Association CTAH-Recherche

Anxiété / TOC

Bipo / Cyclo

Dictionnaire

Témoignages

Catégories

Anxiété : études

Attaques de panique

Burnout

Diagnostic

Mots du TOC (MOTOC)

Techniques pour lutter contre les TOC

Thérapie de groupe pour le TOC

Thérapie individuelle pour le TOC

La phobie scolaire

Bipolarité adulte

Bipolarité et Sida

Bipolarité infanto-juvénile

Personnalité borderline

Dico de l’Humeur

MOTOC

PEDIA - MOTOC

Psychiatrie générale

Amour, sexe, couples

Bipolarité

Borderline

Comorbidité

Cyclothymie

Femmes bipolaires

Information-Psychoéducation-Découverte du diagnostic

La cyclothymie juvénile

Réaction dʼactu

Scènettes de vécu bipolaire

Se soigner

Vécu sous traitement

Bipolaire et suicidaire

Sous-catégories

Amour, sexe, couple

Avis des cyclothymiques

Bipo/Cyclo et Créativité - Célébrités

Concepts / Classification

Cyclothymie

Evolution / Risques

Frontières / masques trompeurs

Hypomanie / Manie

Rythmes

Spectre bipolaire : dépistage

Tempéraments

Traitements

Un peu d’histoire

Adolescents bipolaires

Adolescents et dépression

Colère : crises et émotions fortes

Diagnostic

Je suis un parent dépassé par les crises de mon enfant bipolaire

Scolarité des cyclothymiques

Soigner et comprendre les jeunes bipolaires

Troubles alimentaires

Cérémonial - Comptage

Colère - Dépression

Collection

Compulsivité - Contrôle

Consommation

Contamination

Contrainte - Conscience

Contrat - Possession

Croyance - Religion

Culpabilité

MOTOC divers

Documents

Un self-management spécifique pour la cyclothymieUn exercice utile pour sonder son espritUn Bon traitement pour la cyclothymieSurconsommation des antidépresseurs chez les patients bipolairesStress et charge allostatiqueSe soigner sans que la vie devienne ennuyeuseQuels sont les risques des anti-dépresseurs dans la bipolarité ?Prise en charge psychologique de la dépression bipolairePremiers traitements des nouveaux bipolairesPeut-on se passer dʼantidépresseurPeut-on considérer le Trouble bipolaire comme une maladie organique ?Oméga3 et troubles de l’humeurN-AcétylCystéine (NAC) dans les troubles bipolaires et les troubles associésManie, acide urique et goutte : quels rapports ?Lithium augmentation dans les dépressions résistantesLes cyclothymiques sont-ils à ce point difficiles à soigner ?Les bonnes séquences pour soigner la cyclothymieLe bonheur et lʼApprentissage de lʼÉchec selon Tal Ben ShaharLa TCC est-elle efficace contre la dépression ? La remédiation cognitive chez les patients souffrant de troubles anxieux et de lʼhumeurKetamine et bipolarité résistanteIntroduction à la thérapie des schémasIntolérance à LamotrigineImpossibilité de changer le tempéramentImpact des tempéraments sur la santé physiqueHygièene de vie pour les bipolairesEMDREfficacité du Xeroquel® dans le spectre bipolaireDépression, bipolarité et inflammation chroniqueChoix des thymorégulateursCharge allostatique, cortex préfrontal et amygdaleBonheur et Optimisme selon SeligmanBipolarité Résistante : Quel espoir peut-on attendre ?Avoir une bonne santé mentaleAutour d‘AbilifyAntidépresseurs dans les troubles bipolaires : que disent les études ?Antidépresseurs dans la Dépression avec Hypomanie Sub-SyndromiqueAller vers une psychopharmacologie hippocratique
37 : Lʼangoisse ! Quelle soeur jumelle !36 : Quelques moments de sérénité dans un monde35 : une vie vraiment difficile34 : Maudite hypersensibilité33 : La MDPH me refuse encore un emploi protégé32 : J’écris sous le coup de la peur. 31 : Moi, les autres, le boulot30 : Une souffrance qui n’a pas de nom29 : Prescrivez moi une autre personnalité28 : mes conseils sur la prise des médicaments27 : Je reprends mon journal26 : j’ai besoin de mon day-dreaming25 : L’angle de vue de ma maladie évolue avec le temps24 : Un fond d’angoisse et d’insatisfaction23 bis : guérir au dépend d’une partie de mon imagination23 : patient partenaire22 : Je relis ce que j’ai écrit il y a des années21 : Besoin de construire un présent, penser au futur20 : Je suis stable, mais...19 : Ecrire, çà me déprime18 : Ma réactivité aux psychotropes17 : La question de la dysphorie me tarabuste encore16 : La maladie est une expérience de ma vie15 : rechutes, TOC, délire, insécurité, détresse14 : Chauffarde de la vie13 : La maladie bipolaire serait-elle fatalement le malheur de l’autre ou la déchirure du couple ?12 : Un peu de sagesse pour réduire la chimie de mon traitement11 : Je participe à un forum10 : L’art d’être la seule personne â me comprendre09 : J’en ai marrrrrreeeeeeeuuuuuuu !!08 : couple atypique ?07 : suis-je en dehors des conventions d’une maladie normale ?06 : une journée typique qui se répète05 : Je donnerais n’importe quoi pour sortir de ce puits sans fond04 : Aujourd’hui c’est la tristesse qui me fait écrire03 : Pourquoi autant de plaintes sans fins ?02 : Des petits matins où le café n‘a pas le même goût 01 : Comment être bipolaire aujourdʼhui

Comprendre lʼautomutilation : rencontre des approches psychologiques et sociologiques

20/04/2015
Auteur : M Trybou

Dictionnaire > Psychiatrie générale

Se blesser soi-même, sʼautomutiler est un comportement complexe mais assez fréquent. Rencontre dʼun psychologue,V Trybou, et dʼun sociologue, B Brossard, sociologue.
Un entretien autour de lʼouvrage de Baptiste Brossard : Se blesser soi-même. Une jeunesse autocontrôlée (Alma Editions, Paris, 2014) entre :
_ Vincent Trybou, psychologue clinicien (CTAH, Paris)
_ Baptiste Brossard, sociologue, Université de Montréal / CSSS Bordeaux-Cartierville-Saint Laurent


« En 1998, lors dʼune interview donnée au Monde Diplomatique, Pierre Bourdieu exprime sa surprise : « Je nʼai jamais cessé de mʼétonner devant ce quʼon pourrait appeler le paradoxe de la doxa : le fait que lʼordre du monde tel quʼil est, avec ses sens uniques et ses sens interdits, au sens propre comme au sens figuré, ses obligations et ses sanctions, soit grosso modo respecté, quʼil nʼy ait pas davantage de transgressions et de subversions, de délits et de folies. (...) Il suffit de penser à lʼextraordinaire accord de milliers de dispositions – ou de volontés – que supposent cinq minutes de circulation automobile sur la place de la Bastille ou sur celle de la Concorde, à Paris ». (...) Tout conducteur sait que, pris dans lʼanarchie motorisée des grands ronds-points urbains, il faut prendre sur soi. Lʼexpression est parlante. (...) Un homme se ronge les ongles. Un autre sʼagrippe à la boite de vitesse ou bien se mord les lèvres. Une femme serre les poings sur son volant. Ou alors, elle tape nerveusement sur son tableau de bord (...) la plupart du temps, les heurts se produisent dans les habitacles au lieu dʼéclater entre les conducteurs. » (B. Brossard, pages 9 et 10)

Vincent Trybou : Quʼest ce qui vous a amené à travailler sur ce sujet ?
  • Baptiste Brossard : Lʼautomutilation soulève de nombreux défis pour les sociologues puisque cʼest une pratique solitaire, traditionnellement étudiée en psychiatrie et en psychologie. En proposer une approche sociologique nécessite donc un retournement de conception : ne plus lʼaborder comme la conséquence de problèmes « internes » aux individus, mais comme la conséquence de la situation sociale dans laquelle sont placés les individus. Je voulais tenter de relever ce défi, ce qui rejoint une préoccupation classique en sociologie, puisque lʼune de ses œuvres fondatrices en France, Le Suicide, écrit par Émile Durkheim à la fin du dix-neuvième siècle, défend déjà un tel retournement de représentation.

  • VT : Combien de personnes avez-vous pu interroger ?
  • BB : Environ 70, à la fois contactées sur des forums Internet consacrés à la pratique de lʼautomutilation et dans des institutions psychiatriques pour adolescents. Passer par les forums était particulièrement important pour moi. Cela mʼa permis de rencontrer des personnes qui nʼétaient pas toujours suivies par un psy et au delà, de découvrir toute une organisation sociale fondée sur lʼ« entraide », cʼest-à-dire lʼéchange dʼexpériences, de conseils, etc.

  • VT : Quand on lit votre livre, vous vous situez en dehors de toute notion de psychiatrie. Est-ce un choix car cʼest un domaine que vous ne maîtrisez pas ou parce que vous estimez que les automutilations ne rentrent pas dans le cadre de la psychiatrie ?
  • BB : Jʼai pris connaissance des études psychiatriques sur lʼautomutilation pendant ma recherche et jʼai suivi quelques cours de psychologie à lʼuniversité. Mais pour lʼédition du livre, jʼai souhaité accentuer mes distances face à lʼapproche psychiatrique, parce quʼil fallait en priorité que les lecteurs comprennent quʼil y existe dʼautres façons de voir les choses. Jʼai surtout insisté sur lʼidée suivante : partir du principe lʼautomutilation est un comportement pathologique lié à un problème de santé mentale, ce que font la plupart des psys, ne permet pas de comprendre grand chose. Mais il ne sʼagit pas dʼune position anti-psy. Cʼest plutôt ce que jʼappelle une posture de « complémentarité critique ». Je pars en effet du principe que dʼun côté, les sciences sociales et les psychologies produisent des connaissances sur des objets communs (automutilations, anorexie, dépression, etc.), mais que dʼun autre côté, ces disciplines ne sont pas compatibles sur le plan épistémologique (car elles ne partageant pas les mêmes méthodes ou postulats théoriques). Les perspectives interdisciplinaires sʼavèrent en général peu rigoureuses pour cette raison. Elles mélangent toutes sortes de concepts souvent incompatibles ; ne serait-ce que la notion de « pathologique », qui a des significations très différentes au sein des diverses tendances des sciences sociales et des psychologies. Et en même temps, la possibilité dʼutiliser plusieurs cadres théoriques est importante pour les cliniciens, qui doivent saisir au maximum la complexité de leurs patients. Donc ma position est de ne pas sʼignorer, de ne pas simuler un accord, mais de tenter dʼêtre complémentaires en se critiquant !

  • VT : Quelles sont les raisons les plus classiques de commencer à sʼautomutiler ? On parle souvent dʼagressions sexuelles comme si les automutilations étaient toujours dues à une agression sexuelle. Certains psys disent que cʼest une conduite clairement suicidaire, mais pas complètement assumée, ou encore une conduite visant à attirer lʼattention de la famille, ou encore à se reconnecter à son corps voire exprimer une haine de son corps, etc.
  • BB : Il faut clarifier ce quʼon entend par « raisons ». Cela peut signifier la raison à laquelle pensent les individus au moment où ils se blessent. Se dire : « je vais me blesser parce que X ». Sur ce plan, les personnes que jʼai rencontrées relatent la diffuse sensation dʼun malaise, liée à la fois à un contexte général (mauvaise entente dans la famille, stress lié aux cours, souvenir dʼun abus sexuel, etc.) et à une situation qui les fait se sentir mal sur le moment (une dispute, une incompréhension, un événement stressant). Une autre signification de « raison » peut être les conséquences anticipées dʼun acte. « Je me blesse parce que cela aura pour effet X ». Et contrairement à une idée répandue, la conséquence escomptée est très rarement lʼattention des autres. Cʼest plus le soulagement face à des émotions perçues comme négatives telles que de lʼangoisse ou de la tristesse. Les raisons peuvent enfin désigner les motifs dont lʼindividu nʼa pas conscience sur le moment. Cela peut concerner des motifs « cachés » que les individus cherchent à retracer après-coup, notamment sous lʼimpulsion dʼune psychothérapie. « Je me rends compte que je me blesse parce que X ». A ce sujet, les personnes relatent souvent des sentiments tels que la volonté de se punir, de se rapprocher symboliquement de la mort, etc. Il y a aussi les raisons qui nʼinterviennent pas nécessairement dans ce que se disent les individus. Par exemple, le système scolaire, son fonctionnement, le contexte de chômage et la valorisation sociale de la réussite scolaire produisent une pression qui semble motiver les auto-blessures pour certains, et agissent en ce sens comme des raisons de lʼautomutilation. Chaque personne procède selon une combinaison unique de « raisons » qui, elles, sont plutôt récurrentes et par extension collectives.

  • VT : Du coup, quel est votre modèle explicatif ?
  • BB : Pour résumer, mon analyse se base dans un premier temps sur la description la plus précise possible de ce en quoi consiste la pratique de lʼautomutilation dans le quotidien des personnes concernées. Jʼen suis ainsi venu à considérer que lʼautomutilation est une pratique dʼautocontrôle, cʼest-à-dire une pratique quʼ« utilisent » les individus pour se contrôler et ainsi faire face aux tensions de leur vie sociale. Il sʼagit en quelque sorte de gérer soi-même son quotidien sans déranger personne et sociologiquement, cʼest assez intéressant puisque si lʼautomutilation est socialement stigmatisée, hors-norme, « déviante », cette pratique permet aux individus de ne pas perturber lʼordre social. Transgresser les normes pour mieux les respecter.
    Dans un second temps, jʼai cherché à comprendre pourquoi certaines personnes envisagent de se blesser elles-mêmes pour sʼautocontrôler, pourquoi elles « choisissent » lʼautomutilation et pas une autre pratique. Jʼai alors distingué trois dimensions de lʼautomutilation – cʼest une conduite discrète, « déviante », corporelle – et cherché à comprendre ce qui, dans leur socialisation et dans leur vie familiale, les a conduit à « chercher » une pratique discrète (par exemple une vie familiale où la communication nʼest pas perçue comme possible), une pratique « hors-normes » (par exemple certaines socialisations donnent aux individus lʼimpression dʼêtre fondamentalement différents, atypiques) et une pratique corporelle (la « corporéisation du mal-être » que jʼévoque plus bas). Lʼidée est que lʼautomutilation peut être envisagée si ces trois processus sont réunis, mais pour chaque individu, différentes raisons provoquent ces processus. Dans mon livre, je montre que ces raisons impliquent les différents milieux sociaux dans lesquels sont socialisés les individus concernés.

  • VT : En psychiatrie, on part du principe que les automutilations entrent dans le cadre du trouble dit « état limite » (borderline). Est-ce une pathologie que vous avez beaucoup retrouvée chez les personnes interrogées ?
  • BB : Parmi les personnes rencontrées qui consultaient un professionnel, le trouble borderline est en effet le diagnostic le plus fréquemment relaté. En tant que sociologue, je mʼinterroge sur ce que cela implique vraiment. Est-ce que la catégorie borderline est un patchwork de symptômes, dont lʼautomutilation ? Si oui, il paraît vraisemblable quʼun certain nombre dʼindividus correspondent à un même pattern de comportements troublants – on fait dʼailleurs des profils dans le même genre en sociologie. Cependant, lorsque les diagnostics sont utilisés comme des explications, je suis plus réservé. Je mʼexplique. Les professionnels diagnostiquent des patients comme étant borderline, en partie parce quʼils sʼautomutilent. Supposer, ensuite, quʼils sʼautomutilent parce quʼils sont borderline, cʼest pour moi inverser la logique. Je comprends aussi que les diagnostics renvoient selon les théories psys à certaines structures psychiques qui disposent les individus à certains troubles, donc quʼen ce sens, les diagnostics sont aussi des causes potentielles. Seulement, et il faut le rappeler, rien ne le prouve.

  • VT : Pour reprendre une partie de votre théorie, si les automutilations sont liées à lʼimpératif de discrétion dans la famille, soit en quelque sorte lʼinterdit de la parole (ou au manque de considération de la parole de lʼenfant par les parents), pourquoi nʼen voit on pas bien plus que cela ? Notamment dans certains pays où les enfants ont moins le droit à la parole, ou avant les années 50 où les droits des enfants étaient bien plus restreints ?
  • BB : Les historiens convergent en effet pour dire que, de nos jours, les relations familiales se construisent dans un mode plus porté au dialogue quʼil y a un siècle ou même cinquante ans. Mais la communication familiale est en même temps devenue une attente. Cela signifie que les membres de la famille communiquaient peut-être moins « avant », mais aussi quʼils nʼavaient pas dʼattentes en la matière, donc que dans un sens, ils « souffraient » probablement moins dʼune éventuelle absence de communication. Par ailleurs, ce nʼest pas parce que la parole des enfants est plus tolérée quʼelle est plus prise au sérieux. Les enfants et adolescents étaient très vite considérés comme des adultes avant le 19ème siècle – je tiens cette datation de lʼhistorien Howard Chudacoff –, donc des adultes dont la parole avait valeur de parole dʼadulte. Maintenant, on les incite beaucoup à parler mais leur parole a une valeur moindre, une valeur de parole dʼenfant ou dʼadolescent, notamment avec ces discours sur la « crise dʼadolescence » qui réduisent le mécontentement des ados à une sorte de conséquence « naturelle » de leur développement psychologique et hormonal. On est donc dans une configuration assez spéciale : la communication intra-familiale apparaît comme une condition du bien-être des individus mais les enfants et ados sont moins pris au sérieux lorsquʼils communiquent. Ajoutez à cela les tensions liées à la réussite scolaire (qui focalise de plus en plus lʼattention parentale dʼaprès les sociologues de la famille) et vous avez un cocktail socio-psychologique qui nʼa rien à envier aux pays moins libéraux sur le plan de la socialisation émotionnelle des individus.

  • VT : Pensez-vous quʼau delà de lʼinterdit de parole, il y a une question dʼimpulsivité, dans la mesure où une personne impulsive vit moins bien lʼinterdit de parole quʼune personne peu impulsive ? Au CTAH, nous avons beaucoup de patients bipolaires et cyclothymiques. Lʼimpulsivité inhérente à la maladie bipolaire couplée à lʼinterdit de la parole (ou formatage de lʼidentité par la famille) est mon hypothèse explicative.
  • BB : Je suis dʼaccord avec cette explication avec deux propositions dʼamendement.
    Dʼune part, je ne pense pas quʼil faille limiter lʼexpression à la parole. Cette adéquation est située socialement, on sait notamment que parmi les classes populaires et dans les sociabilités masculines le lien social sʼétablit plus par le « faire avec » que par le « parler ensemble ». Il serait plus « universel » de parler dʼexpression rituelle : chacun, selon sa socialisation, associe son désir dʼexpression à une forme rituelle dʼexpression. Cela peut être la parole mais aussi lʼécriture, diverses activités, les travaux manuels, la danse, etc.
    Dʼautre part, il me semble important de distinguer les formes dʼimpulsivité qui sont socialement reconnues, par exemple dans certains milieux sportifs ou artistiques où il faut faire preuve dʼimpulsivité pour réussir, dʼautres qui ne le sont pas. Dans certains milieux professionnels, on valorise plus le contrôle de soi, je pense aux professionnels qui agissent en situation dʼurgence (comme les médecins et infirmiers urgentistes) et doivent faire preuve de sang froid quoi quʼil arrive. Certains troubles mentaux réfèrent directement à ce façonnement social des impulsions. Emily Martin, une anthropologue new-yorkaise, a par exemple bien fait le lien entre les symptômes du trouble bipolaire et les figures sociales de la réussite telles quʼelles sont médiatisées aux États-Unis. Elle montre notamment comment on présente les entrepreneurs à succès, ou certains artistes comme Robin Williams, oscillant entre phases dépressives et hyperactivité créative.

  • VT : Dʼaccord pour ces différences de définition entre les « impulsivités », mais de manière générale, pensez-vous quʼil y ait cette dimension de lʼimpulsivité en plus du souci dʼexpression ?
  • BB : Oui, une impulsivité non-reconnue socialement. Cette émotion, ou cet état physique, me semblent généralement liés à un décalage entre une situation qui paraît révoltante, injuste, incompréhensible pour lʼindividu et en même temps sa perception quʼil nʼa pas la possibilité dʼy réagir, de lʼexprimer, de changer quelque chose. Cʼest flagrant parmi les personnes qui disent souffrir de pressions de leurs familles concernant leur réussite et en même temps qui ne souhaitent pas exprimer leur mécontentement ou leur tristesse parce que précisément, ils souhaitent réussir eux aussi. Ou bien ceux qui ont subi des abus sexuels au sein de leur famille, qui souhaitent en parler, qui ne comprennent pas pourquoi leurs proches (parents, frères et sœurs, oncles et tantes, etc.) refusent dʼen parler, et qui eux-aussi se taisent finalement pour ne pas trop perturber la vie familiale. On pourrait dire que ce sont des situations sociales productrices dʼimpulsivité non-reconnue socialement.

  • VT : Abattons quelques préjugés trop répandus. Y a-t-il un côté « je me la joue », « tendance » ou « héroïque » dans lʼautomutilation ou au contraire un vrai tabou avec la peur que cela soit remarqué ?
  • BB : Jʼai écarté dʼoffice lʼhypothèse de la « tendance », parce quʼil paraît peu vraisemblable que des jeunes se mettent à se blesser eux-mêmes, se couper, se brûler, ce qui nʼest pas rien dans une société où lʼon valorise lʼentretien du corps, juste pour être à la mode. Cʼest une explication – répandue – qui vise surtout à discréditer les personnes concernées (des ados un peu idiots qui sʼautomutileraient pour faire comme leurs copains ou comme à la télévision) et qui occulte les vraies questions. Aussi, les personnes que jʼai rencontrées ont mis lʼaccent sur leur peur que leur pratique soit découverte par les autres. Et elles ont raison dans le sens où cʼest une pratique stigmatisée socialement qui peut donner lieu à beaucoup de rejet. Plus encore, la recherche de discrétion constitue un « avantage » de lʼautomutilation. En comparaison à dʼautres pratiques permettant de sʼautocontrôler émotionnellement – parler à un ami, manger, pleurer, écouter de la musique, écrire, prendre des drogues, des médicaments ou avoir des relations sexuelles, etc. –, lʼautomutilation est relativement la plus discrète. Elle peut être pratiquée à tout moment, dans une salle de cours, en réunion, dans les toilettes du lycée ou du lieu de travail... puis ensuite les cicatrices peuvent être dissimulées assez aisément. Enfin, les personnes concernées se trouvent souvent dans des situations familiales où on leur demande de ne pas afficher dʼémotions négatives, de problèmes, de déviance quelconque. Ce sont par exemple des familles où le désir dʼascension sociale est un leitmotiv, où les parents exigent de leurs enfants quʼils renvoient une image dʼeux très lisse, une image dʼenfants-modèles. Lʼautomutilation permet de supporter les tensions de ce type de situation tout en restant discret sur les moyens de gérer ces tensions, donc, respectant en définitive les attentes familiales en la matière.

  • VT : Page 107, vous notez que beaucoup de professionnels de la santé ont des réactions très violentes, voire culpabilisantes, envers les personnes qui sʼautomutilent. Cʼest quelque chose que les personnes que vous avez interrogées ont beaucoup rapporté ?
  • BB : Oui, mais pas au sujet des professionnels de la santé mentale. Il sʼagit essentiellement des professionnels des urgences, qui nʼont pas lʼair de supporter que des personnes se blessent volontairement. Une punition commune est de pratiquer des sutures sans anesthésie, mais cela peut aussi être des petites phrases blessantes. Y compris pour les tentatives de suicide, lʼaccueil dans les services dʼurgence français peut être parfois plus punitif quʼempathique. La réaction des infirmiers scolaires pose également problème à mon avis. Souvent, lorsquʼils découvrent quʼun élève sʼautomutile, ils avertissent immédiatement le directeur de lʼétablissement, les professeurs, les parents, et envoient lʼélève chez un psy. Puisque les professeurs discutent de la situation en conseil de classe, les délégués sont potentiellement mis au courant, et on peut faire confiance au bouche à oreille en établissement scolaire pour que lʼinformation circule... Ce type de réaction risque alors de bouleverser lʼimage publique de lʼélève du jour au lendemain, donc ses relations avec sa famille, ses professeurs, ses camarades de classe. Je pense quʼune réaction plus progressive, plus attentive aux enjeux de ces relations, serait bienvenue.

  • VT : Finalement, dans votre étude, avez-vous rencontré beaucoup de personnes qui semblent avoir trouvé une réponse adaptée à leurs automutilations grâce à la psychologie ou la psychiatrie ? Page 118, de votre ouvrage, vous allez lʼair dʼen douter. Comment expliquez vous cela ?
  • BB : Parmi les personnes qui ont arrêté de se blesser, beaucoup supposent que leur suivi psychologique y est pour quelque chose. Mais cela reste une supposition parce quʼon ne peut pas savoir dans quelle mesure ce suivi a un effet. En fait, je ne doute pas vraiment de lʼutilité des thérapies, puisque la plupart des gens disent que ça les aide, que certaines phrases de leur thérapeute ont par exemple provoqué un « déclic ». Je doute de la possibilité dʼévaluer leur efficacité, et encore plus, comme le souhaitent certains, de la possibilité de mesurer cette efficacité. Derrière lʼautomutilation, il y a tout un système familial, tout un système scolaire aussi, tout un tas dʼattentes, de questions existentielles, un rapport au corps, un rapport aux autres, etc. Mesurer si « oui » ou « non » une thérapie est « efficace » pour cesser de sʼautomutiler, cʼest rester à la surface. Dʼautant plus que si un patient sort de thérapie en ayant arrêté de se blesser mais en conservant toutes les problématiques qui lʼamenaient à se blesser, il peut se tourner vers dʼautres conduites plus nocives. Je crois que le rôle social des thérapeutes nʼest pas seulement médical – des professionnels payés pour guérir certains troubles – mais également existentiel, dans le sens où comme auprès des prêtres, leurs clients attendent dʼeux des pistes pour trouver un sens à leur vie. Les gens réfléchissent également sur eux-mêmes lorsquʼils sʼidentifient à des personnages de série ou de film, quʼils sont inspirés par un enseignant charismatique, quʼils tombent amoureux... dʼoù ma réticence à estimer lʼefficacité des thérapies de façon binaire : elles ne sont quʼune étape marquante parmi dʼautres dans le long parcours des individus !

  • VT : Pages 129 et 130, vous dites que lʼauto-agressivité persiste même si on arrête les automutilations, quʼelle peut se « transformer » en boulimie ou en consommation dʼalcool. Vous parlez des gens qui sʼinterdisent de sʼautomutiler ?
  • BB : Lʼautomutilation est une manière de gérer son quotidien. Par exemple, pour les personnes qui font fréquemment des crises dʼangoisse, cʼest une technique simple et efficace pour se calmer. Donc logiquement, si elles souhaitent cesser de se blesser mais que les crises dʼangoisse continuent, il faut trouver un autre moyen, un substitut, qui peut être socialement légitime (le travail intensif) ou non (les drogues), inoffensif pour la santé (lʼécriture) ou non (les troubles alimentaires). Aussi, parmi les personnes qui cessent de se blesser sans « remplacer » lʼautomutilation par une autre pratique, la disposition à sʼautomutiler persiste, dans le sens où si lʼautomutilation nʼest alors plus une pratique quotidienne, lʼenvie de se blesser revient en cas de coup dur.

  • VT : Donc on reste dans lʼidée que tant que lʼexpression émotionnelle nʼest pas efficace, les automutilations ne peuvent pas se résorber ? Jʼentends par « expression émotionnelle » le fait que la personne apprenne à exprimer ce quʼelle est avec solidité, que son entourage soit dʼaccord ou pas, que cette personne se donne une légitimité elle-même.
  • BB : Les personnes qui ont arrêtées de se blesser disent en général quʼelles ne vivent plus de situations aussi stressantes, perturbantes ou angoissantes quʼavant souvent parce quʼelles ont trouvé un mode de vie qui produit moins de situations de ce type. La mise en couple, lʼintégration dʼun groupe dʼamis, la vie en collocation peuvent avoir cet effet : il sʼagit de côtoyer des personnes à qui il est possible de parler, ou qui « sponsorisent » lʼarrêt des blessures de façon compréhensive. A ce sujet, les rituels visant à marquer la fin de cette période dʼautomutilation me semblent importants. Je rencontre et jʼentends de plus en plus parler de personnes qui se tatouent les zones du corps qui ont fait lʼobjet des automutilations. Je trouve le processus intéressant, il sʼagit ici de remplacer des marques renvoyant à une expression peu travaillée par des symboles sociaux plus esthétisés, plus construits. Les arrêts coïncident donc en général avec la définition dʼun nouveau sens attribué à sa propre trajectoire, soit par la création de certaines relations sociales, soit par la mobilisation de rituels qui expriment un renouveau : tourner une page.

  • VT : Mais au fait, pourquoi la violence de ces personnes ne sort pas sur des objets ? Page 290, vous parlez de la haine du corps. Pouvez-vous nous expliquer ce qui engendre cette haine du corps ?
  • BB : Je parle de « corporéisation du mal-être » pour signifier que les personnes concernées, au cours de leur histoire, ont dû intégrer lʼidée ou la sensation que leur corps est le lieu de leur mal-être. Cela explique dʼaprès moi pourquoi certaines personnes nʼenvisageraient pas un instant de se faire mal volontairement alors que dʼautres y pensent comme si cʼétait naturel. Pour ces dernières, certains événements corporels tels que les abus sexuels, ou encore des processus plus longs, par exemple lorsque le corps fait lʼobjet de conflits familiaux (notamment quand les parents reprochent à leurs enfants de ne pas paraître assez féminins ou masculins), ont provoqué une « corporéisation du mal-être », cʼest-à-dire les ont menés à percevoir leur corps comme un élément problématique dont, par conséquent, lʼattaque peut provoquer un soulagement.

  • VT : Jʼai souvent entendu aussi que le corps nʼest tout simplement pas quelque chose dont on parle en famille, car le corps, la sexualité, tout cela est tabou, sale, superficiel. Il y a souvent beaucoup de morale dans ce que mes patients ont appris de leur rapport au corps. Si dʼun côté le corps est une zone négative et, de lʼautre côté, la parole inhibée ou déconsidérée, je peux comprendre cette tentation dʼattaque sur le corps.
  • BB : Oui, cela permet par exemple de comprendre cette impression de « suffocation » que rapportent certains enquêtés. A lʼéchelle collective, je voudrais ajouter que dans notre société se produit un discours assez hypocrite, consistant à se voir comme à la pointe de lʼémancipation et de lʼouverture dans tous les domaines, en comparaison aux autres sociétés actuelles et aux autres périodes de lʼhistoire. Une partie des sociologues est dʼailleurs littéralement obsédée par la description de cette émancipation supposée, en caractérisant notre époque de moderne, post-moderne, voire même connaissant une seconde modernité, etc. Or, et je pense que les cliniciens attentifs à la parole de leurs patients partagent ce point de vue que, pour beaucoup dʼindividus et dans beaucoup de milieux sociaux, on nʼest bien loin de cette émancipation des carcans sociaux. Les gens font face à des normes sociales contraignantes, des tabous, des interdits, et cela surtout en famille. Le corps nʼéchappe pas à la règle.

  • VT : Au final, est ce que lʼapprentissage de lʼaffirmation de soi (apprendre à sʼimposer, à dire son opinion, à assumer ses choix indépendamment de lʼapprobation) nʼest pas la meilleure de techniques ?
    BB : Lʼaffirmation de soi nécessite au préalable un sentiment, un jugement positif de soi-même qui ne peut advenir que si certaines conditions sont réunies. Dans la vie sociale des adolescents et jeunes adultes aujourdʼhui, je trouve que ce sentiment est difficile à atteindre. Si lʼon prend par exemple le système scolaire, où ces jeunes passent une partie très importante de leur temps, il est très élitiste en France et centré sur certaines compétences (les maths et le français, les dissertations). Autrement dit, il produit chez une majorité de jeunes le sentiment, précoce par ailleurs, dʼêtre peu ou pas intelligent parce quʼils nʼarrivent pas à faire de plans en trois parties ou à résoudre des équations. Et pour la minorité qui y arrive, fonder son « affirmation de soi » sur ce type de compétences ne me paraît pas très constructif non plus. Il y a une multitude de formes dʼintelligence, et lʼÉcole, au lieu de valoriser dès la petite enfance le peu dʼélèves qui en ont une en particulier (statistiquement, on sait que ce sont ceux issus des milieux les plus favorisés), de viser lʼuniformisation mentale et comportementale, pourrait servir à aider chacun à trouver « la sienne ». On pourrait appliquer ce raisonnement à beaucoup de mondes sociaux, le travail, la famille, etc. Donc oui, lʼaffirmation de soi paraît cruciale, mais en tant que sociologue, jʼy voir une question dʼinstitutions sociales plus que de personnalités.
    VT : Cʼest pour cela quʼen thérapie, on préfère que leur positionnement social repose sur lʼaffirmation de soi plutôt que sur les bonnes notes, la performance ou lʼapprobation de lʼentourage.
  • BB : Cʼest un bel idéal, très démocratique, de viser à ce que chacun sʼaffirme indépendamment des structures sociales dans lesquelles il se trouve pris. Je nʼavais jamais envisagé la posture du psychologue sous cet angle. Je ne sais pas si une telle affirmation de soi « individualiste » est possible, mais en tout cas cela rejoint un sentiment que mʼont décrit beaucoup dʼenquêtés : lʼimpression que, étant donné leur situation familiale et scolaire, ils nʼexistent pas « vraiment », « pour eux-mêmes », mais à travers ces institutions (la Famille, lʼÉcole). En ce sens, la thérapie a peut-être pour rôle de détacher subjectivement (cʼest-à-dire de leur point de vue) les individus des institutions dans lesquelles ils évoluent, de leur donner une distance face à ces institutions, surtout pour quʼil nʼen attendent pas des signes leur donnant lʼimpression quʼils ont le « droit dʼexister ».

  • VT : Dans votre ouvrage, vous parlez des comportements déviants, cʼest-à-dire hors-normes, dans la continuité des travaux de Patricia et Peter Adler. Pensez-vous que les automutilations soient lʼexpression dʼune norme dans un milieu donné ou au contraire dʼun manque de limites, comme le suggèrent certains psys ?
  • BB : Lʼautomutilation est à la fois un comportement déviant et normatif. Il est déviant parce que considéré comme hors-norme dans tous les milieux sociaux à ma connaissance – y compris sur les forums Internet, on en parle au mieux comme un problème courant mais jamais comme quelque chose quʼil est recommandé de faire. Il est aussi normatif parce quʼil permet de réaliser une norme culturelle prédominante : se contrôler, gérer les situations en restant discret, « prendre sur soi ». Mais je nʼirais pas jusquʼà dire quʼil sʼagit de la conséquence dʼun manque de « limites ». Certains psys défendent en effet cette théorie. Si jʼai bien compris, lʼidée est que les jeunes se blesseraient car ils devraient trouver eux-mêmes ces limites corporelles et sociales que leur éducation ne leur aurait pas permis dʼacquérir, ou que leur psychisme nʼaurait pas. Je trouve que cette analyse est en définitive très conservatrice. Ne pas avoir de limites, cela signifie, en quelque sorte, ne pas respecter spontanément lʼordre établi, la façon dont fonctionne la société. Donc, faire du « manque » de limites quelque chose de pathologique revient à considérer ce qui est établi comme un ordre fondamentalement bon pour la santé mentale, dont la transgression serait mauvaise pour la santé mentale. Or, « manquer de limites » peut être très positif ! Des jeunes qui ont apparemment un problème de « limites », on en trouve à lʼorigine des meilleurs courants musicaux et des mouvements politiques les plus créatifs ! Cʼest là une différence fondamentale entre mon approche sociologique et celle de la plupart des psys qui traitent dʼautomutilation. Pour résumer de façon schématique, ces derniers insistent sur le fait que les jeunes concernés ont des problèmes dans un monde social qui pourrait leur apporter tout ce quʼil faut pour aller bien. Jʼinsiste pour ma part sur le fait que lʼautomutilation révèle des problèmes sociaux globaux, qui nous concernent tous. Cette différence théorique implique une différence de positionnement politique : soit on sʼattache à guérir une minorité de personnes apparemment plus faibles que les autres, soit on met en cause les institutions sociales dans leur ensemble. A mon avis, il est important que ces deux approches existent.


  • Références


    Notes et références bibliographiques de lʼarticle :
  • Brossard Baptiste : Se blesser soi-même. Une jeunesse autocontrôlée. Alma Editions, Paris, 2014
  • Martin, Emily. 2007. Bipolar Expeditions: Mania and Depression in American Culture. Princeton: Princeton University Press.
  • Chudacoff, Howard P. 1992. How Old Are You?: Age Consciousness in American Culture. Princeton: Princeton University Press.
  • Durkheim : Le Suicide, 1897 ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Suicide)

  • Notes et références bibliographiques sur Borderline et automutilations :
  • Borderline et automutilations : 364 références dans la banque mondiale dʼétudes scientifiques :
  • http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=borderline+self+injury
    Borderline et impulsivité : 767 articles répertoriés :
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=borderline+impulsivity

    Notes et références bibliographiques sur la ressemblance entre Borderline et troubles bipolaires :
  • Carpiniello, B., Lai, L., Pirarba, S. Sardu, C., & Pinna, F. (2011). Impulsivity and aggressiveness in bipolar disorder with co-morbid borderline personality disorder. Psychiatry Research, 188, 40-44.

  • Fonseka TM, Swampillai B, Timmins V, Scavone A Mitchell R1, Collinger KA1, Goldstein BI2. Significance of borderline personality-spectrum symptoms among adolescents with bipolar disorder. J. Affect Disord. 2015 Jan;170:39-45.

  • Hantouche, E. (2010, déc.). La bipolarité a une enfance souvent négligée : Tempéraments et Schémas de vie. Communication présentée à la Conférence ARGOS, Paris, France.

  • Hawke, L. D., Provencher, M. D., & Arntz, A. (2011). Early Maladaptive Schemas in the risk for bipolar spectrum disorders. Journal of Affective Disorders. 2011 Oct;133(3):428-36

  • Henry, C., Mitropoulou, V., New, A.S., Koenigsberg, H. W., Silverman, J., & Siever, L. J. (2001). Affective instability and impulsivity in borderline personality and bipolar II disorders: similarities and differences. Journal of Psychiatric Research, 35, 307-312.

  • Lawrence, K.L., Allen, J.S., & Chanen, A. M. (2011). A Study of Maladaptive Schemas and Borderline Personality. Cogn Ther Res, 35, 30-39.

  • Nilsson, A.K.K., Jørgensen, C.R., Straarup, K.N., & Licht, R. W. (2010). Severity of affective temperament and maladaptive self-schemas differentiate borderline patients, bipolar patients, and controls. Comprehensive Psychiatry, 51, 486-491

  • Paris, J., Gunderson, J., & Weinberg, I. (2007). The interface between borderline personality disorder and bipolar spectrum disorders. Comprehensive Psychiatry, 48, 145-154

  • Reich, D.B., Zanarini, M.C., & Fitzmaurice, G. (2011, May 30). Affective lability in bipolar disorder and borderline personality disorder. Comprehensive Psychiatry

  • Specht, M. W., Chapman, A., & Cellucci, T. (2009). Schemas and borderline personality disorder symptoms in incarcerated women. Journal of Behavior Therapy and Experimental Psychiatry, 40, 256-264

  • Thimm, J. C. (2011). Incremental validity of maladaptive schemas over five-factor model facets in the prediction of personality disorder symptoms. Personality and Individual Differences, 50, 777-782

  • Notes et références bibliographiques sur troubles bipolaires et automutilations :

  • Esposito-Smythers C, Goldstein T, Birmaher B, Goldstein B, Hunt J, Ryan N, Axelson D, Strober M, Gill MK, Hanley A, Keller M. Clinical and psychosocial correlates of non-suicidal self-injury within a sample of children and adolescents withbipolar disorder. J Affect Disord. 2010 Sep;125(1-3):89-97.
  • Résumé : 432 jeunes avec un diagnostic de trouble bipolaire (193 enfants et 239 adolescents) avec leurs parents ont complété des entretiens et questionnaires.
    Environ 22% des enfants et 22% des adolescents ont signalé des automutilations au cours de leur dernier épisode thymique.

  • Joyce PR, Light KJ, Rowe SL, Cloninger CR, Kennedy MA. Self-mutilation and suicide attempts: relationships to bipolar disorder, borderline personality disorder, temperament and character. Aust N Z J Psychiatry. 2010 Mar;44(3):250-7.

  • Olfson M, Gameroff MJ, Marcus SC, Greenberg T, Shaffer D. National trends in hospitalization of youth with intentional self-inflicted injuries. Am J Psychiatry. 2005 Jul;162(7):1328-35.

  • Notes et références bibliographiques sur troubles bipolaires et impulsivité :
    506 articles répertoriés :
    http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=bipolar+impulsivity

    Pour aller plus loin


    Pubmed met en ligne une masse colossale dʼinformations et dʼétudes, et note que les automutilations ne sont pas un diagnostic mais « un ensemble hétérogène de comportements qui peuvent avoir différentes explications dans différents contextes » (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK126779/).

    Le recueil dʼétudes le mieux construit et le plus sérieux reste ce lien : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23534084











    Etat Limite ou diagnostics limites ?