culpabilité obsessionnelle (exemple : une pensée hostile â l’égard d’un proche me fait culpabiliser). De plus, naissent des phobies d’impulsion : exemple : peur de commettre un inceste en présence d’un proche, peur d’être pédophile en présence d’un enfant. La culpabilité est sous-jacente : tout est comme si je cachais un ? monstre ? en moi capable de commettre les pires choses.
Une anxiété intense et permanente me saisit pendant plusieurs jours.
Vers la fin de l’hospitalisation, une forme de dépression s’installe : je n’ai plus goût â rien.
Sortie de l’hôpital au bout de 3 semaines.
3 semaines après cette sortie, la dépression s’estompe : je reprends goût â la vie.

Etat actuel, traitement et suivi, souhait:

Actuellement, même si la dépression a cessé, les obsessions idéatives demeurent (toujours tournées autour d’une culpabilité liée â mes actes ou même â mes seules pensées), en étant toutefois moins anxiogènes. Les phobies d’impulsion sont également toujours présentes.
Par ailleurs, naît presque tous les jours â différents moments de la journée un grand sentiment de ? mal être ? voire de ? mal d’exister ?. Les anxiolytiques n’agissent pas sur cet état, ni même le tercian qui m’a été prescrit en plus. Ce sentiment de ? mal être ? peut être très fort et même s’accompagner d’idées suicidaires.
Le psychiatre de l’hôpital continue â prescrire l’effexor (3X75 mg) et le solian (400mg).
Mon souhait essentiel est que le sentiment de culpabilité obsessionnel disparaisse enfin, ainsi que les phobies d’impulsion, et le ? mal d’exister ? que je ressens presque tous les jours.
Je me suis tourné vers le CTAH, dans le but d’avoir un deuxième avis de spécialiste sur mon état, y compris sur le plan médicamenteux.

Autres éléments :

-J’ai une personnalité excessive (notamment en matière d’alcool et de dépenses d’argent) qui a même été qualifiée de ? Borderline ? par une spécialiste. J’ai déjâ été violent, mes colères peuvent être intenses.
-Ma sexualité actuelle a presque disparu, en effet j’ai une libido qui est devenue quasi-inexistante, alors qu’auparavant j’avais besoin d’éjaculer au moins une fois par jour.
-Mon enfance et mon adolescence ont été marquées par des ? brimades ? de mes petits camarades, j’ai pu développer un sentiment de rejet important.
-La culpabilité obsessionnelle que je ressens aujourd’hui est d’autant plus étonnante qu’auparavant je ne ressentais jamais de culpabilité.

Fin témoignage